Le cabinet des « réformateurs européens » prépare beaucoup de choses nouvelles et intéressantes pour les citoyens de l’Ukraine. En défendant leurs positions avec beaucoup de verve et en clamant haut et fort la nécessité de mettre en place des réformes dans le pays. Je suis de près depuis un long moment la situation dans le secteur de la santé dans la région d’Odessa… Et vous savez ? Elle ne fait qu’empirer.
L’épidémie de la grippe cette année a été terrifiante au vu du nombre de décès. Non pas parce que le virus a été particulièrement virulent, mais parce que la qualité de soins dans l’ensemble du pays a nettement baissé. Le ministre Kvitachvili peut dire tout ce qu’il veut (c’est ce qu’il a d’ailleurs fait en se contredisant lui-même) au sujet des causes de ces statistiques déplorables, en accusant tout le monde à commencer par la corruption jusqu’aux patients, eux-mêmes, qui viennent chercher de l’aide au mauvais moment, cela ne change rien dans le fait que ses réformes nuisent au bien-être du pays. Mais pour on ne sait quelle raison, il a omis de mentionner le petit détail que les services d’urgence manquent de médicaments et d’essence pour être opérationnels.
Et voilà qu’un nouveau décret voit le jour parmi tant d’autres mesures réformatrices. Cette nouveauté est appelée à rapprocher encore plus l’Ukraine de l’Europe en s’alignant sur cette dernière. La question si cela aidera les malades reste toutefois ouverte. Prochainement en Ukraine, notamment dans la région d’Odessa, une nouvelle pratique sera mise en place dans la distribution de l’insuline. Avec le remboursement des dépenses à la mode européenne à compter du 1er avril 2016 conformément au décret du cabinet des ministres de l’Ukraine paru en mars. Selon Olga Agafonova, médecin en chef du dispensaire endocrinologique de l’oblast d’Odessa, autrefois l’approvisionnement de la région en insuline se faisait avec les moyens budgétaires. Après la mise en œuvre des changements prévus par le décret, ce seront les établissements de soins qui l’achèteront directement.
Mais ce n’est pas tout. Suivant la nouvelle procédure, si les analyses (qui seront désormais trimestrielles et très couteuses) révèlent un taux d’hémoglobine glyquée qu dessus d’un certain seuil cela témoignera d’une mauvaise hygiène de vie et le patient sera privé du médicament à titre gratuit. Il aura ensuite le choix entre deux options : soit utiliser l’insuline sous une autre forme, soit payer un supplément de 10%.
L’hygiène de vie consiste à suivre un régime alimentaire, éviter le stresse et faire de l’exercice. Ce qui, compte tenu du niveau de vie de la majorité de population en Ukraine, revient à une sentence de mort. Il est difficile de faire suivre un régime aux enfants, tandis que les personnes âgées n’en ont pas tout simplement les moyens si on regarde les montant des retraites. Quant au stress, ce n’est même pas la peine d’en parler : les gens éprouvent un tel niveau de stress en recevant l’avis d’échéance pour les charges communales mensuels, que je ne les envie pas. Comme résultat, nous aurons une augmentation du taux de mortalité à cause de l’insuline de mauvaise qualité voire son absence.
Tout le mode dira que dans les pays européens c’est une pratique habituelle pour fournir des médicaments à la population en dehors du milieu hospitalier. L’Ukraine voudrait faire pareil. Mais s’y est prise de travers selon son habitude. La pratique courante en Europe est d’avoir une assurance médicale qui permet de bénéficier des soins qualifiés ainsi que des médicaments après avoir consulté un médecin, lui aussi pris en charge par l’assurance. D’ailleurs, nombreux sont ceux en Europe, qui n’ont pas les moyens de se payer cette assurance et consultent ponctuellement pour ne pas payer des cotisations mensuelles en voulant faire des économies. Alors quel est le pourcentage des Ukrainiens tous âges confondus qui possèdent une police d’assurance ? Plusieurs devront choisir entre mourir de faim, mourir de maladies ou mourir de faim et de maladies dans la rue puisque pendant un certain temps ils ont mangé et acheté des médicaments, mais n’ont pas payé leur loyer.
Toutes les reformes du secteur de la santé publique nuisent d’une manière ou d’une autre soit à la santé de la population, soit à l’économie du pays en ouvrant un champ d’action aux fonctionnaires qui vont leur permettre de s’en mettre plein les poches.
On peut être certain que les réformes sous une forme aussi monstre qu’en Ukraine ont pour but de supprimer la partie de sa population qui n’est pas en bonne santé et donc est inapte à travailler. Peu importe si on change ou pas du cabinet de ministres autour duquel il y a de nombreuses querelles et disputes. D’ailleurs on le changera contre qui ? Contre les mêmes pantins et monstres que ceux sont au pouvoir aujourd’hui ? Contre les gens qui voudront aussitôt avoir une part du gâteau pour eux-mêmes et pour leurs maîtres ce qui aura pour conséquence d’augmentant le taux de criminalité dans le pays ? Cela ne changera rien pour les gens simple qui resteront tout aussi démunis et apeurés. Ils continueront à souffrir en silence comme ils le font aujourd’hui. Ils seront tout aussi opprimés pour le délit d’opinion. Et ne feront qu’accuser de tous leurs maux les « séparatistes » et le « Poutine sanglant » qui ont poussé le pays dans cet état. Tandis que les « ministres géorgiens » continueront à les priver de médicaments tout en créant la police nationale qui vend des stupéfiants directement au sein du commissariat. Le dream team constitué de Gontareva (NDT : la responsable de la Banque Nationale de l’Ukraine) et de Iaressko (NDT : ministre des Finances de l’Ukraine) continueront de parler de la stabilisation de la grivna, tandis que Tymtchouk (NDT : coordinateur du groupe « Résistance informationnelle », chargé de la couverture médiatique de l’opération militaire au Sud-est de l’Ukraine) martèlera : « Pas de pertes »… Tout va très bien, Madame la marquise. Prenez votre mal en patience.
Gueorgui Morozov, rédacteur en chef de Novorossia Today
Traduit depuis le russe par Svetlana Kissileva
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