Le président de la DNR a commenté l’éventuel dialogue avec Nadia Savtchenko qui, après s’être retournée en Ukraine, s’est proposée comme ambassadrice qui pourrait mettre fin au conflit à l’Est du pays.
Je me suis déjà exprimé à 2-3 reprises sur une éventuelle rencontre avec Savtchenko. Je ne comprends absolument pas de quoi nous pourrions parler, elle et moi. Si elle veut vraiment discuter, il faut qu’elle dise d’abord de quoi elle voudrait qu’on parle. Après, on verra bien.
Savtchenko a dit auparavant qu’elle est prête de ramener nos prisonniers de guerre pour les échanger. Ce n’est pas interdit. Qu’elle vienne et échange. Mais parler, de quoi ?
Si Savtchenko veut arrêter la guerre, je vais de suite dire quelles sont nos conditions. C’est le retrait total et inconditionnel de toutes les unités de l’armée ukrainienne du territoire de l’ancien oblast de Donetsk. Ceci avec une interdiction de continuer les pillages pendant les jours restants. C’est une condition sine qua non.
Libérez tous nos prisonniers de guerre qui se trouve sur notre territoire. Je ne parle pas ici de Kiev, d’Odessa. Je parle des prisons qui se trouvent à Marioupol, à Kramatorsk, à Artemovsk.
A ce moment-là, sur la frontière même de l’oblast de Donetsk je suis prêt à parler de la paix avec n’importe qui. Je vous promets même de ne pas y amener des chars et l’artillerie. Je me poserai directement devant la stèle de l’oblast de Donetsk et parlerait de la paix. Avec Savtchenko, avec Porochenko, avec Holland, avec Merkel, avec eux tous.
C’est de ça qu’elle voulait parler ? Je suis prêt. S’ils ont envie qu’on discute d’autre chose, il faut qu’ils disent d’abord de quoi ils voudraient parler. Je comprends qu’elle est députée de la Rada, de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, mais malheureusement ou heureusement pour nous ce n’est pas un référence.
Si on parle de la paix, tout le monde connaît désormais les conditions. Tant que ces conditions ne sont pas mises en œuvre, cela n’a pas de sens. Ces rivières de sang qui ont été versées, ce blocus économique et cette agression militaire déclenchés par l’Ukraine nous en empêcheront. Nous n’y retournerons pas. Jamais de ma vie, je ne laisserai les drapeaux ukrainiens flotter ici
Parler, mais de quoi ? De l’intégrité territoriale de l’Ukraine ? Il ne fallait pas sautiller sur le Maïdan (NDT : allusion aux ovations que les foules scandaient sur la place de Maïdan à Kiev : « Velui qui ne saute pas est un sale moscovite »). L’intégrité de l’Ukraine en tant que pays ne serait pas remise en question. De l’indépendance de l‘Ukraine ? Il existe une bonne blague que je ne vais pas vous raconter ici. De la chute de l’économie de l’Ukraine ? Qu’elle continue à chuter : l’Ukraine d’un pays industriel s’est transformée non pas en pays agricole, mais en une raclure. On va parler du fait qu’à l’approche de l’hiver les gens vont se retrouver dans l’incapacité de payer les charges de leurs habitats, car ces dernières dépasseront de fois le montant de leurs retraites et de leurs salaires ? Du fait qu’ils marchent sous la houlette de FMI et de l’Amérique ? De quoi elle veut bien me parler ?
Pour parler de quelque chose, il faut des propositions concrètes. Mes propositions sont les suivantes : vous voulez parler de la paix ? – partez de la terre du Donbass, retournez dans vos villes. Ne pillez pas à la fin, vous avez assez pillé. Ne bûcheronnez pas les forêts, car à Krasnyy Liman c’est déjà un désert. Partez. A ce moment, nous parlerons de la paix avec vous. Et de nos relations futures
Du point de vue de l’Ukraine, le règlement politique suivant les accords de Minsk veut dire s’emparer de la frontière et notre réintégration par la force au sein de l’Ukraine. De notre point de vue, c’est l’arrêt des hostilités et la récupération des territoires jusqu’aux frontières de l’oblast de Donetsk. Deux vecteurs complètement opposés. De quoi parler avec elle ? Est-ce que nous pouvons parler avec elle de futures relations de bon voisinage dans le cadre de l’indépendance de la DNR ?
Bref, j’ai exprimé ma position et publiquement de surcroît. Si Savtchenko me propose des idées concrètes à ce sujet, pourquoi pas.
Elle a dit qu’elle souhaite une rencontre sur la ligne de séparation. Je suis prêt. Je vais dire honnêtement que je trouve la démarche très populiste. Parce que se mettre sur la no man’s land, boire un thé et discuter de la paix en ayant un millier d’yeux rivés sur nous, c’est très judicieux du point de vue politique. Je pourrais l’y aider, car après ce petit tea-time, son taux de popularité grimpera à l’instant. En ce qui me concerne, je suis une tête brûlée et pourrai la soutenir dans cette affaire, mais je ne pense pas que ce serait opportun. Ce ne sont pas des choses dont il faut absolument parler ailleurs que dans des tranchées. Mais si l’envie la prend de parler dans des tranchée, pas de problème, on peut parler là. Je ne souffre absolument pas d’une maladie de tranchées et m’y sens parfaitement à l’aise.
Traduit depuis le russe par Svetlana Kissileva
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