La chancelière propose une sortie partielle de Schengen. Hier encore, mûe d’un accès droit-de-l’hommiste soutenu par des milliers de manifestants à travers l’UE, Merkel projetait d’accueillir quelques 800.000 réfugiés de plus … soit, en additionnant les nouveaux-venus récents, caser-nourrir-faire accéder au marché du travail plus d’un million de personnes qui pour la plupart ne parlent pas un mot d’allemand et sont issus d’une sphère civilisationnelle foncièrement étrangère à la civilisation chrétienne. Aujourd’hui, fini le temps des cadeaux! Les journées portes ouvertes, c’est par contre encore bon pour la France et les pays du Club Med. Même la patronat allemand dont on croyait qu’il se délecterait d’une main-d’oeuvre si bon marché a dû finalement sortir sa calculette estimant que cette submersion coûte plus qu’elle ne profite. C’est sans compter les estimations sécuritaires qui se surajoutent automatiquement aux appréhensions européennes. Il faut connaître les Allemands. 70 ans seulement nous séparent de 45 avec toutes ses horreurs concentrationnaires. Les Allemands ont beau avoir fait leur mea culpa à moultes reprises, l’ADN d’une nation ne change pas entièrement en l’espace de sept décennies. Certaines tendances échappent à l’emprise du temps. Ainsi, doit-on trouver normal que des êtres humains fuyant tous, sans exception, en tout cas selon la version officielle, des guerres, soient logés dans les baraques de l’un des plus grands camps de concentration nazi? Je ne pense pas. Bien que la presse occidentale ne se soit quasiment pas attardée sur ce menu détail des nouvelles réalités allemandes, son symbolisme est flagrant: le modèle germanique n’a plus rien d’autre à proposeraux migrants que les restes sinistres d’un passé qu’on voudrait cacher, oublier, abolir. Les quatre murs de ces baraques suintant la souffrance sont le piège dans lequel l’Allemagne vient de tomber: elle voulait des esclaves, – le boulot à 1 euro l’heure, n’en est-ce pas une forme? – elle pensait au passage redresser une démographie déclinante – en mettant en oeuvre le grand Remplacement qui oui, bel et bien existe – elle s’est soudainement heurtée à la réalité. Pourquoi maintenant?
N’est-ce pas parce que 70-80% des demandeurs d’asile sont de jeunes hommes entre 18 et 35 ans, souvent munis de faux passeports quand d’ailleurs ils en ont et que cela commence à sauter aux yeux? Nous avons vu débarquer par milliers de bus bondés des réfugiés ukrainiens du Donbass. Dieu sait qu’il y avait notablement plus de femmes, de retraités et d’enfants qu’il n’y avait d’hommes en âge de tenir un kalachnikov! En l’occurence, c’est l’inverse que nous constatons. Daesh a été implacablement explicite lorsqu’il avait annoncé au début de l’année l’envoi de 50.000-70.000 combattants dans les pays de l’UE. C’est dire à quel point il était certain de ne pas être dérangé dans ses projets sachant que MLP et les réacs de tout poil étaient, il y à peine quelques jours de là, les affreuses bêtes noires à abattre. C’est dire le degré de connaissance des éléments les plus intellectuels de l’EI en matière de stratégie bisounours européiste mais c’est aussi faire allusion à l’identité réelle des tireurs de ficelle et des conseillers. Sortir de Schengen? C’est oui pour Berlin mais ça reste non pour Paris qui évoque, par la voix de son Premier ministre, Manuel Valls, “un sujet sérieux” (l’adjectif “sérieux” est répété cinq fois de suite en l’espace d’une minute). En d’autres termes, M. Valls qui est quelqu’un de sérieux propose de sponsoriser toute une armée d’islamistes déguisés en civil en prétextant protéger les victimes d’une politique que la France, dans son imbattable suivisme, a soutenu pendant des années. Michel Onfray, un philosophe de gauche qui ne mâche pas ses mots, a tout à fait raison de dire que “[Nous sommes] dans l’instant pur”, dans cet “instant tweet” qui se refuse à lier passé et présent, présent et futur, soi-disant parce qu’il s’agirait d’une attitude réac, “donc facho”, “donc vichyste”, donc-donc-donc … L’infiltration du loup dans la bergerie démolit progressivement ces clichés de perroquets. Ce sont d’abord les peuples qui se réveillent – sauf exemplaires léthargiques incurables – puis le pouvoir. Merkel vient de tressaillir, c’est bon signe. Mais derrière ce réveil difficile, que voit-on? Les barbelés de Buchenwald, image hideuse du rêve européen déchu.
La guerre des images que l’on nous sert à la télé n’est plus convaincante. Elle ne renvoie pas à la source du Mal, elle ne rend pas compte de ce qu’est le véritable état d’âme des vraies victimes, celles qui craignent la machette des monstres de l’EI, d’al-Nosra et compagnie ou les bombes “salvatrices” de la coalition. Cette douleur, silencieuse, souvent très éloignée des plages méditerranéennes, c’est celle par exemple d’un certain Milad K., retraité de l’enseignement et auteur d’une “Lettre d’un chrétien de Syrie”. Ils sont, dit-il, de plus en plus nombreux les chrétiens de Syrie qui déclarent “Dieu n’existe pas!”. Ils sont néanmoins tout aussi nombreux ces musulmans qui voudraient de tout coeur recevoir leur baptême sans trouver de prêtre qui puisse les baptiser en secret car celui-ci risquerait alors sa vie. Ils sont nombreux ces dignitaires musulmans, tels que le grand Mufti sunnite de la Mosquée des Omeyyades, qui viennent à Soufanieh prier la Vierge Marie. Ils sont donc nombreux à chercher le Salut au coeur même de leurs terres, chacun dans la mesure de leurs représentations, quitte à devenir de nouveaux martyrs. Ils sont donc nombreux à sombrer dans une déception abyssale qui ne tient pas tant au déni de Dieu comme le laisse entendre l’auteur de la lettre qu’au constat de leur impuissance, d’abord face à l’estompement du laïcisme baassiste en vertu duquel les religions cohabitaient avec dignité, ensuite face à la disparition progressive du christianisme au Moyen-Orient. Qui donc doit répondre de ces splendides réformes? Peut-être bien les Merkel qui parlent d’accueillir un million de clandestins avant de rebrousser soudainement chemin et cautionner la réouverture de Buchenwald. Peut-être bien les Hollande qui reparlent, avec une obstination en effet schizophrénique, de frapper la Syrie. Peut-être Attali qui pousse l’indécence jusqu’à nous raconter que les clandestins feront de l’UE la première puissance économique du monde. Peut-être bien ceux qui sont proches des Charlie Hebdo avec ses caricatures nauséeuses visant cette fois le petit Aylan, caricatures qui au passage, comme par hasard, renforcent le clivage monde musulman/monde chrétien.
Alors donc que le mainstream médiatique continue à nous gaver de faux-semblants, les Syriens ne demandent qu’une chose: la Vérité comme arme, rien que la Vérité. Je me permets de reciter la lettre de Milad K.: “Quand vous nous quitterez pour retourner dans votre pays, dites, s’il vous plaît, à nos frères chrétiens de France que nous n’avons pas besoin d’aures armes que la Vérité”. Ce passage, ne ramène-t-il pas à Saint Jean, 8:32: “Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira”. Ce n’est qu’armé de Vérité que l’on saura qui est l’Ennemi. En attendant, comme pour décorer le gâteau avec la cerisette manquante, les autorités françaises viennent de priver de visa une chorale chrétienne syrienne qui voulait se produire à Strasbourg. De Buchenwald à cet étrange interdit, tout indique la déroute du Système.
Françoise Compoint
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keg
Les camps ne sont pas la propriété des anciens occupants-locataires, mais celle des pays dans lesquels ils se trouvent. Et devant une concentration “étrangère”, il est normal qu’ils concentrent à nouveau les occupants volontaires ou obligatoires. Ils n’appartiennent pas au patrimoine de la “Shoah business”….. Depuis quand un “locataire” exigerait-il d’un propriétaire, surtout quand ce dernier a déjà largement indemnisé pour avoir le droit d’utiliser son bien comme bon lui semble (et surtout pour une bonne cause)……
https: //launedekeg.wordpress.com/2015/09/19/keg-ce-19092015-quand-le-petit-djihad-de-chacun-rejoint-le-grand-djihad-de-lhumanite-en-flux-migratoires/