Lors du déplacement à Zaitsevo , le porte-parole du ministère de la Défense de la DNR Edouard Bassourine a donné à nos journalistes un commentaire exclusif sur la situation militaire dans la République Populaire de Donetsk :
Les jours précédents, les pilonnages continuaient ici sans arrêt. En zone, où sont partis les journalistes, se trouve l’école n°15 par laquelle passe la ligne de contact avec les forces du régime kiévien. Là-bas, les tirs sont permanents. Une partie du bourg (de Zaitsevo) est contrôlée par la partie ukrainienne. Les rues qui se trouvent à proximité n’appartiennent à personne et souffrent le plus des pilonnages : il y a des destructions dans les habitations, des incendies, l’électricité est coupée. Les gens continuent à y vivre et refusent de partir. C’est tout un problème.
Nous avons tenté de rétablir le courant, mais les travaux ont été interrompus par les tirs ukrainiens.
Avant, ils tiraient surtout la nuit, mais depuis quelque temps les pilonnages sont quasi permanents. Les gens passent leur vie dans des caves. Ils ne sortent que pour faire des courses et s’acheter de quoi manger dans la superette qui reste toujours ouverte.
Il existe un concept sur le développement des évènements dans le Donbass publié par un certain Monsieur Gribouline , conseiller de Porochenko en questions militaires. Il y a écrit que leur objectif est de contrarier par les tirs la République tout le long de la ligne de contact, occuper ce que nous appelons « les zones grises » (à Minsk on les appellera sans doute « des zones démilitarisées »)… bref, faire de sorte à ce que les gens soient excédés et se mettent à s’opposer à ce qui se passe ici. Mais ils obtiennent le résultat inverse : les gens sont en colère contre eux. et ne veulent plus discuter avec eux. Si avant il y a eu un semblant de dialogue, aujourd’hui les gens refusent de leur parler.
Si on regarde les 15 derniers jours, courant cette période la concentration des forces adverses a augmenté sur les différents axes, y compris sur les axes de Donetsk et de Gorlovka. Ils ont parlé d’une rotation, mais ils n’ont pas sortis des troupes d’ici, ne le matériel, ni la force combative. En plus il y a de soi-disant bataillons de la Nazgarde qui se trouvent là où les pilonnages sont les plus intenses. .
Mais nous sommes sur notre terre. Notre état d’esprit vient de cette terre sur laquelle nous nous trouvons. Je pense que n’importe quelle personne qui défend sa terre, il trouve en lui la force pour traverser tous ces épreuves, cette horreur. Il trouve la force pour ne pas avoir peur, pour résister. Aussi bien les militaires que les civils.
Les civils sont aussi forts que les militaires. Même plus forts car ils ne disposent pas de moyen de défense, ils n’ont pas d’armes, mais ils continuent à vivre ici, parfois avec des enfants. Personne ne part. Les écoles fonctionnent. Ils ont libéré un local dans la bibliothèque et les classes primaires y tiennent des cours.
Nous répondons aux provocations de la partie ukrainienne uniquement lorsqu’il existe une menace pour la vie de nos militaires ou des civils. Alors nous répondons aux tirs, il ne faut pas le nier. Mais je tiens à rappeler que les accords de Minsk I ont 4 clauses qui autorisent à ouvrir le feu. Dont une menace pour la vie, les pilonnages des quartiers résidentiels, ou s’ils passent à l’attaque. Ainsi nous tirons pour écraser leurs postes de tirs. Si on les écrase, nous arrêtons de tirer, autrement on poursuit. C’est motivé par la sécurité non seulement des militaires, mais aussi des civils
En ce qui concerne la libération de l’ensemble du territoire de l’oblast de Donetsk, c’est plus compliqué. Comme vous vous en doutez, cela ne dépend pas uniquement des processus en Ukraine, mais de l’ensemble du contexte géopolitique. En plus, nous n’avons pas assez de forces qui le permettraient. Le rapport de forces est 1 contre 3 rien que pour Donetsk. C’est en ce qui concerne la force combative.
Par contre, s’ils passent à l’attaque, ça changera la donne car il est toujours plus simple de se défendre. Là, on verra Minsk différemment. Tout dépend de la façon dont les négociations vont avancer. Car ils se mettent à dire ouvertement ne plus avoir besoin de Minsk, car ils se sont retranchés. Ils parlent de la paix, mais se préparent à la guerre. Et nous, nous nous préparons pour leur donner une réponse foudroyante, si jamais tel est le cas.
Propos recueillis et traduits depuis le russe par Svetlana Kissileva
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