Hier, le 24 mars, le jour où il y a 18 ans l’OTAN larguaient ses premières bombes sur la Serbie, le volontaire serbe dans l’armée de la DNR Dejan Beric, plus connu sous son indicatif Déki, a présentait à Donetsk son 6e livre “Quand les morts auront parlé” consacré à la tragédie de son peuple. La salle de conférences de la bibliothèque centrale n’a jamais été aussi pleine et avait du mal à contenir toutes les personnes présentes : les frères d’armes de Déki, les habitants de Donetsk, les enfants de l’orphelinat familial de Lidia Kovaleva qu’il parraine, les artistes et les médias.
Lorsque le chanteur de l’opéra de Donetsk a interprété la célèbre chanson populaire de l’époque de la 1ère guerre mondiale, devenue l’hymne de tous les militaires serbes “Tamo daleko”, Déki a plusieurs fois porté furtivement la main à ses yeux embués pour enlever discrètement une larme. Ainsi, le public s’est aperçu que le vaillant guerrier, habitué a supporter stoïquement les horreurs, les privations et les fatigues de son métier, a su garder un cœur sensible. Ceci est devenu flagrant quand ses filleuls l’ont rejoint sur l’estrade et son visage s’est illuminé d’un grand sourire. Le soldat a expliqué qu’en temps de guerre, il était vital de trouver le moyen de se détendre, mais comme il ne fume et ne boit pas, il s’est mis à écrire des poèmes pour se changer des idées.
Déki a annoncé que son livre qu’il avait édité à ses frais ne sera pas mis en vente, pour que chacun puisse l’avoir. Il a juste demandé aux gens de participer à la collecte de fonds pour l’orphelinat qu’il parraine à la hauteur de leurs moyens : les petits ont besoin d’un nouveau frigo et de beaucoup d’autres choses de première nécessité.
Dejan Beric se souvient parfaitement des bombardements des villes serbes par l’aviation otanesque, de la détresse de la population ayant perdu ses proches ou son toit. Il est persuadé que le Nouvel Ordre Mondial voudrait réserver à l’Ukraine et à la Russie le même sort que celui que les forces de l’OTAN avaient fait subir à son pays natal, la Yougoslavie. C’est pour l’en empêcher que, dès 2014, il a rejoint la rébellion du Donbass en tant que sniper-volontaire. Il y a quelques mois, le héros du Donbass était parti en Russie pour se soigner d’une blessure au dos. Mais dès le début de la nouvelle escalade, lancée par l’Ukraine à la fin du mois de janvier en dépit des accords de Minsk, Déki n’a pas hésité un seul instant et a immédiatement revenu rejoindre les rangs des forces républicaines.
Après quelques brefs discours suivis d’un concert, le public a visionné un documentaire consacré aux événements en Serbie en 1999. Ensuite, Déki a pris la parole.
“Aujourd’hui, ce n’est pas la présentation de mon livre, – a-t-il dit. – C’est un avertissement. Il existe toujours dans le monde des forces, prêtes à provoquer un conflit sanglant et sans merci dans n’importe quel coin de la terre. Pour elles, chaque guerre n’est rien d’autre qu’une occasion de s’en mettre plein les poches. Ainsi, vous devez être vigilants et soudés. Ceux qui habitent le centre de Donetsk, resté jusqu’ici plus au moins à l’abri des pilonnages ukrainiens, vous devez vous rappeler que la guerre est loin d’être finie. Les obus continuent à exploser et les gens se font tuer à Gorlovka, à Iassinovataïa et dans des villages autour. En aucun cas, il ne faut pas permettre la reproduction dans le Donbass du scénario à la Yougoslave. Mon peuple a vécu une énorme tragédie que je souhaite vous épargner”. A la fin de son intervention, Déki a lancé aux hommes qui sont en état de porter une arme dans ses mains de rejoindre les rangs de l’armée de la DNR.
La soirée s’est terminée par une séance de photos avec le héros du Donbass et de dédicace de son nouveau livre.
Reportage et photos de Svetlana Kissileva
- Будь в курсе последних новостей и интересных статей, подписывайся на наш канал «NovorossiaToday»
- Be aware of the current events and interesting articles, subscribe to our channel «NovorossiaToday»
- Pour ne rien manquer de la derniere actualite et des articles interessants, suis notre chaine Telegram en direct«NovorossiaToday»