Pour cacher quelque chose, il n’y a pas de meilleure moyen que de la laisser en pleine vue ! C’est ce que font les Etats-Unis et l’Otan en Ukraine. Si, en plus, on a une machine de propagande fonctionnant à plein régime, le succès est (presque) assuré.
Robert Parry (https://consortiumnews.com), le journaliste d’investigation américain connu, qui dénonce la propagande américaine est parfois déstabilisé par la puissance de cette propagande. Il dit à propos d’une récent article de l’économiste américain Paul Krugman : « que même des gens intelligents comme Paul Krugman puissent accepter la propagande à propos de la crise ukrainienne me fait hésiter entre le désespoir de voir un jour l’Amérique comprendre les problèmes du monde et l’émerveillement à propos de la puissance de cette propagande et sa capacité à fabriquer sa propre réalité. »
“When even smart people like economist Paul Krugman buy into the false narrative about the Ukraine crisis, it’s hard to decide whether to despair over the impossibility of America ever understanding the world’s problems or to marvel at the power of the U.S. political/media propaganda machine to manufacture its own reality.”
On ne lit pas, évidemment, ce genre de choses dans la presse officielle française.
La machine de propagande, on en connaît les éléments principaux. En tête, Victoria Nuland assistante secrétaire d’état qui dirige les opérations en Europe pour le compte du département d’état. Les services secrets américains aussi. On en parle peu, mais ils disposent de tout un étage dans le bâtiment des services secrets ukrainiens à Kiev. L’Otan évidemment dont le secrétaire général déclarait encore samedi dans une interview au Figaro : « La Russie viole les règles (du droit international) et les frontières de ses voisins ». Sans parler des fonctionnaires de l’Union Européenne dont l’activité principale semble être devenu la préparation de sanctions contre la Russie, des élus du Parlement Européen qui prônent le dialogue mais excluent les interlocuteurs qui ne leur conviennent pas, ni des gouvernements Polonais, Estonien, Letton et Lituanien. La liste pourrait être plus longue, nous nous arrêterons là.
Les médias officiels français et européens ouvrent largement leurs colonnes à ceux-là. En revanche, quand une opinion dissonante vient du « camp d’en face » on ne la mentionne pas ou seulement pour la tourner en dérision. Aujourd’hui, dans le camp occidental on ne discute plus avec ceux qui ne sont pas de votre avis. On les discrédite, on les « démonise », on les exclut. Plus de diplomatie, des ultimatums.
Alors quand le « grand méchant Vladimir » déclare que les volontaires du Donbass combattent non pas l’armée de Kiev mais une armée de mercenaires de l’Otan, ou pouffe ! Mais qu’est-ce qu’il raconte donc ?
Il dit simplement la vérité. Le Larousse nous donne la définition suivante du mot « mercenaire » : « Soldat qui sert à prix d’argent un gouvernement étranger. » Les deux expressions importantes sont « à prix d’argent » et « gouvernement étranger ».
Les armées de Kiev servent-elles le gouvernement démocratiquement élu de l’Ukraine, ou les intérêts des citoyens ukrainiens ? Je ne reviendrai pas sur la qualité « démocratique » du gouvernement Poroshenko, c’est un autre sujet. Mais en tout cas, cette armée ne sert pas les intérêts du pays. Il n’y a qu’à voir la situation économique dans laquelle il se débat et qui est aggravée par la guerre. L’Ukraine a besoin, au plus vite, de rétablir la paix sur l’ensemble de son territoire. Un gouvernement qui sabote les discussions de Minsk et qui proclame la mobilisation générale par étapes n’est pas un gouvernement qui cherche à rétablir la paix. D’autant que dans le même temps où il proclame ses « intentions pacifiques », il réclame armes et argent à ses sponsors étrangers.
Et si encore, il n’y avait que l’armée régulière. Mais un certains nombre de bataillons ont été formés qui sont financés par des oligarques ukrainiens soucieux de protéger leurs intérêts économiques régionaux. On ne les a pas encore beaucoup vu et entendu, mais si Kiev venait à rechercher véritablement un accord de paix avec le Donbass, ils entreraient certainement en scène. Qu’ils s’appellent “Donbass”, “Secteur droit”, “Azov” ou encore “Kharkiv-1” ces bataillons répondent bien à la définition de « mercenaires ».
Mais alors, me direz-vous, s’ils ne défendent pas les intérêts de l’Ukraine, quels intérêts défendent-ils donc ? L’Otan n’est pas en guerre contre la Russie, voyons !
En êtes-vous sûr ? Avez-vous entendu Victoria Nuland en voyage d’inspection…, oh, pardon « en visite amicale » dans une unité de gardes frontières ukrainiens près de Kiev, le 28 janvier, déclarer : « … urged NATO to install command and control centers in all six frontline states”. En Français, cela donnerait : « l’Otan doit installer des centres de commandement et de contrôle dans les six états de la LIGNE DE FRONT !… » S’il y a ligne de front, c’est bien qu’il y a guerre, au moins dans l’esprit de Victoria Nuland, et de la plupart des néo-cons américains ! Une guerre entre les Etats-Unis et la Russie. Mais une guerre que les américains peuvent nier puisqu’il n’y a pas de soldats réguliers américains sur le terrain. La méthode a déjà été souvent employée, en Amérique du Sud, par exemple. On appelle cela des guerres par procuration. Les combattants sont des mercenaires.
Et par qui les mercenaires combattant en Ukraine sont-ils payés ? La même Victoria Nuland nous a déjà expliqué il y a un an que les Etats-Unis avaient « investi » cinq milliards de dollars dans les « aspirations des Ukrainiens à la démocratie ». Les fonds continuent à arriver de la même source, mais aussi, de l’Union Européenne et même du FMI dont les statuts prévoient pourtant qu’il ne peut pas prêter d’argent à un pays en guerre.
Les soldats de Kiev servent donc des intérêts qui ne sont pas ceux de leur pays et ils sont payé par des pays étrangers. Je sais, le paiement n’est pas direct, mais celui qui paie la solde n’est qu’un relai pour celui qui donne effectivement l’argent, non ?
C’est sans doute pour cela que Vladimir Poutine a parlé de mercenaires de l’Otan et non, simplement de mercenaires américains, pour tenir compte de la diversité des sources de financement qui toutes, cependant, viennent de pays appartenant à l’Otan.
Via : Re-informe.com
6 Comments
vlad
les politicards de l’oncle sam
ont en mémoire des éructations de goebbels
‘plus la ficelle et grosse et moins ça se voit’.
sur les 15 plus grandes multinationales, 10 sont
américaines *** l’argent roi a donc décidé que
le dollar devait durer… encore mille ans
(comme le troisième reich) en tant que monnaie
internationale et que les prolos et les sous-peuples
d’europe du sud et de l’est, d’afrique d’asie et
d’amérique latine n’avaient qu’à la fermer ***
face à l’émergence économique et la possible création
monnaie commune aux brics, les multinationales commencent
à trembler *** le dollar y perdrait de sa superbe et
plus question de recourir à la planche à billets sans
le ravaler en monnaie de singe *** les déficits abyssaux des
finances publiques de l’oncle sam vont apparaître
au grand jour sans qu’il soit possible de les reporter
ad vitam eternam *** on voit mal les cartels sauver la
mise de l’état us même si celui-ci jouait jusqu’ici
le rôle de gendarme du monde et surtout de leurs intérêts ***
quand bien même les contribuables de la planète seraient d’accord
pour se sacrifier,
ça ne suffirait pas pour boucher les trous *** à washington
on phosphore toujours sur une bonne guerre contre la russie
dont sols et sous-sols sont plein à craquer en matières premières,
et en fournit à la chine communiste, autre ennemi juré de
washington *** warren buffet et autres grands pontes des
multinationales se voient déjà parader à moscou et à pékin
pour le démantèlement des deux grands pays qui font tant
d’ombre au far west *** en réclamant de lourds tributs au vaincus,
pour que le dollar reste la monnaie phare imprimable en quantité
sans perte de valeur, et qu’on en finisse
d’évoquer les déficits de l’oncle sam *** heureusement et pour le salut de la planète,
on n’en est pas encore là *** les plateformes de combat de daesh et du
banderastan, confectionnées à la va vite par washington,
en apéritif avant les grandes manoeuvres, n’ont pas l’air d’avoir le
rendement escompté.
la chouette
Mais on sait tout ca!!!! Au sujet de cette montagne de propagande! !mais que pouvons nous faire? ??
Runrus
Nico de choses: Vas y combattre, aide financièrement, fais la révolution chez toi, boycotte la propagande de TF1, guérilla urbaine, ouvre les yeux de tes enfants, etc. etc.
Nastiona
C’est un peu “tiré par les cheveux” de dire qu’il y a des mercenaires parce que l’Ukraine reçoit de l’aide financière provenant de l’étranger.
La stratégie du miroir: accuser l’autre de ce qu’on est accusé.
Runrus
Tu n’as rien compris, ma chérie. Va faire à manger, vas!
Bidule Chose
Mais la stratégie du miroir peut marcher dans l’autre sens, qui a accusé en premier l’autre d’envoyer des mercenaires?
Pour ma part, l’Amérique me dégoutte au plus au point. Après la chute du mur, on nous avait promis la paix. Tout ce qui arrive et arrivé après, au moyen orient, en Afrique, en Europe avec l’Ukraine et le Kosovo ne tient aucunement les promesses.
Depuis la fin de l’U.R.S.S. ce n’est pas seulement la paix mais aussi tous les acquis sociaux qui sont voués à disparaître.
Travailler comme un esclave pour des salaires de misère, s’abrutir devant des chaînes d’info mensongères et leurs publicités, envoyer nos enfants dans des guerres interminables pour offrir la liberté de consommation à des populations qui conservent encore leur fierté.
Voilà une infime partie de l’oeuvre du vrai “Empire du Mal” que nous servons tous par notre consentement silencieux.