Le 14 mai 2015, dans une ambiance très chaleureuse s’est déroulé à Donetsk le IIIe congrès antifasciste rassemblant de nombreux participants du monde entier. Le congrès organisé par des personnalités connues et reconnues de la République Populaire de Donetsk était un événement d’envergure se donnant de grandes ambitions dans le contexte très difficile de la lutte du Peuple du Donbass contre la Junte de Kiev et ses nombreux soutiens néonazis et néofascistes qui peuplent à la fois le gouvernement de Porochenko, les administrations kiéviennes et surtout son armée.
Réuni en séance plénière pendant six heures de travail (dont trois commissions de deux heures sur des thèmes différents, dont les crimes de guerre et le futur de la Novorossia), le congrès fut l’occasion de nombreuses rencontres étonnantes et émouvantes. Présidé et honoré de sa présence par des personnalités majeures du Donbass et notamment de Donetsk, le congrès fit l’objet d’une visite attendue de Pavel Goubarev, icône de la résistance et du début de la rébellion contre les forces de l’Euromaïdan et les répressions terribles orchestrées par Kiev. Son discours remarqué vit une conclusion logique : une fois encore les fascistes seraient vaincus et la victoire reviendrait au Peuple du Donbass pouvant par ailleurs être fiers de celle de leurs anciens durant la Grande Guerre patriotique de 1941 à 1945. La fin du congrès fit l’objet d’une visite de deux vétérans de la Seconde Guerre mondiale recouverts de médailles et symboles de ralliement des héros actuels qui combattent dans le Donbass. C’est dans un bunker à Berlin que s’était terminée l’aventure cauchemardesque du nazisme, espérons qu’il en sera ainsi du régime inique et oppresseur de Porochenko et Iatseniouk.
Le congrès fut également un moment fort de réflexions et de discours poignants. Il en fut ainsi de celui de Tobias Fening journaliste allemand qui dans un élan formidable et inoubliable vînt serrer la main des vétérans de l’Armée rouge. Le congrès fut entièrement marqué sous ce signe de l’émotion, avec l’apparition du combattant américain des forces républicaines surnommé Texas, mais aussi de Guillaume Lenormand combattant français et d’un autre combattant allemand d’origine espagnol clamant fièrement sa condition de communiste. A 53 ans cet homme courageux n’a pas hésité à rejoindre le Donbass pour offrir ses bras et ses services aux populations du Donbass menacées. Le moment ne fut pas moins fort lorsqu’une femme faite prisonnière par les Ukrainiens vînt narrer une faible partie des atrocités commises par l’Armée de Porochenko à l’encontre des russophones, enfants, vieillards, femmes et hommes confondus. La délégation française fut par ailleurs complétée par moi-même et Svetlana Kisseleva avec qui nous avons essayé de représenter dignement la France et qui fit lecture d’un discours d’André Chanclu secrétaire général de Novopole.
Si certains purent s’exprimer, d’autres tout aussi importants purent par leur présence éclairer le congrès avec brio. Ce fut le cas de la journaliste Maria Koleda, jeune femme emprisonnée par le SBU, maltraitée et enfermée pendant de longs mois pour son engagement politique et finalement libérée et échangée contre des militaires. Que dire encore d’Oksana surnommée affectueusement le Petit Loup ou Le Louveteau reporter de guerre d’une vingtaine d’années, connue pour son courage inouï, accompagnant sur le terrain les combattants dans les pires conditions et réellement admirée par toute la jeunesse du Donbass dont quelques-uns avaient été invités au congrès ? De nombreux habitants des deux républiques se trouvaient parmi les participants, de Donetsk mais aussi de Lougansk, ville siège de la République sœur du même nom et qui avait envoyé une délégation. De nombreux combattants en uniforme et même armés ; car devant faire dès leur retour leur service sur le front ; se trouvaient au milieu de nous. Certains d’entre eux avaient été sévèrement touchés, en témoigne un jeune officier qui pris également la parole ou encore un solide combattant ayant perdu l’usage d’un œil et portant une cicatrice impressionnante preuve de son engagement physique et de son courage au feu.
Le congrès à main levée a pris plusieurs résolutions sous l’animation éclairée et énergique de Lioubov Korsakova courageuse activiste originaire de Lougansk, coordinatrice du congrès et membre du Parti socialiste et progressiste de l’Ukraine. Il fut décidé entre autre, que les responsables de la mort de milliers de gens dans le Donbass, qui se trouvent actuellement confortablement à Kiev ne pourraient être que poursuivis un jour devant la justice des hommes, en attendant celle de Dieu, devant les instances judiciaires à l’échelle internationale. Dans le Donbass, la Grande Guerre patriotique c’était hier, les gens n’ont pas oublié. Alors pour les criminels aveugles de Kiev, nous nous sommes tous promis que nous non plus nous n’oublierons pas. Tôt ou tard, demain ou dans 20 ans, le sang versé devra trouver ses coupables. La Terre ne sera jamais assez grande pour que ces hommes et même quelques femmes puissent éternellement échapper à leur juste châtiment. Devant les hommes, devant l’Histoire ou devant Dieu, aucune cachette, aucune retraite ne pourra jamais les soustraire à la justice temporelle et à fortiori divine. Iatseniouk qui faisait déjà la grimace dans la cour du Palais de l’Elysée à l’évocation des crimes de guerre et contre l’Humanité commis sous sa responsabilité ne pourra pas toujours fanfaronner et éructer à l’abri des ors de la République française. Qu’on se le dise !
Laurent Brayard
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