Il y a quelques jours, Washington Post a publie dans sa rubrique « Editorial Board » un article intitulé « Obama à Poutine en Syrie. Une fois de plus. ». Comme on pouvait s’en douter, il parle de l’échec de la politique menée par Barack Obama en termes des relations avec la Russie et au Moyen-Orient. Ceci est logique, car aussi bien les Démocrates que les Républicains, et plus particulièrement les «faucons de guerre » tâchent, d’exercer la pression médiatique sur les électeurs pour que ce soit Hilary Clinton, la plus féroce des « faucons », qui remporte les élections.
Pour notre part, cet article nous intéresse surtout parce qu’il veut ouvertement nous faire croire que les Etats-Unis sont des « brebis blanches et innocentes » qui font tous les efforts possibles et imaginables pour régler le conflit en Syrie et arrêter les massacres. Tandis que la méchante Russie avec Poutine à la tête ainsi que Bachar el-Assad ce sont des engeances diaboliques qui refusent d’appliquer les accords et sabordent sciemment et constamment le cessez-le-feu qui a pu être mis en place au prix de tant d’efforts par les diplomates américains. Notamment, WP écrit la chose suivante : «…les régimes russe et syrien ont trahi leur parole en continuant de pilonner les civiles, en utilisant les armes chimiques et refuser d’apporter l’aide humanitaire à la population… » Les armes chimiques ? Est-ce de nouvelles données des services de renseignement qu’on ne peut ni confirmer, ni rendre publiques ? Dans la 2e décade du juin 2014 le Directeur Général de l’OIAC (l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) Ahmet Üzümcü a déclaré a la Haye que les derniers 8% des 1 300 tonnes d’armes chimiques, déclarées par Damas, ont été chargés sur les sur les navires dans le port syrien de Lattaquié en vue d’être détruits dans la mer et sur des terrains spéciaux aux USA, en Grande-Bretagne et en Finlande. Comment Assad pourrait en avoir à sa disposition ? Par contre, DAESH (l’Etat Шslamique, une organisation terroriste interdite en Russie), lui, les a bien.
Poursuivons. Deux autres citations : «Monsieur Kerry a mis en garde que, compte tenu de ces violations des accords, les USA vont devoir passer au « plan B », à savoir renforcer l’aide qu’ils accordent aux groupes rebelles qui s’opposent au régime d’Assad » ; «Cependant, en pratique les forces du Front al-Nosra sont mélangées avec celles des autres groupes rebelles : de nombreux rebelles syriens ont rejoint les terroristes présumés pour des raisons purement pratiques et non pas idéologiques ». Alors, cela voudrait-il dire que le Département d’Etat des Etats-Unis a l’intention de financer directement, en cas de besoin, une des branches d’Al-Qaeda ? Cette même Al-Qaeda qui est responsable des attaques du 11 septembre ? Ou bien les intérêts d’Etat comptent plus que les vies de ces gens qui ont péri dans les tours du World Trade Center ? Visiblement, cela est bien égal à la Maison Blanche.
Ci-après quelques organigrammes publiés aussi par WP :
Celui-ci correspond à l’année 2015
Celui-là, à l’année 2016
Il est à noter, que du côté des USA se trouve entre autres Al-Qaeda. Peut-être, c’est une simple coïncidence…
D’autre part, début juin dernier, un rapport a été publié par le Département d’Etat des Etats Unis sur la lutte anti-terroriste pour l’année 2015. Ce rapport nous livre des données fort intéressantes. Ainsi, il contient, entre autres, la rubrique « les Etats qui financent le terrorisme ». Comme vous pouvez vous douter facilement que les dits Etats font l’objet de toute sorte de sanctions, de persécutions, etc. Les trois pays en font partie : l’Iran, la Syrie, le Soudan. L’Iran et la Syrie à cause de leurs liens avec le Hezbollah, tandis que le Soudan, qui dans des rapports précédents a eu l’honneur de se faire encourager pour ses avancées dans la lutte contre le terrorisme, parce que les pouvoirs actuels en place dans le pays ne conviennent pas à la Maison Blanche.
Il est curieux de constater que la Syrie et l’Iran soient tombés dans la disgrâce de Washington et, par conséquence, de la « communauté internationale » à cause de la collaboration avec le Hezbollah qui combat activement l’EI. Et cela au moment où les USA qualifient l’EI de la menace terroriste n°1 pour eux-mêmes. Après l’avoir eux-mêmes créé, ils voudraient maintenant eux-mêmes le supprimer.
A mon avis, il n’y pas d’unanimité à Washington pour savoir qui sont des « gentils garçons » au Moyen Orient. Mais il est tout de même assez curieux que les USA étudient sérieusement la possibilité de financer des groupes tels que le Front Al-Nosra. Quoi que, je pense, ce n’est ni leur première, ni leur dernière fois…
Alors, qui sont aux yeux des USA tous ces groupes qui combattent en Syrie et en Irak ? Ceux qui luttent contre le régime d’Assad ou bien de terroristes ?
Gueorgui Morozov, rédacteur en chef de Novorossia Today
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