Javier est originaire de Badajoz dans l’Estrémadure et c’est à la sortie de l’Université qu’il décide de partir dans le Donbass. Issu dans sa jeunesse de la CNT, c’est un militant et activiste de l’extrême-gauche. Ce qu’il découvrait dans les informations sur la guerre en Ukraine le révoltait. Se pensant utile pour les gens en difficulté dans le Donbass assiégé, il se décide sans trop y penser au départ. C’est ainsi qu’il atterrit dans le Donbass au mois de février 2015… Histoire d’hommes, histoire d’altruisme, il n’y a rien dans sa démarche qui ne soit réfléchi, pas d’aventurier derrière le noble Javier. Le courage et la jeunesse sont rarement associés, mais plutôt la témérité avec la jeunesse. C’est pourtant le courage que je découvrirai chez Javier. A côté d’autres interviews que j’ai visionnées dans le Donbass, ce qui me frappa d’abord ce fut sa profonde humilité. Retour sur une belle rencontre.
C’est à peine arrivé dans le Donbass que j’eus la surprise de recevoir un message de Javier. Il avait découvert sans doute par hasard ma page Facebook consacrée à mes propres expériences dans la région. Nous décidons d’une rencontre qui très vite se transforme en une émission de télévision, Le Point de vérités qui est diffusée régulièrement pour les habitants de Donetsk et du Donbass. De prime abord réservé, Javier en s’exprimant montre rapidement une étonnante force intérieure. C’est avec très peu d’argent qu’il décide du départ au début de l’année 2015. Javier est Espagnol, le Donbass est en plein hiver, un hiver très dur à vivre pour un Espagnol de l’Estrémadure, les combattants de la division Azul avaient eux aussi beaucoup souffert des conditions climatiques. Nous ne sommes pas pourtant dans le Donbass en face d’un climat aussi rude que dans les tranchées devant Leningrad. Mais passons, la division Azul était constituée des fascistes de Franco, Javier lui est tout à l’opposé, il vient dans la tradition des fameuses brigades internationales qui servirent avec tant de volonté et d’opiniâtreté en Espagne.
Il dit lui-même d’ailleurs en faisant le parallèle entre la Guerre d’Espagne de 1936-1939 et le Donbass que ce sont des guerres très différentes mais avec de grandes similitudes : des fascistes dans le camp ennemi, des escadrons de la mort semant la terreur et la désolation, la Russie (URSS) tentant d’aider les Républicains (noms que se donnent à l’heure actuelle les insurgés du Donbass en opposition au mot péjoratif de « séparatistes » utilisé par les médias occidentaux ou ukrainiens). A son arrivée en passant par Rostov, il n’a pas le temps de souffler, le voilà dans un hôpital militaire de campagne. Les médicaments manquent, les pneumonies guettent, il vivra sa première expérience de médecin sur le front. Selon ses paroles, la situation est meilleure actuellement, grâce à l’aide des convois humanitaires russes, il déplore d’ailleurs que l’Union européenne, et son pays l’Espagne ferment les yeux sur les horreurs commises ici. Pire encore, il indique que l’Espagne a envoyé des équipements militaires aux Ukrainiens, gilets, casques etc.
A la question s’il pourrait être victime de répression en rentrant, il répond que oui. Il évoque la dure crise qui touche sa province, 30 % de chômage, les banques saisissant les maisons de pauvres gens surendettés et mis à la porte, la situation politique très grave et les compromissions dangereuses avec les Américains et l’Union européenne. Ses mots sont forts lorsqu’il parle des gens qui mourraient dans les hôpitaux, pour lui « l’Union européenne et les Occidentaux ne sont pas seulement responsables des morts sur les champs de bataille ou les victimes des bombardements, les massacres. Ils sont aussi responsables des gens qui mourraient faute de médicaments dans les hôpitaux ». Ses paroles raisonnent dans le studio, l’Union européenne en effet a fermé les yeux, elle n’a rien envoyé, pire même elle a soutenu les assassins au nom du grand jeu international en partie dirigé par les Américains. Javier termine son allocution, nous continuerons ensuite dans les coulisses nos discussions. Zak, l’Américain d’origine serbe qui travaille à la rédaction est descendu lui aussi à sa rencontre. C’est que nos conversations se déroulent en langue anglaise, Javier ne parle pas le russe et très peu le français. Lorsqu’il part après bien des échanges fructueux, Zak termine par une interrogation : « Ne sont-ils pas beaux ? ». Natacha notre traductrice lui dit en effet au revoir loin du palier, nous les dominons de quelques marches. Je lui réponds alors « oui, il y a de l’espoir avec des jeunes comme eux ». Zak acquiesce, Javier vient en effet de nous donner une grande leçon à nous les plus anciens, il y a toujours de l’espoir !
Laurent Brayard
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