Il existe en Ukraine un personnage politique extraordinaire (un parmi d’autres clowns), le maire de la capitale, Vitali Klitchko…
Il s’est rendu célèbre par son sens d’humour hors pair, des capacités spirites et la virtuosité oratoire. Ceux qui ne sont pas au courant trouveront ici une sélection de ses meilleurs aphorismes..
Hier, Vitali a dû se faire remonter les bretelles lors d’un entretien avec John McCain (échappé à notre plus grand dam à l’artillerie sol-air lors de la guerre du Viêtnam) et Victoria Nuland. Suite à cela il a accordé une interview aux journalistes dans lequel nous avons pu entendre une phrase intéressante.
En répondant à une question du présentateur de Voice of America au sujet des contestations ayant lieu ces derniers temps sur le Maïdan, il a dit entre autres, une chose suivante (à partir de 4:48, en ukrainien) :
Je comprends que les émotions peuvent déborder, mais nous devons prendre des décisions de façon constructive et ne pas démolir tout ce que nous avons sous nos yeux. Et je peux dire en tout état de cause que je ne soutiens pas des actions qui ont lieu actuellement. S’il y a des problèmes, ils faut se poser et discuter, proposer un plan comment allons nous résoudre ces problèmes, donner la possibilité aux gens… et ils influencent aujourd’hui… la possibilité d’exprimer leur opinion, et mettre en œuvre ce qu’ils veulent, mais en aucun cas ne pas détruire, ce n’est pas la bonne voie.
Comme il a bien dit, bravo ! Et avant c’était comment ? Avant Vitali n’était pas comme ça, il parlait même une autre langue (NDT ; le russe) et disait une tout autre chose (NDT : c’est la vidéo où Klitchko lance un ultimatum au président Ianoukovytch et appelle à une guerre le 19/02/2014). Et si on parle de la fédéralisation, au sujet de laquelle on est en train de rompre des lances actuellement à la Rada Suprême et pour laquelle on marchande avec autant d’acharnement qu’au moment de vote pour la motion de censure vis-à-vis de Iatseniouk, alors là tout est on ne peut plus claire (NDT ; lors du Maïdan en février 2014 Klitchko a dit qu’il fallait à tout prix empêcher l’idée même de la fédéralisation qui tuera l’Ukraine et que les gens qui l’évoquent sont des ennemis qui ne méritent même pas d’être appelés des Ukrainiens).
Bref, je ne sais même pas comment qualifier tout cela. Il parait que Vitali a appris à retenir par cœur le texte qu’on écrit pour lui, mais soit il n’en comprend pas le sens, soit il est devenu amnésique vis-à-vis de ses déclarations publique précédentes . Mais nous sommes là pour le lui rappeler, n’est-ce pas ?
Gueorgui Morozov, rédacteur en chef de Novorossia Today
Traduit depuis le russe par Svetlana Kissileva
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