L’arrestation du journaliste et blogueur ukrainien Ruslan Kotsaba, accusé de la haute trahison à cause de son appel vidéo contre la campagne de circonscription, a été prolongée de 60 jours.
C’est la résolution qui a été adoptée par le tribunal de la ville d’Ivano-Frankivsk lors de l’audience d’hier, le 3 juin 2015.
L’audience a commencé par un accrochage entre l’accusé et les représentants du Pravy Sektor (Secteur Droit) qui étaient arrivés avec des pancartes “Séparatisme ne passera pas” et “Les droites pour la vérité” (NDT : Jeu de mots “Parvy za pravdou”). A son tout Kotsaba les a traités de “clowns en tenue de camouflage”.
C’est la juge Lesya Zelenko a présidé l’audience puisque son prédécesseur Vladimir Popovich a été appelé à l’armée. Dès le début du procès, un juge de remplacement avait été nommé.
Quatre personnes ont apporté leurs témoignages.
Kotsaba a interjeté un appel à la cour pour être libéré sous caution en promettant “de ne pas fuir la justice” car il devait “se faire acquitter”. Ce qui lui a été refusé car son chef d’accusation de la haute trahison ne le prévoyait pas
Son avocate Tatiana Montyan, politicienne ukrainienne indépendante, a décrit l’audience dans son blog :
Le témoin a dit qu’il avait délibérément dénoncé l’appel-vidéo de Kotsaba au SBU guidé par sa conscience de citoyen (NDT : il s’agit de la vidéo par laquelle Kotsaba avait appelé les Ukrainiens à boycotter la circonscription). Il a prétendu qu’après cet appel plus de 300 habitants d’un village ont fuis en Russie.
Il n’avait d’abord pas visionné la vidéo lui-même, mais son fils lui a téléphoné du front pour lui raconter ce qui se passait.
Son fils lui a dit que les hommes sur le front ont été indignés par l’acte de Kotsaba car au moment même où la fleur de la nation était en train de se faire tuer, Kotsaba faisait des vidéos. Son fils lui a aussi raconté que de l’autre côté il n’y avait que des criminels et des toxicomanes qui combattaient contre eux. Et que ce sont uniquement ce genre de personnes qu’ils capturaient. Il n’a rien dit à propos des Russes, ni au sujet des troupes régulières, ni des soldats isolés.
Le témoin aurait bien aimé rejoindre l’armée lui-même, mais que sa condamnation pour un vol à main armée ainsi que le fait qu’il était en attente d’un héritage l’en empêchaient.
Il n’a jamais été en contact personnellement avec aucune des 300 personnes étant partis en Russie, pays-agresseur, pour s’y enrichir, mais que leur parents lui ont dit “qu’il y a eu une campagne à la télé contre la circonscription”. Lui-même, il n’était pas au courant quelle chaine avait diffusé la vidéo.
La juge Zelenko a demandé quels étaient exactement les propos de Kotsaba qui ont incité le témoin à dénoncé le journaliste au SBU. Ce à quoi il a répondu que c’était le fait de dire qu’à l’Est vivaient les mêmes êtres humains comme partout ailleurs et qu’ils ne devraient pas être assassinés.
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