Depuis plus de 100 ans, il est coutumier d’incendier un entrepôt pour cacher des vols de biens. Et cet incendie d’un des arsenaux les plus sécurisés et le plus grand en Europe, selon l’aveu même du ministère ukrainien de la Défense, n’est pas le premier.
Les médias ukrainiens, réactifs et «impartiaux», ont rappelé au public que, rien que depuis 2003 dans les arsenaux ukrainiens, il est arrivé plus d’une dizaine de cas imprévus (accidentels) de ce type de «recyclage» de munitions, dont certains ont entraîné des conséquences désastreuses, des tués et des blessés civils.
Fait notable : depuis 2003, aucun incident avec les arsenaux ne s’était produit pendant la présidence de Yanoukovitch.
Les plus importants de ces dix accidents :
En 2003, c’était l’arsenal d’Artemovsk (région de Donetsk), où l’incendie, a détruit 10 des 17 dépôts, dans lesquels il y avait près de 3 mille tonnes d’obus. Plus d’un millier d’obus a explosé avec l’incendie, détruisant 66 immeubles et 120 maisons, 5 écoles et 3 hôpitaux. Deux personnes ont été blessées. A l’époque, on ne parlait pas encore de la guerre avec la Russie et il était permis de dire la vérité. Ainsi, les auteurs ont été condamnés pour pillage.
En 2004, ce triste record a été battu dans l’arsenal de Novobogdanovka dans la région de Zaporojié, dans lequel des explosions ont eu lieu dans les dépôts pendant 4 années consécutives. L’ incident principal a eu lieu le 6 mai 2004, avec un incendie qui a fait exploser 90 mille tonnes de missiles et de munitions, y compris des roquettes «Grad», «Smerch», et «Ouragan».
Pendant près d’une semaine, les éclats ont été dispersés dans un rayon de 10 à 40 km, entraînant la mort de cinq personnes et l’hospitalisation de 80 autres.
En 2008, le 27 août, un entrepôt militaire de munitions a pris feu dans la ville de Lozovaïa (région de Kharkov). Le feu s’est propagé aux 390 hectares de l’arsenal, où étaient gardés 95 milliers de tonnes de munitions, parmi lesquelles des missiles tactiques «Luna-M», des munitions pour l’artillerie, les chars et les véhicules de combat d’infanterie BMP, des missiles anti-chars, des missiles anti-aériens portables complexes et des munitions pour lance-roquettes multiples.
C’est pendant la guerre dans le Caucase, en 2008, que l’Ukraine est soudainement devenue partenaire et «sœur d’armes» de la Géorgie.
Il est tout aussi intéressant d’observer qu’avant de faire la guerre contre leur propre peuple, lors de chaque accident, les autorités ukrainiennes savaient établir avec précision leurs causes réelles : vol, négligence, ivrognerie, violation des procédures de sécurité, incendie, etc.
Mais la version d’un acte de guerre non déclaré d’un agresseur est beaucoup plus pratique pour maquiller les véritables causes en sabotages fantasmés.
C’est pourquoi dans leur version officielle des autorités et des médias ukrainiens ont immédiatement désigné l’ennemi, blâmant «la main (et les autres membres) du Kremlin».
Le 29 octobre 2015 à Svatovo (région de Lougansk), un autre incident exceptionnel survient brusquement sur l’entrepôt où étaient stockées environ 3,5 milliers de tonnes de munitions. À la suite de l’incendie et des explosions des munitions, 4 personnes ont été tuées, 16 blessés, plus de 1,7 millier d’appartements et de maisons privées endommagées.
Curieusement, les militaires ukrainiens n’ont pas admis la CMM de l’OSCE pour inspecter le site des entrepôts, prétextant de la sécurité des observateurs. Qu’est-ce que les autorités militaires de l’Ukraine voulaient préserver du regard des observateurs, l’histoire ne nous le dit pas.
Un peu plus de deux mois plus tard, en décembre 2015, un nouvel incident survient sur l’un des plus sûrs arsenaux du pays et le plus grand en Europe, le tristement connu arsenal de Balaklaya (où étaient transportés les restes de munitions «recyclés» exceptionnellement dans des entrepôts à Novobogdanovkoe et Artemivsk).
Le matin du 26 décembre 2015, l’état-major des FAU rapporte avoir soi-disant prévenu un acte de sabotage de l’ennemi.
La particularité de cet incident de décembre, c’est que pratiquement aucun média ukrainien n’en a parlé, et la version des faits du commandement ukrainien était confuse et contradictoire.
En plus, cette version officielle – sabotage de l’ennemi – acquiert des dimensions abracadabrantesques avec l’utilisation de drones, de phosphore, de napalm et d’autres moyens de l’arsenal de commandos. Un scénario digne d’une série de jeux d’action, qui, lorsqu’on met en route les options «logique» et «analyse élémentaire», ne sont réalisables que dans des films ou dans la tête excitée d’un auteur de science-fiction.
Ça ne vous rappelle rien ? Justement !
L’argumentaire de l’enquête est une copie conforme de celle de l’incident de l’arsenal de Balakleya 2017, où étaient stockées 138 mille tonnes de munitions. Encore un acte de sabotage ennemi. Encore des milliers de munitions d’artillerie «recyclés» brusquement, des milliers de logements endommagés, encore des morts et des blessés.
Seuls les opposants ukrainiens disent ouvertement que Balakleya 2017 n’est rien d’autre que le même schéma bien rodé qui sert à dissimuler un manque, tandis que les lignes de transport électrique qui surgissent sans crier gare sur le trajet d’un hélicoptère militaire provoquant son crash n’est qu’une tentative avérée d’empêcher une enquête objective.
Dans ce contexte, les déclarations perplexes de certaines personnalités ukrainiennes connues et naïves au sujet de la provenance des armes et des munitions dans l’armée républicaine prennent un sens tout particulier.
Pourtant, ne s’agit là que d’un de soixantaine de documents que j’ai dans mes archives…
Vlad Breeg
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