Nombreux sont ceux qui m’accusent de ne pas m’occuper de mes oignons et qui me demandent de balayer devant ma propre porte avant de regarder chez le voisin. Il est à dire que je suis loin d’être en odeur de sainteté et il m’arrive à m’intéresser à la réalité française et de ne pas m’axer que sur la réalité russe ou slave, à titre général. Ceci dit je ne lâche jamais prise et sans disserter trop sur les sujets tels que le Donbass, très prisés par les gens souvent connus pour leur grasse ignardise et pourtant miraculeusement prolixes sur ce thème, je voulais plutôt vous faire part de quelque chose qui est, bien trop souvent, négligé par tous les observateurs dits politiquement corrects. Ce sujet est l’Eglise orthodoxe russe en Ukraine et, plus exactement, dans la région de Donbass.
Quoi que vous me disiez sur le bien-fondé des prétentions de Kiev, désireux de maintenir l’intégrité du territoire ukrainien qui serait soi-disant menacé par les initiatives de Moscou, vous auriez du mal à ferrailler avec moi à propos des assassinats des prêtres. C’est que les curés de villages de Donbass flambent comme des cierges dans le feu de la guerre civile qui fait rage. Qui plus est, le roussi ne concerne pas que les saints pères mais aussi leurs paroissiens et les églises. Voici les statistiques jamais démenties par les autorités des putschistes de Maïdan: trois prêtres orthodoxes ont été sauvagement assassinés par les extrémistes pro-kiéviens quatre grièvement blessés; plus de 9 cathédrales des districts de Lougansk et Donetsk rasées de la surface terrestre, 80 églises sérieusement endommagées… La liste d’exactions du régime criminel ukrainien est très longue et a fait l’objet des commentaires des représentants de l’Eglise orthodoxe du Patriarcat de Moscou en Ukraine dont Vassili Anissimov, chef de service de presse du cardinal orthodoxe russe de l’Ukraine Onoufri. Le Patriarcat de Moscou s’est aussi exprimé sur les ondes de la radio orthodoxe Radonezh.ru pour déplorer ce conflit sanglant à la doublure d’un conflit religieux qui s’étend à travers le pays et qui n’est pas sans rappeler Nantes de l’époque vendéenne.
Il me semble exhaustif de citer le cas du village Ptichia de la région de Rovensk – une autre région que celle de Donbass – où le curé et ses ouailles sont littéralement assiégés par les gens du « Pravy Sector » dans leur église de village. Les gens se sont emmurés depuis plusieurs jours. Ils chantent des cantiques, on leur a coupé les vivres et le chauffage, ils n’ont plus d’eau courante… Une femme succomba à la crise cardiaque mais les miliciens ont refusé net de faire passer l’ambulance. Et pourtant la résistance des paysans reste en béton : ils ne démordent pas pour protéger leur foi contre les nouveaux barbares, tants chéris par l’Occident dépravé.
Le scénario appliqué par les seigneurs de guerre locaux, hommes de paille de l’OTAN, est simple et efficace. Ils demandent aux prêtres orthodoxes de s’émanciper du Patriarcat de Moscou pour rejoindre l’Eglise dissidente autoproclamée de l’Ukraine dirigée par un certain Filaret. Les schismatiques ont pignon sur rue, mais si vous faites de la résistance, vous risquez votre peau et les murs de votre église. Vous serez pourchassé, hué dans les rues par les collabos, vous auriez un mal fou à officier parce qu’à tout bout de champ les cagoulards pourront faire irruption dans la Maison de Dieu pour vous tirer une balle entre les deux yeux ou vous emmener de force afin de torturer et ensuite mettre à mort. Cela fut particulièrement le cas du prêtre Roman Nikolaïev tué sur le pas de sa porte par des inconnus le 26 août 2015; ou encore celui de la religieuse Alevtina du monastère Florovski assassinée dans son appartement le 29 juillet dernier; ou encore celui du curé Dmitri Plotnikov attaqué à arme blanche le 26 octobre 2015 dans son église Saint-Nicolas de l’arrondissement Darnitski de Kiev… Les cas sont innombrables et les témoignages tellement poignants qu’il est difficile de garder son sang-froid.
Tout ça est royalement ignoré avec une superbe bien européenne par les dirigeants occidentaux. Eh bien, je suis le Pape s’il ne s’agit pas des persécutions religieuses et ethniques.
Les fidèles de l’Eglise orthodoxe de Moscou ont été tellement dépités par cette guerre spirituelle soutenue par l’Ouest du continent qu’ils en sont venus à réunir une conférence générale à Moscou pour rédiger une déclaration adressée à l’Union Européenne. On y explique, de façon explicite, ce qui est en train de se passer en demandant de mettre un terme aux activités des colonnes infernales des jacobins de Kiev. Comme de bien entendu, aucune source occidentale n’en fait état. La liberté de presse reste lettre morte ce qui, somme toute, n’est pas étonnant pour un Occident en perdition qui semble avoir définitivement perdu le Nord.
La guerre contre le christianisme frappe l’Europe de plein fouet. Quand on vous relate ces faits tus généralement même par les agences de presse officielle, vous comprenez mieux le dessein de ceux qui cherchent à déchristianiser l’Europe. Leur réussite semble être certaine dans une France où plus de 70% de population active se dit maintenant athée et a peur de mettre une crèche dans sa fenêtre ou accrocher une couronne de houx au-dessus de sa porte en période de Noël. On voit les prémices du même processus en Ukraine où les gens s’étripent comme du temps de la Révolution de 1789. Il va de soi que les mêmes forces cherchent à porter la guerre en Russie, dernier pilier inébranlable de la civilisation chrétienne eurasienne.
Alexandre Artamonov, Radio Radonezh.ru
One Comment
bertin
La forme la plus pernicieuse de la christianophobie : La franc-maçonnerie chrétienne .
La franc-maçonnerie des sectes religieuses est l’ennemi le plus dangereux
du christianisme.
C’est l’ennemi de l’intérieur .