Le 6 novembre 2015, des débats parlementaires ont eu lieu dans la République Populaire de Donetsk au sujet de la langue d’Etat.
La constitution de la DNR attribue aujourd’hui à la langue ukrainienne le statut de la langue d’Etat au même titre qu’au russe. Ce qui était justifié par le contexte historique au moment où elle a été adoptée. Néanmoins, les raisons politiques valables à l’époque ne sont plus d’actualité
Les députés de la DNR proposent de lancer un sondage d’opinion des citoyens de la République. Si celui-ci démontre une attitude négative envers la langue ukrainienne, cela pourrait conduire le chef de l’Etat à initier les amandements à la constitution.
Plus d’une dizaine de parlementaires du Conseil du Peuple sont intervenus sur le sujet. Nous proposons à votre attention le point de vue du député de la fraction le Donbass libre, Vladislav Berditchevski sur cet aspect crucial pour la sécurité nationale de la République.
La langue ukrainienne n’est pas un simple phénomène linguistique.
C’est un levier politique des plus importants, la carté clé jouée par l’Occident pour arracher la Malorossiya à la Russie et créer une région tampon russophobe. C’est également un outil de programmation mentale, créé de façon purement artificielle pour le projet “l’Ukraine”.
Dès l’instant où on a commencé à diffuser la langue ukrainienne sous sa forme écrite, le but en est vite devenu d’évincer de la Galicie les Ruthènes et la langue russe. Ce qui s’est terminé par un génocide de masse et des camps de concentration Terezín et Telerhof.
Avec le début de la 1ère Guerre mondiale les représailles massives contre la population ruthène ont démarré. Des listes préétablies des personnes “politiquement non fiables” ont été établies, selon lesquelles la plupart des intellectuels ruthènes et des milliers des paysans ont été arrêtés. On procédait souvent à des lynchages sommaires sans forme de procès.
En 1915 et en 1916-1917 deux procès politiques ont eu lieu à Vienne contre l’idée même de l’union du peuple russe et de la langue russe littéraire. Sur le banc des accusés se sont retrouvés des députés du parlement autrichien, des intellectuels et des paysans. La plupart d’entre eux ont été condamnés à mort.
Selon certains estimations, les pouvoirs austro-hongrois ont éliminé courant la 1ère Guerre mondiale au moins 60 mille Ruthènes, sujets de l’empire Austro-hongrois : vieillards, hommes, femmes, enfants dont l’unique crime consistait à parler russe.
Ce n’est donc pas le hasard que la Russie des tsars a mis en place des mesures contre la propagation de la langue ukrainienne. Elle comprenait parfaitement que tout cela venait de l’Occident. Tous les abécédaires, des manuels d’école et des guides destinés à la propagande étaient apportés en Malorossiya de la Pologne et de la Galicie.
La tolérance des bolchéviques envers les langues nationales courant la 2e guerre mondiale a eu pour effet que l’URSS a dû à sortir des bandéristes de leurs planques jusqu’à la fin des années 50. Et toute cette vermine bandériste était, elle aussi, financée par l’Occident qui l’a fait ouvertement, sans prendre la peine de se cacher son jeu.
Les évènements tous récents du maïdan 2004 et de celui 2014 ont démontré une fois de plus et ce de manière très concrète qui avait l’intérêt de créer le projet “l’Ukraine”.
Ainsi, je considère que ce serait une erreur que de penser que le Donbass serait en mesure de créer une idéologie alternative.
Le Donbass ne changera pas la situation idéologique en Ukraine ni en y restant, ni en s’en sortant. De ce point de vue nous représentons aux yeux de l’Ukraine un élément étranger. Nous l’avons toujours été et le resterons toujours.
Le Donbass ne sera jamais une référence sur ce sujet pour l’Ukraine de nos jours, car même l’avis de la diaspora australienne arrivée il y a 100 ans est plus important que le nôtre.
Il ne faut surtout pas faire de la langue ukrainienne une langue officielle car, sous certaines conditions, des Ukrainiens consciencieux professionnels, étant de par leur nature plus actifs, deviendront une source de graves problèmes. S’en séparer une fois pour toutes les privera de tout prétexte pour revenir ici. En leur laissant une échappatoire sous forme de bilinguisme, nous aurons bientôt affaire aux organisations parfaitement légales comme des cercles d’amateurs des œuvres de Chevtchenko, de Nechuy-Levytsky, de Grouchevsky ou encore de Stous financées par des ONG de toute sorte. Et du point de vue de moyens financiers à notre disposition, nous ne ferons pas le poids face à elles.
Nos enfants seront exposés à des idées étrangères au Donbass qu’on essaiera de faire rentrer dans leurs têtes sous couvert d’un récit sur la langue aussi belle que le chant d’un rossignol (NDT : métaphore fréquemment utilisée pour décrire la beauté hors commun de la langue ukrainienne) et du charme des maisons en argile battu. Vous ne savez que très bien qu’il y a encore des spécialistes en la matière dans nos établissements scolaires. Avec le temps, on offrira de nouveau aux enfants des voyages gratuits à l’étranger, par exemple en Pologne ou en République Tchèque, pour leur y faire un lavage de cerveau de façon professionnelle.
Dès que nous entendrons ici de nouveau ne serait ce qu’une seule fois “Gloire à l’Ukraine”, sachez qu’aussitôt après c’est ” Ukraine über alles” et “Coupez la gorge aux sales moscovites” que nous entendrons.
Vous savez tous que nos jeunes de moins de 25 ans étaient loin de soutenir l’insurrection dans le Donbass de façon unanime. Et que sans nos concitoyens de 30 à 50 ans qui étaient plus actifs du point de vue idéologique, on ne sait pas quel en aurait été le résultat.
Un beau jour de mars 2014, une foule de gens qui ne se connaissaient apparemment pas sont sortis dans les rues à Donetsk en agitant des drapeaux ukrainiens comme s’ils s’étaient passé le mot ou reçu un ordre. La place Lénine toute entière. Voilà à quoi peuvent mener nos coquetteries avec l’Ukraine.
Les langues de tous les peuples vivant dans le Donbass ont le droit d’exister et être étudiées à l’- école. Mais en option. Qu’il s’agisse de l’ukrainien, de l’hébreu, du grec grand bien leur fasse, du moment que c’est le souhait des parents qu’elle fasse partie du programme scolaire.
En faisant des coquetteries avec l’Ukraine et de la “pseudo démocratie” dans ce domaine nous donnons des bâtons pour nous faire battre ensuite. Il faut clore le sujet une fois pour toutes et ne plus jamais laisser personne jouer la carte du nationalisme.
One Comment
Herbinet Gabrielle Herbinet
On recommence comme avant le dernier conflit mondial? Et, on se dit plus évolués?