Hier en début de soirée, le président Zakhartchenko s’est livré à un exercice difficile, celui de se trouver en ligne directe avec le peuple de Donetsk et des alentours. Se trouvant lui-même dans un studio télévisé avec des invités et des spectateurs, un point de contact direct avait été installé sur la place Lénine, la place centrale de Donetsk. Le but de la ligne était de mettre en contact le président avec ses concitoyens pour se confronter à leurs questions. Elles fusèrent à la fois des spectateurs du studio mais aussi des badauds sur l’immense place de la capitale de la République.
Des gens étaient venus avec des pancartes, un grand nombre de fonctionnaires étaient chargés de récolter dans la foule toutes les lettres des personnes présentes sans exception. Des personnes de tous les âges étaient venus porter leurs doléances, certains sur des morceaux de papiers dérisoires, d’autres ayant rassemblé déjà par avance des dossiers complets, certificats, lettres, documents. Les ambassadeurs du Président ne chômèrent pas en cette soirée du 6 août 2015, sollicités dans le calme par les citoyens présents. La foule avec un grand sérieux aborda la ligne en inondant le président de questions diverses, économiques, sociales, des questions concrètes de la vie courante dans une République jeune et en guerre devant faire face à beaucoup de défis.
Plus loin, les gens pouvaient se présenter devant une caméra pour délivrer un message audiovisuel au président Zakhartchenko et à son administration. Malgré leur nombre c’est avec patience que chacun attendait son tour pour exprimer qui son opinion, qui ses demandes et des requêtes. Les personnes âgées n’étaient pas les moins attentives, le sujet des pensions, de la vie des entreprises et des commerces et jusqu’aux plus infimes besoins des habitants furent évoqués jusqu’à la question étonnante d’une jeune habitante voyant déjà loin : « Quel sera l’avenir de notre pays dans 10 ans ? ». Bien malin celui qui pourrait répondre à une telle interrogation mais malgré les problèmes et la guerre, il était clair que derrière les airs graves du peuple qui se trouvait là, l’espoir, un grand espoir transpirait de cette assemblée. Un exemple que peut-être notre Président Hollande et ceux qui suivront feraient bien de prendre, mais auront-ils le courage démocratique de se confronter au peuple ?
Laurent Brayard
2 Comments
Rodolphe Dumouch
Ce fonctionnement en véritable démocratie directe rappelle les formes primitives d’assemblées villageoises, comme le Мир dans la vielle Russie, le Tynwald de l’Île de Man, la communauté villageoise d’Ancien Régime en France ou les Landsgemeinden helvétiques qui fonctionnent encore parfaitement de nos jours. Les révoltés bretons de 1675, les “Bonnets Rouges”, rêvaient aussi de pouvoir rencontrer le roi sous un chêne, ils n’ont eu que la répression moderne.
La vérité est que l’Occident, qui se prétend démocratique, évolue en fait vers plus de bureaucratie et de formalisme. Ainsi, il y a environ 15 ans, les fonctionnaires français débiles ont obligé à présenter les cartes d’identité dans les scrutins des petits villages où tout le monde se connaît, sous peine de nullité du vote. Kropotkine avait noté, en son temps, cette tendance à l’inflation des procédures stupides en Occident.
La vérité est que l’Occident interdit justement ces formes de démocratie directe (sauf des pays intelligents comme la Suisse) pour la remplacer par des oligarques (comme ces élus français qui ont un fonctionnaire-valet chargé de porter leur parapluie). Il y a aussi la “gouvernance”, mot à la mode chez nos bobos pseudo-intellos : une espèce de tambouille où tous les “acteurs” sont “consultés” mais où, au final, c’est toujours le fric qui décide.
Nos gauchistes et nos “modernes”, s’ils étaient véritablement démocrates, tendraient à retrouver cette démocratie des temps originels. C’est exactement l’inverse qu’ils soutiennent, en idiots utiles ou en toute conscience. En France, une grosse frange de gauchistes est justement constituée par une engeance de petits ronds-de-cuir de catégorie C, garde-chiourmes de guichets, dont la vocation de leur vie est de faire “respecter le règlement”.
C’est sur ces réflexions que Douguine inverse un peu le sens des mots en appelant “conservateurs” ce qu’on aurait tendance à appeler chez nous des vrais progressistes. Tout cela montre que l’Eurasisme, la Novorossia sont les germes de la révolte des peuples contre l’oppression.
Michel
L’homme n’est pas arrogant envers son Peuple ! Il l’écoute et entend ses questions; même les plus insolites et les plus pertinentes ! L’homme n’en n’est pas arrivé là; à la tête de la représentation politique, encore très fragile, de sa région du Donbass en guerre civile, pour y assouvir une ambition personnelle des plus dérisoire vu les circonstances dantesques vécues par les civiles sans déffense ; mais il est là où il est, simplement parce qu’il a accepter la charge d’une guerre civile que les forces nazies de Kiev et de l’OTAN lui avaient imposée ! C’est donc pour lui, non pas un moyen de se servir de son peuple pour faire fortune; comme tout les autres mécréants de Kiev et d’ailleurs; mais c’est d’avoir accepté son devoir de résister au “ malin “ qui le menace, lui et tout les siens ! Honneur à lui; cet ” Honnête Homme “ comme on le disait autrefois ! Que Dieu le protège et que Saint-Georges le soutienne dans son combat pour la survie de son Peuple et de sa religion orthodoxe dangereusement menacée de disparition totale et irréversible ! Ainsi soit-il ! Amen Michel !