Remettre aux enquêteurs l’ensemble de documents, toute la correspondance électronique, les travaux de recherche, les drafts et les ébauches pour la période de 1997 à 2007. Voici l’ordre qui a été donnée par le procureur des Iles Vierges (USA) au centre de recherche Competitive Enterprise Institute qui étudie l’énergétique mondiale et son impact (ou l’absence d’un tel) sur le changement du climat.
Que se passe-t-il ? Un combat d’une intensité sans précédent entre les différents lobbies.
L’enquête cherche à établir des liens entre le centre de recherche et Exxon Mobil, une des plus grosses compagnies pétrolières non seulement au niveau étasunien, mais mondial. En fait, il est question de savoir si le géant pétrolier a soudoyé les scientifiques pour influencer les résultats de leurs travaux. Si on trouve ne serait-ce qu’une bribe de document sur l’existence d’un tel lien, ceux qui pensent que le réchauffement climatique existe et que ce sont les compagnies pétrolières, gazières ou houillère qui en sont en cause seront très contents.
Le média conservateur Daily Signal qui a raconté cette histoire parle d’un complot des juges et des procureurs contre tous ceux qui nient l’existence d’un réchauffement climatique. Il n’y a pas longtemps, les USA essayaient de faire passer pour des retardés mentaux ou des monstres ceux qui nient le réchauffement climatique, mais surtout le fait qu’il relève de la responsabilité des compagnies bien précises. Aujourd’hui un tel « déni » devient progressivement un délit pénal.
Tandis que le fait que le procureur ayant signé cet acte soit membre de « l’union pour l’énergie propre » liée au parti des démocrates ce n’est vraiment pas grand-chose. Si cette union, ainsi que d’autres dans le genre, financent la recherche qui affirme que le réchauffement existe bel et bien, cela non plus, ce n’est rien. Chez eux c’est normal. Parce que le but de cette campagne de longue date destinée à « sauver la planète » c’est d’obliger les américains, ainsi que le monde entier, de payer pour les sources d’énergie alternatives beaucoup plus qu’ils (nous) ne payaient autrefois pour l’énergie classique, telle que les bonnes vieilles centrales électriques fonctionnant au fuel. Les deux lobbies se sont affrontés dans un combat sans merci.
L’ampleur de ce combat peut être appréciée d’après une autre histoire similaire. Elle montre que la partie adverse utilise les mêmes méthodes.
La Fondation Nationale de la recherche créée en 1950 et financé par le budget fédéral distribue les subventions. La commission du Congrès des USA (liée essentiellement aux républicains) mène en ce moment une enquête pour découvrir comment cet argent est dépensé. Le problème est que des millions ont été versés à un certain professeur Shukla, le responsable d’un groupe de 20 chercheurs étasuniens qui exigent qu’Obama lance des poursuites judiciaires contre ceux qui ne croient pas au réchauffement climatique. Plus encore, Shukla et son équipe veulent qu’on applique contre ces scientifiques l’acte élaboré dans le temps pour lutter contre la mafia, la loi RICO.
Ainsi, les deux lobbies fournissent une base financière pour les démocrates et les républicains. Si vous ne comprenez pas la violence de la campagne présidentielle étatsunienne en cours, suivez la future « arrestation des trotskistes » dans les centres de recherche : l’affaire arrive à son stade ultime. D’ailleurs, cela ne concerne pas uniquement le domaine de l’énergie et du climat.
On en vient maintenant aux conclusions
Qu’est-ce qui est important pour nous aujourd’hui et quelles conclusions il serait bien d’en tirer ? Pour commencer, il convient de comprendre que la personne qui travaille de nos jours dans le domaine de l’écologie est quelqu’un dont le métier est spécial et qui fait partie des métiers à risque (si, bien sûr, il touche dans son travail aux problèmes du client).
La lutte entre les deux lobbies est non seulement mortelle, mais aussi globale. Ainsi, il est très utile de savoir d’où proviennent les subventions qu’obtiendra tel ou autre groupe « sulfureux » œuvrant en Russie à «sauver la planète ». Nous avons l’habitude d’imaginer que les agents secrets étrangers ce sont des personnes qui interviennent dans notre politique intérieure. Tandis que l’écologie (à savoir le domaine de l’énergie) et quelques autres campagnes américaines de lobbying ce n’est pas de la politique. En réalité, c’est de la politique bien pire que le résultat de telles ou autres élections.
Il faut tenir compte que toutes ces campagnes utilisent des armes particulièrement dangereuses : le lavage des cerveaux via un matraquage médiatique total. Notons, que les américains qui sont leurs premières victimes l’ont déjà compris. Notamment, ce même Daily Signal rappelle que conformément aux résultats des dernières recherches du bureau d’études sociologiques Pew Research, 65% des américains ne font pas confiance à leurs médias et passent aux sources alternatives d’information. C’est une grande première dans l’histoire du pays.
Et, disons-le en toute honnêteté que ce n’est pas parce que les dits médiats ne parlent pas aux américains de l’Ukraine, de la Russie, de la Crimée ou de la Syrie d’une bonne façon. Du moins Daily Signal affirme que la population du pays s’est lassée du lavage des cerveaux par des lobbies sur des sujets qui touchent plus directement le quotidien des Américains.
Il s’agit bien sûr de l’écologie, mais aussi de la lutte contre le sucre, le tabac et l’huile de palme (au lieu de l’huile de soja américain) et bien d’autres choses. Dans tous ces cas de figure on utilise les mêmes méthodes de pression psychologique à travers les médias. A savoir : « les débats sur ce sujet sont clos », « 97% de scientifiques pensent que l’homme est responsable du réchauffement climatique » et ainsi de suite.
Et voilà que nous voyons ce qui arrive aux USA à ceux qui osent dire des choses évidentes : que le débat ne vient que commencer, que d’autres données existent concernant le réchauffement aussi bien que d’autres sujets que nous avons cités. On procède à la saisie de leur documentation en vertu de l’article d’une loi sur ceux qui « nient » ou « doutent ». Daily Signal montre de façon très convaincante comment les médias mainstream imposent les normes sur la façon dont il convient d’aborder tous ces sujets pour éviter d’être poursuivi par la justice.
Il serait bien de préserver la Russie contre ce fléau. Qui utilise la science ainsi que les médias pour le lavage des cerveaux au profit d’un des deux (au moins) lobbies concurrents.
La dernière chose, qui est du domaine de la politique mondiale. L’intérêt de la Russie est de voir remporter les élections présidentielles aux US par un (n’importe lequel) candidat républicain au moins parce que tous leurs candidats rappelle qu’il n’existe pas à ce jour de preuves scientifique d’un « réchauffement climatique ». Ensuite, en cas d’arrivée au pouvoir d’un républicain, il sera intéressant d’observer la rapidité avec laquelle le monde réussira à se débarrasser de l’accord international sur le climat signé lors de la Conférence de Paris l’an dernier.
Washington Post dit que les dits accords, si jamais ils rentraient en vigueur après avoir été ratifiés par le minimum de pays nécessaire, ne pourront être démontés qu’en 2020. Car pour ce faire, les républicains vont devoir limiter le pouvoir total du lobby « climatique » aux Etats-Unis. Donald John Trump, le candidat républicain sulfureux promet de le faire. Sauf qu’il promets beaucoup de choses.
Traduit depuis le russe par Svetlana Kissileva
RIA Novosti
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