Lorsqu’on vous fait patienter trop longtemps en vous frustrant souvent dans vos espoirs, vous pouvez avoir envie de lui rendre la monnaie de sa pièce voire faire quelque chose de plus grave encore. C’est ce qui se passe dans les relations entre la Turquie et l’UE.
Durant de très longues années le gouvernement de la Turquie, quel que soit celui qui se trouvait à sa tête, cherchait à obtenir l’adhésion du pays en UE. En retour, on lui demandait de répondre aux différentes exigences, on lui faisait miroiter des faux espoirs, mais pour autant on ne l’acceptait toujours pas au sein de la « grande famille européenne ». Et voici le résultat. Après l’ultimatum de la Turquie envers l’UE dans lequel celle-ci a fait entendre la menace de revenir sur ses engagements en termes d’accueil des étrangers et d’une réserve prudente de la part de l’Union Européenne en guise de réponse, nous voyons la chose suivante.
Les citoyens turcs appellent le gouvernement à stopper les négociations au sujet de l’adhésion en Union Européenne à cause de la politique « de deux poids, deux mesures » de la part de Bruxelles. C’est ce que selon l’agence Reuters a dit le ministre des Affaires étrangères turc Mevlüt Cavusoglu.
« Nous subissons une forte pression car on nous demande d’arrêter le processus des négociations », – a déclaré le ministre.
D’après ses paroles, l’UE critique les actions de ses voisins, mais refuse d’accepter les critiques à son égard.
“Les Turcs sont déçus par le fait qu’après le coup d’Etat raté, les alliés de l’Ankara se sont abstenus des visites officielles en Turquie et des paroles de soutien à l’égard du gouvernement du pays », – a indiqué Cavusoglu.
Cette position est très confortable pour Ankara. De même que celle qui a été adoptée concernant le rétablissement de la peine de mort après la tentative du putsch. A l’époque, en réponse aux appels de prononcer la sentence de mort à l’encontre des putschistes, le président Erdogan a dit qu’une cette peine envers les traitres a été demandée par le peuple turc lui-même. «Nous ne pouvons pas ignorer la demande du peuple dans un Etat démocrate, c’est son droit ». Comment peut-on le lui reprocher ? Il agit dans le cadre des exigences des gens qui lui ont confié la gestion de l’Etat et il ne peut pas à priori passer outre leur avis.
En ce qui concerne la déclaration du ministère des Affaires étrangères turcs que nous avons cité ci-dessus, tout y est aussi extrêmement clair. Les citoyens de la Turquie ne veulent pas que le pays adhère en UE, ainsi, le gouvernement n’est absolument pas tenu de respecter les quelconques engagements, y compris relatifs aux réfugiés, qui avaient été pris pour répondre aux exigences de Bruxelles dans la perspective d’intégrer l’Union Européenne.
Est-ce vraiment le peuple qui conteste et demande de suspendre les négociations qui cela peut bien intéresser ?
Ainsi, je pense qu’il n’est plus du tout important si l’UE fera des pas sans précédent envers Ankara ou pas, car de tout façon l’Europe doit s’attendre à un nouvel afflux des réfugiés. Quel sera le prix que devra payer sa population pour le stopper c’est tout une question.
En plus, le ministre Mevlüt Cavusoglu a rappelé une fois de plus au dirigeants des pays européens qu’ils n’avaient pas intérêt à suivre aveuglement les politiciens de Washington et adopter une attitude attentiste pendant le putsch. Cela n’apporte rien de bon et ils devront en récolter le fruit très bientôt.
Gueorgui Morozov, rédacteur en chef de Novorossia Today
Traduit depuis le russe par Svetlana Kissileva
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