Hier, le groupe de hackers Fancy Bears a diffusé les preuves d’une autorisation au dopage accordée à des athlètes américaines. Corticoïdes, stimulants, psychotropes, amphétamines, etc. L’AMA et le CIO ont ainsi permis aux athlètes stars de l’équipe américaine de se doper légalement, car à but “thérapeutique”. Et de remporter des médailles aux JO de Rio. Il est vrai que lorsque les instances olympiques elles-mêmes organisent le dopage, il n’est pas possible de parler de dopage d’Etat …
Le groupe Fany Bears se définie comme un groupe de citoyens du monde. Mais comme le mot Bears apparaît, et que les informations dérangent, ils sont accusés d’être russe. Ce qui est possible, mais n’a en fait strictement aucune importance. Toutefois, cela devient une “accusation” censée détourner l’attention de ce qui est réellement important, le fond. Comme avec les révélations concernant la campagne présidentielle américaine. Discuter de la Russie qui serait derrière les révélations concernant le Parti Démocratique, dont tout l’appareil est orienté vers H. Clinton et jouait contre Sanders. Parler de la forme, pour oublier le fond, qui viole la démocratie. Ici, le principe est le même.
On peut lire sur le site des Fancy Bears cette déclaration :
Ce groupe a dévoilé ce qui n’est rien moins qu’une politique d’autorisation du dopage des sportifs américains, sous couvert de “dopage thérapeutique“, donc autorisé. Il s’agit notamment de:
- La gymnaste Simone Biles (4 fois médaillée d’or olympique, 10 fois aux mondiaux), testée positive en août 2016 au méthilphénidate, un psychotrope puissant, et aux amphétamines.
- La star du basket Elena Delle Donne, testée positive aux amphétamines et prend de l’hydrocrotisone depuis 2014, qui est un bon stimulant.
- Serena et Venus Williams, dont le degrès de dopage “thérapeutique” nous conduit à nous demander si elles ne sont pas stade terminal … Serena prend de l’oxycodone et de l’hydromorphone (dérivé de morphine), ainsi que du prednisone, du prednisolone et du méthyprednisolone, qui sont des corticostéroïdes. Sa soeur prend du prednisone, du prednisolone, du triamcinolone (cortocoïde) et du formoterol, qui a pour fonction de mieux réguler la fonction respiratoire. Ce qui peut être utile en cas d’efforts intenses et répétés – comme pour un sportif …
Voici pour les documents qui ont pu être dévoilés. Imaginons le reste. Comme l’écrit la presse française, enfin celle qui en parle, de simples traitements utilisés pour l’asthme ou la toux … Il faudrait manifestement proposer ce traitement à H. Clinton …
L’AMA et le CIO ont confirmé les faits. Simone Delle a expliqué qu’elle souffre … de troubles de la concentration depuis l’enfance. Les sportifs russes suspendus devraient tenter cette explication aussi … Ah, l’hyperactivité, que faire?<
Toutefois, la réaction des instances sportives internationales fait réfléchir. Il s’agit, selon eux, d’une violation du secret médical. En d’autres termes, ils ne contestent pas la véracité des informations, mais leur diffusion. Et pourquoi? Car cela entache fortement et la réputation de l’équipe américaine et celle de l’AMA et du CIO, tous si prompt à accuser les autres pays de dopage.
Une question se pose: peut-on invoquer le secret médical dans ce cas? Les sportives olympiques ne sont pas soignées par les médecins de l’AMA qui n’indiquent pas les problèmes de santé à la source de ces traitements. Ils ne font que délivrer des certificats autorisant les sportifs à prendre des substances dopantes, certificats qu’ils doivent présenter lors de leur test antidopage. Pratique. Pour l’USADA, l’agence antidopage américaine qui est à l’origine de l’attaque contre l’équipe olympique russe, les sportives américaines ont pris légalement ces médicaments interdits, car dans la limites des prescriptions. Cela semble assez surréaliste.
Les sportifs olympiques sont membres d’une équipe nationale. Leur état de santé doit être connu de tous, rendu public, tout comme les traitements qui leurs sont prescrits et qui sont autorisés par les instances olympiques. Il faut une totale transparence en ce domaine pour que la lutte contre le dopage soit réelle et que la confiance soit restaurée. A ce niveau, les sportifs ne sont pas des individus comme les autres, mais des personnes publiques. Ils doivent se soumettre au principe de transparence. Donner en cachette et en secret des autorisations de dopage à certains sportifs en invoquant un but thérapeutique, sans avoir à se justifier, sans avoir à expliquer, est une pratique inacceptable qui ouvre la porte à tous les abus.
Y aura-t-il une enquête “indépendante” menée par une commission “indépendante”? Bien sûr que non. Ces mécanismes ne sont pas prévus pour mener des enquêtes, mais pour accuser. La situation est close:
« L’AMA regrette profondément cette situation et est consciente de la menace représentée pour les athlètes dont des informations confidentielles ont été divulguées par cet acte criminel », a insisté dans un communiqué le directeur général de l’AMA Olivier Niggli. « Le CIO confirme que les sportives mentionnées n’ont enfreint aucune règle antidopage pendant les jeux Olympiques de Rio 2016 », a insisté auprès de l’AFP une porte-parole du CIO.
Ici aussi, les responsables sont les lanceurs d’alertes, pas ceux qui sont à l’origine des pratiques pour le moins douteuses.
Karine Bechet-Golovko
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