Les Américains sont de faux jetons

A chaque fois que je décortique la presse occidentale, je m’en trouve passablement tétanisé. Tenez ! Si vous ouvrez les journaux suisses – qu’elle que soit la langue – en tapant dans la rubrique « Recherche » le mot « Russie » vous obtiendrez toujours les mêmes commentaires péjoratifs sur l’Empire qui contrattaque en Ukraine, ou encore sur l’état obsolète des routes d’un autre âge , ou sur les Russes qui trinquent dans les rues pour ne pas attraper le froid (eh oui !).

A ce propos, même quand j’avais englouti le livre de mon ami Latsa sur les aventures d’un Français en Russie, je fus sidéré par la quantité d’alcoolisés avalés par notre Bordelais en vadrouille. Il buvait dans la cage d’escalier presqu’avec des SDF, il se payait une tournée avec son beau-père et la bouteille de vodka était toujours dans l’un des placards de la cuisine de sa belle-famille. Avec tout le respect que je lui dois, les Russes ne boivent pas tous les jours à la différence des Français qui avalent jusqu’à trois quarts de bouteille de rouge par tête masculine à titre journalier. Les femmes ne se laissent pas semer d’ailleurs avec une demi-bouteille consommée par damoiselle.

Sans être rancunier, je dirais que vous n’êtes pas en France : les clochards en âge mûr sont rares en Russie. Il y a des vieux qui font la manche mais ça… c’est une autre paire de manche ! Rencontrer un type qui traîne avec sa bouteille dans les rues, relève d’un pur miracle. Les allocations sont maigres et les buveurs ne sont pas appréciés au bureau. Et comme les syndicats sont inexistants, vous prendrez la porte de sortie en un rien de temps, sans vous faire prier par deux fois. Alors ne vous laissez pas embarquer avec des histoires de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours !

Pour ce qui est de la discipline de travail, il ne faut pas se laisser berner avec des salades sur la faible rentabilité de travail en Russie. Si elle est ce que les plumeux de caniveau et autres politi-chiens occidentaux racontent, qui travaille alors dans les chantiers navals ? Qui vous fournit votre électricité (exportée de la Russie en direction de l’Allemagne et de la Finlande) ? Qui extrait la houille et fabrique l’aluminium de vos avions ? D’où viennent les engrais débarqués à Marseille ?Qui envoie les fusées commerciales pour mettre vos satellites sur l’orbite ? Seriez-vous étonnés si je vous disais que les propulseurs des fusées américaines sont russes ? Ou encore que l’OTAN utilise les avions cargo Ilyushine 76 TD plus souvent que les fameux CH-130 Hercules de Lockheed ? Je pourrais prolonger cette liste à l’infini mais me contenterai de rajouter qu’en tout dernier lieu la Russie a commencé à livrer l’Italie en blé (elle exporte ses denrées alimentaires depuis belle lurette).

Bien malheureusement, quoi que je vous dise, vous le classeriez toujours à l’enseigne « propagande » et le jour où vous passeriez en Russie comme touriste pour le raconter après à vos proches, vous allez commencer à passer pour peu recommandable et pro-Russe parmi vos amis. Et vous finirez par émigrer en Russie ou bien vous vous mettriez à la bouteille vous-même pour noyer votre chagrin d’incompréhension par votre entourage. Croyez-moi, j’en ai vu plus d’un jusqu’aux barbouzes de la redoutable DST qui ont fini par tomber amoureux de ce pays énigmatique et oh combien mystérieux.

Les Américains, eux, n’ont aucun goût politique. Comme toujours, ils cherchent à vous faire prendre des vessies pour des lanternes. C’est bien ce que l’on appelle un cas de psychose aggravée. Leur ligne idéologique veut que la Russie soit classée comme agresseur et qu’elle occupe une position minable dans le club sino-russe. Alors pour faire vidanger un peu votre cerveau encrassé, je vous dirai que les Chinois le voient d’un autre œil. Ils considèrent la Russie comme un pays technologiquement avancé, avec des lumières dans le domaine industriel à mettre à profit dans le cadre de la coopération du Traité de Shanghai. Réfléchissez un peu à ce que je viens d’écrire. Je déchiffre : les Chinois n’ont plus besoin des connaissances occidentales : ils peuvent très bien se référer aux Russes s’ils le veulent ! Et comme ils le veulent, ils se ravitaillent en commandes aux Etats-Unis et en Europe, mais ils construisent leur empire eurasien ensemble et patiemment, en travaillant d’arrache-pied avec les Russes.

Cette œuvre au noir conçue par Vladimir Poutine ensemble avec Xi Jinping surnommé affectueusement « Xi Dada », rend les Bruxellois et l’OTAN plus que coléreux ! Parce qu’en fait, cette alliance, ensemble avec la Chine et les pays musulmans, devient inattaquable. Il n’existe pas de stratagème pour faire la guerre à la Chine ! Rajoutez la Russie avec ses étendues monstrueuses et sa ceinture des pays comme le Kazakhstan, et vous comprendriez qu’il vaut mieux abandonner tout de suite la mise.

Malheureusement, M.Obama n’a pas été à bonne école. Alors il se saigne à quatre veines pour vous vendre la légende d’un Poutine belliqueux qui célèbre par deux fois la Fête de la Victoire. C’est vrai qu’hier Vladimir Poutine a fêté la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’était au mois de décembre. La guerre prit fin après la capitulation du Japon impérial. Le 9 mai, par contre, le président russe saluait les troupes de tous les alliés (sauf les Occidentaux) sur la Place Rouge.

Les Américains, eux, ont fêté cet événement à leur façon en inaugurant trois nouvelles bases militaires de l’OTAN sur le sol de l’Europe et aux confins de la Russie. Vous parliez des agresseurs ?

Alexandre Artamonov

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