Dans son interview à Frankurterb Allgemeineb Zeitung, le ministre des Affaires étrangères turc Mevlüt Cavusoglu a déclaré qu’Ankara allait rompre l’accord signé avec l’UE et destiné à résoudre la crise d’immigration, si les Turcs n’obtenaient pas le régime sans visas avec les pays-membres de l’Union Européenne d’ici octobre 2016. Cette déclaration a fait le tour des agences de presse en juin dernier. Il reste donc très peu de temps pour éviter que la Turquie mette en application son ultimatum.
Déjà, des infos venant de la Grèce parlent de l’augmentation du flux des réfugiés. Les camps d’accueil pour les migrants situés sur les îles Grecques sont surchargés : ayant la capacité d’accueillir 7 450 personnes, ils hébergent actuellement 11 088 réfugiés et leur nombre ne cesse de croitre. Ce n’est pas non plus le flux qu’il y a eu dans les années 2014-2015, mais le petit ruisseau a de fortes chances de se transformer bientôt en un fleuve bouillonnant.
Comme nous le rappelons tous très bien, après le coup d’Etat manqué, la Turquie a adopté une posture très gênante pour les USA et pour les pays européens du fait du brusque tournant de sa politique vers la Russie. Quelle menace représente donc la nouvelle «crise d’immigration» ?
Il y va sans dire que Bruxelles est très fortement inquiet par ces déclarations et craint, à juste titre, qu’elles soient mises en œuvre. Le Parlement européen a menacé les pays refusant d’accueillir les réfugiés de leur faire payer une amende de 280 mille euros par immigré, pour répartir les aides financières entre les pays qui seraient prêts à les accepter chez eux. La Pologne et l’Hongrie, ayant parfaitement compris le risque de perdre les quotas, conquis avec autant de mal, qui limitent le nombre de réfugiés qui arrivent chez eux, ont refusé catégoriquement d’en accueillir plus que prévu. Cela n’a rien d’étonnant, il faut fournir aux migrants tout ce dont ils ont besoin à commencer par les logements, jusqu’aux cartes de soins et des cours de langue du pays d’accueil. Et cela coûte beaucoup d’argent, bien au dessus des moyens dont disposent même les membres de l’UE développés comme l’Allemagne qui, selon Frank-Jürgen Weise, président de l’Office fédéral allemand de la Migration et des Réfugiés (Bundesamt für Migration und Flüchtlinge), ne pourra pas « digérer » la situation où le flux des migrants augmenterait.
En dehors du choc culturel initial, l’Europe a eu à gérer tous les autres problèmes matériels et interethniques afférents : les migrants ne s’intègrent pas, alors que les humeurs nationalistes et anti-migrants montent de plus en plus dans touts les pays d’Europe.
C’est là que les néonazis sortent au premier plan, car pour eux ce genre de mentalité représente une aubaine. Ils cherchent à cultiver sur ce terrain propice leur propre vision du monde : « Nous devons assurer l’existence de notre peuple et l’avenir des enfants blancs ». Ce slogan de David Lane flotte de plus en plus dans l’air au sein de la population. Et cela fait peur. Les nazis ukrainiens, par exemple ceux qui font partie du bataillon « Azov », se ruent pour apporter leur soutien (et obtenir une aide financière par la même occasion) à leurs frères européens et américains. Leurs liens étroits avec les organisations du style de «Misanthropic division» (NDR : Ils ont pris une part active aux évènements de l’Euromaïdan 2013- 2014), NSA ou encore American Nazi Party – un parti politique au profil ouvertement nazi (réfléchissez bien, il s’agit d’une organisation officielle !!! La liberté d’expression façon américaine), sont tout aussi évidents. Dans les grandes villes de l’UE on crée les bureaux de ces organisations, on organise des actions de contestation etc. Tout cela comporte le risque de faire renaitre le nazisme du même style et aux conséquences semblables à ce qui se passe en Ukraine. Néanmoins, les fonctionnaires européens se forcent de ne pas prêter l’attention à tout ceci, car ils ont des élections en vue.
Comprendre à qui profite cette crise et qui l’a provoqué a fait couler beaucoup d’encre. La plupart des analystes et des experts sont unanime pour dire que la responsabilité en revient aux USA avec leur politique du « chaos constructeur ». Le déclenchement d’une guerre dans une région de leurs intérêts pour y instaurer un gouvernement fantoche après le renversement du pouvoir laïque au nom des « valeurs démocratiques » c’est le mous operandi favori de Washington. Et ce n’est plus secret pour personne
D’ailleurs, la toute récente intervention de madame Clinton est littéralement parsemée d’appels qui devraient plaire aux nazis américains ainsi qu’à leurs confrères européens, comme par exemple :
Les USA est une nation d’exception. Je crois que nous sommes dernier espoir de la Terre», comme dont parlait Lincoln. Nous sommes la cité qui brille sur la colline dont parlait Reagan. Nous sommes toujours ce pays formidable, généreux et compatissant dont parlait Kennedy.
A mon avis, cette déclaration se passe de commentaires.
En fin de compte, les réfugiés deviennent une arme de destruction massive qui n’est réglementée par aucune convention, mais qui n’en est moins terrible et dangereuse. Ils sont aussi un instrument très pratique entre les mains expertes. Il faut attiser le mécontentement par la politique du gouvernement et l’hystérie au sein de la société ? Voilà, vous avez une fillette violée par les réfugiés. Provoquer des contestations et des émeutes ? Ce n’est pas non plus un problème : vous avez des agressions commises par les immigrés dans les lieux publics, des braquages, des incendies volontaires et tout ce que vous voulez. Qui a dit qu’on ne pouvait pas organiser un acte terroriste et le mettre sur le dos des combattants de l’EI qui se sont glissés dans le pays avec les immigrés pour ensuite augmenter le budget de la défense ? Cela a parfaitement marché aux USA avec les « tous jumelles ».
La Turquie utilise cet instrument dans ses intérêts à elle, les USA cherchent à en tirer du profit pour eux (ils ont besoin d’une guerre et plus elle sera importante, mieux c’est), la Russie joue sur les contradictions entre Washington et Bruxelles qui deviennent de plus en plus nombreuses. Tandis que l’UE tente de toutes ses forces de supporter cette épreuve sans voler en éclats et effectuer un tournant en direction de ses propres intérêts, plutôt que de se plier aux intérêts étasuniennes, notamment, en améliorant ses relations avec la Russie.
P.S. D’ailleurs, les leaders des partis droits européens sont plutôt très frileux envers ancienne secrétaire d’Etat des USA Clinton…
Pour l’intérêt de la France, c’est tout sauf Hillary Clinton, car je crois qu’Hillary Clinton c’est la guerre, c’est la dévastation, c’est le déséquilibre du monde, ce sont des choix économiques qui sont ravageurs pour le bien de mon peuple, ce sont des choix géostratégiques qui vont engager à des conflits mondiaux,
— a déclaré Marine Le Pen dans son interview à la chaine CNN.
Gueorgui Morozov, rédacteur en chef de Novorossia Today
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