Le mercredi 23 mars 2016, le porte-parole du ministère de la Défense de la DNR Edouard Bassourine s’est rendu dans le bourg de Zaitsevo, près de Gorlovka, en compagnie des médias locaux, russes et étrangers pour constater de nouveaux cas de violation du cessez-le-feu imposé par les accords de Minsk et l’ampleur des dégâts causés par les tirs ukrainiens.
Aujourd’hui la ligne de contact traverse le bourg dont une partie reste contrôlée par les forces ukrainiennes, tandis que l’autre est sous contrôle de l’armée républicaine.
Pendant que les journalistes se préparaient à partir du côté de l’école près de la ligne du front, nos correspondants ont échangé avec les soldats de la DNR qui faisaient la ronde du village. Ils ont dit que la partie ukrainienne continuait à violer quotidiennement le régime du cessez-le-feu en bombardant les positions républicaines et les habitations avec des armes lourdes : chars, BMP, mortiers de calibres 80 et 120 mm qui conformément aux accords de Minsk auraient dû être éloignés à plusieurs kilomètres de la ligne de contact.
Nous restons dans les tranchées, ne pouvant pas relever la tête. Nous avons oublié ce que c’est que de marcher normalement. On nous interdit de riposter ce que nous attendons avec impatience pour enfin leur régler leur compte. Mais nous n’avons que nos fusils d’assaut pour seules armes actuellement. Les habitants du village nous supplient en pleurant de ne pas partir et ne pas les abandonner, car les autres, s’ils entrent, vont les éliminer.
Dès que les gens sortent dans leur potager, les obus se mettent à tomber. Ça commence dès 5h du soir.
Nous avons les ukrainiens seulement à 350m de nos positions. C’est le « Pravy Sektor » (VDT : groupe paramilitaire d’extrême droite). Ils occupent la maison où vivaient deux frères qu’ils ont emmenés on ne sait où avec des sacs sur la tête. Ils dictent leur loi. Nous avons du mal à comprendre l’intérêt des accords de Minsk : les autres continuent à tirer et nous ne pouvons pas répondre.
Tatiana, faisant fonctions du maire du village nous fait part de son ressenti :
C’est inimaginable ce qu’ils font, les Ukrainiens. Ils tirent sur les enfants allant à l’école, les adultes partant travailler…. C’est pareil le jour comme la nuit.
Les personnes qui viennent du côté du village de Jovanka racontent que les Ukrainiens ne se cachent même pas : ils amènent des munitions avec de gros camions. Nous avions environ 3,5 milles habitants avant la querre, mille personnes environ sont parties à cause des pilonnages. Mais des gens continuent à vivre ici. Nous prions tous les jours que la paix revienne sur notre terre pour que cessent ces horreurs.
La moitié du village est privée d’électricité à cause d’un impact direct d’un obus dans un poste de distribution situé en no man’s land. Les ouvriers qui étaient pour réparer, se sont fait tirer dessus. Et tant qu’il n’y ait pas d’accords bilatéraux. Heureusement, la Croix Rouge nous a emmené beaucoup de bougies.
Ici, il reste 284 enfants pour lesquels nous avons ouvert une école dans les locaux de la bibliothèque. Nous recevons l’aide humanitaire de la Croix Rouge, du bataillon « Ange », de la fondation « la Cohésion »… Les retraites commencent à être versées par la République, mais les salaires sont payés avec 4 mois de retard. Les magasins fonctionnent et on peut y acheter tout dont on a besoin.
Au cours du mois dernier 9 personnes ont été blessées par des obus, dont 4 sont décédées, et 3 enfants ont été contusionnés. Les tirs viennent du côté des villages de Jovanka, de Bakhmoutka occupés par les forces ukrainiennes.
Ce qui me dépasse, c’est que les mères de l’Ouest de l’Ukraine envoient leur fils faire a guerre. Et nous avons trouvé un obus qui n’a pas explosé sur lequel il a été écrit : “Offrir le meilleur aux enfants”. J’en suis estomaquée.
Ici, je n’ai vu que des hommes des villages voisines qui ont pris les armes pour défendre leurs familles, leurs maison. Je n’ai pas vu d’armée ruse.
Sur le chemin de retour nous nous sommes arrêtés à Iassinovataïa devant l’immeuble à moitié détruit par les tirs d’un char de calibre 120 mm. Le drone, lancé par les journalistes américains pour filmer les destructions à vol d’oiseau, a suscité beaucoup de curiosité chez les enfants du quartier.
Reportage et photos de Svetlana Kissileva et Dawid Houdziec
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