Aujourd’hui, il est devenu parfaitement évident aux yeux de tout le monde que Kiev fait exprès de torpiller les Accords de Minsk et se montre parfaitement inapte à tout dialogue constructif. Un total désarroi et hésitation se sont emparés de la capitale de l’Ukraine. Des partis politiques, des blocs et des fractions de toute sorte au sein de la Rada, conscients de l’opportunité unique qui s’offre à eux pour marchander une part de gâteau la plus alléchante, se sont mis à faire de la « prostitution politique ». Ainsi, le parti « Samopimitch » a réussi à négocier de nouvelles élections à Krivoï Rog en faisant annuler les précédentes, les autres hésitent encore, mais ciblent déjà certaines fonctions. Le procureur général militaire de l’Ukraine Anatolii Matios se met à écraser progressivement le « Pravy Sektor », en l’appelant “dans un langage strict de jurisprudence, une formation paramilitaire illégale”.
Pendant ce temps-là, de l’extérieur « on resserre les boulons » de pus en plus fort. Ainsi, la déclaration faite par Christine Lagarde au journal français Le Monde a été une des plus intéressantes et significatives en la matière. Elle disait que le FMI s’attendait à ce que le conflit en Ukraine s’arrête au plus tard courant l’automne et que maintenant le Fond n’était pas prêt à accorder une aide financière à Kiev tant que la situation dans le pays n’aura été stabilisée. Aussitôt après, le secrétaire d’Etat américain s’est rendu au quartier général du FMI où il a très vraisemblablement insisté pour que l’aide à l’Ukraine soit stoppée, car les donneurs n’étaient pas contents de l’avancement des réformes dans le pays.
Tout le monde comprend parfaitement que de telles actions et déclarations de la part de Lagarde et de Kerry ne sont rien d’autre que la conséquence des entrevues de Kerry avec Lavrov, de Nuland avec Sourkov au cours desquelles il a été discuté de la façon dont les USA pourraient se tirer de ce bourbier à moindres pertes aussi bien du point de vue financier qu’en termes d’image. Seuls les Ukrainiens refusent de se rendre à l’évidence et continuent à croire en avenir radieux au sein de l’Europe.
Lequel, comme il s’avère, n’existe pas. Ou plutôt il n’est que provisoire. Dans le communiqué de presse officiel a la place de l’ancienne formule disant «has already been in force since November 2014», c’est-à-dire que les ponts essentiels (politique et autres, hormis le commercial) de l’accord d’association était entrée « en vigueur depuis 2014 », se trouve aujourd’hui un autre texte « has already been provisionally applied since November 2014», c’est-à-dire, «s’applique provisoirement depuis novembre 2014».
Rien d’étonnant en principe. L’UE aussi bien que les USA ont bien d’autres fils à retordre. Par exemple, la Grande Bretagne a pratiquement obtenu, à coup d’un véritable chantage, certains privilèges pour elle. L’EU a le plus du mal à accepter l’exigence de la Grande Bretagne de se faire accorder la permission de ne pas verser des allocations sociales aux immigrés venant des autres pays de l’UE pendant les 4 premières années suivant leur arrivée. L’Union Européenne a fait une contre-proposition qui prévoyait des mesures plus souples envers les immigrés. Aujourd’hui l’UE met en place un système appelé par les médias le « freinage d’urgence » qui permettrait à tous les pays de l’Europe de limiter aux immigrés venant des autres Etats européens l’accès aux avantages sociaux, s’ils arrivent à le justifier par une charge trop lourde pour leur système social. Les parties doivent trouver un accord définitif sur le sujet avant le 18 février où il y aura lieu le sommet de l’Europe.
Alors que l’Allemagne et la France devront continuer à faire face toutes seules au flux des migrants qui sont en train de littéralement noyer l’Europe à cause de la politique menée par les Etats Unis et la Grande Bretagne. Les cas d’agression des immigrés contre les habitants de leur pays d’accueil deviennent de plus en plus fréquents en Allemagne, tandis que la France ne s’est toujours pas remise des évènements tragiques du 13 novembre 2015.
D’ailleurs, ce même David Cameron a déclaré récemment que c’est bien « la Russie qui est en train de saborder le processus du règlement pacifique du conflit Syrien ». N’est-ce pas édifiant ?
Et c’est sur fond de tous ces évènements que Petr Porochenko, après avoir certainement bu un coup de trop, déclare que la menace d’une guerre ouverte avec la Fédération de la Russie a augmenté. Comme si la Russie avait pour obligation de justifier auprès de cet ivrogne de politicien qui, sous l’effet des vapeurs de l’alcool, aurait « vu » sur le territoire de son pays « 8 mille soldats russes » pourquoi elle augmente son budget militaire.
La vieille chanson sur l’agression russe dont « pour de diverses raisons nous ne pouvons pas vous fournir des preuves » ne trompe plus personne. Comme je viens de dire, la pression ne va que croitre et le »point de l’ébullition » sera bientôt atteint. Les prochaines élections dans le Donbass deviendront ce catalyseur qui détruira la junte kiévienne de l’intérieur.
Gueorgui Morozov, rédacteur en chef de Novorossia Today
Traduit depuis le russe par Svetlana Kissileva
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