L’épuisante saga des S-300 russes pour l’Iran touche à sa fin. Le contrat portant sur quatre bataillons de systèmes de missiles air-sol pour un montant total de 900 millions de dollars va être finalisé le 26 ou le 27 août. Les fournitures doivent commencer 30-40 jours après la conclusion.
En effet, il ne s’agit pas des S-300PMU mais des S-300V4 modifiés, plus connus sous le nom d’exportation Anteï-2500. Sans entrer dans les détails, les Anteï-2500 sont largement supérieurs à la version précédente en termes de fiabilité, d’interception de missiles balistiques, de vitesse d’interception. Ils peuvent détruire non seulement des avions mais aussi des ogives des missiles balistiques intercontinentaux basés au sol et en mer. Les Anteï-2500, aussi que les systèmes S-300 an général, ne cèdent en rien aux Patriot américains déployés dans la région (Israël, Qatar, Emirats arabes unis, Turquie et, prochainement, Arabie Saoudite).
Il s’agit de la deuxième tentative de réaliser un contrat de vente des S-300 à l’Iran. « L’accord était prévu en 2007 et suspendu en 2010 sous la pression des Etats-Unis et des Israéliens, rappelle Karim Pakzad, spécialiste de l’islam et du monde arabe à l’IRIS. C’était l’initiative unilatérale de Moscou parce que la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU interdisait de livrer à l’Iran des armes offensives lourdes et ne disait rien à propos de systèmes de défense anti-aérienne. »
Il est difficile de juger la décision du président de l’époque Dimitri Medvedev. Côté iranien, « l’arrêt de la vente a vraiment pesé dans l’opinion publique, explique Karim Pakzad. Certaines fractions dans la classe politique iranienne ont très mal interprété la décision russe et ont exprimé leur méfiance vis-à-vis de l’amitié entre les deux pays. » Côté russe et international, la résiliation du contrat de vente des S-300 a permis d’éviter une guerre contre l’Iran. Car les Etats-Unis et Israël étaient disposés à régler le problème nucléaire iranien manu militari.
Aujourd’hui, la situation a changé. Téhéran a signé un accord historique sur le nucléaire avec les Cinq grandes puissances. « Juridiquement, la Russie est bien fondée pour livrer des S-300 à l’Iran » sachant qu’il ne s’agit pas des missiles offensifs interdits par l’embargo qui, par ailleurs, sera graduellement levé.
La réaction des Etats-Unis n’a pas surpris. « Il va de soi que nous sommes contre », a tranché le porte-parole du département d’Etat, John Kirby. Cependant, le président américain Barack Obama a juré, en avril 2009, que si l’on arrivait à régler la question du nucléaire iranien, le système de défense antimissile ne serait plus d’actualité. John Kirby n’est pas le seul à oublier la promesse de la Maison blanche : l’OTAN n’est pas disposée à démonter le bouclier antimissile en Pologne et en Roumanie.
La préoccupation de Washington peut être liée aux débats au Congrès sur l’accord nucléaire iranien. En cas de désapprobation, tout reviendra sur le point de départ mais, cette fois-ci, avec les S-300 qui pourraient couvrir les objectifs nucléaires de la République islamique. En plus, la renaissance de la coopération militaro-industrielle entre la Russie et l’Iran ne se limitera pas à la livraison de systèmes de défense anti-aérienne. Selon le ministre iranien de la Défense, Hossein Deghgan, les deux pays pourraient travailler ensemble sur un nouvel avion de combat.
Et cerise sur le gâteau : la Russie serait de retour au Proche-Orient…
Valéria Smakhtina
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bluerider
rappels sur la fin d’année 2007 : les entretiens de Kennebunk Port entre Sarkozy “l’ami américain” et les Bush ( + 200 conseillers arrivés avec 3 AIRBUS et égayés dans la nature pendant ce temps là…) Kouchner sur RTL “le pire monsieur, c’est la guerre”… suite à l’affaire fin août du B52 qui survola armé de missiles réels les USA de Minot AFB (Dakota du Nord) à Barksdale AFB (Floride et noeud logistique vers le Moyen Orient). selon globalresearch il y aurait eu 8 morts suspects autour de cette affaire qui potentiellement était une mission de bombardement de l’Iran pour laquelle la France semblait trés au courant au lu des déclarations de Kouchner en novembre je crois. Puis il y eu le Rapport conjoint National Intelligence Estimate NIE des 16 agences de renseignement US qui niait que l’Iran était prête à avoir “la bombe”… ce rapport fut interprété comme un contre-putsh intérieur des généraux US au sein de l’administration US… et le soufflé retomba après être passés à 2 doigts d’une guerre potentiellement nucléaire… les néo-cons étaient jugulés mais ils sont toujours là.