Comme nous venons d’informer, un prêtre a été égorgé et une personne grièvement blessée lors d’une prise d’otages ce mardi dans une église à Saint-Étienne-du-Rouvray, dans le nord-ouest de la France.
Le groupe État islamique (ÉI) a rapidement revendiqué l’agression en affirmant, par l’entremise de son agence de propagande, que les auteurs étaient deux de ses «soldats». L’organisation djihadiste avait déjà endossé la responsabilité de l’attaque qui a fait 84 morts et des centaines de blessés le 14 juillet à Nice.
«Ce sont les catholiques qui ont été frappés, mais ce sont tous les Français qui sont concernés», a déclaré le président socialiste François Hollande. Venu rapidement sur place, il a appelé le pays à la «cohésion» et à faire «un bloc que personne ne doit pouvoir fissurer». «La menace reste très élevée», a-t-il ajouté, accompagné du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.
CE QUE L’ON SAIT A L’HEURE QU’IL EST SUR CETTE ATTAQUE :
- Un prêtre a été tué
- Un otage est entre la vie et la mort
- Les deux preneurs d’otages ont été abattus par la police
- La responsabilité de l’attentat est revendiquée par l’EI
La prise d’otages est survenue en pleine célébration d’une messe mardi matin dans cette église d’une cité populaire de la banlieue de Rouen.
Selon le ministère de l’Intérieur, trois otages ont pu être libérés sains et saufs. Le père Jacques Hamel, 84 ans, a été égorgé, a-t-on indiqué de sources proches de l’enquête, et un ex-otage se trouvait mardi entre la vie et la mort.
Les deux preneurs d’otages à l’identité inconnue ont été abattus par la police. Le parquet antiterroriste a été saisi de l’enquête.
L’ÉI cible régulièrement dans sa propagande et ses communiqués de revendication les dirigeants «Croisés» occidentaux et «le royaume de la Croix», expression semblant désigner l’Europe.
Le pape s’associe à «la douleur et à l’horreur», a réagi le Vatican, en condamnant «un meurtre barbare» dans «un lieu sacré où s’annonce l’amour de Dieu».
L’un des assaillants connu des services antiterroristes
L’un des deux auteurs de la prise d’otages «serait connu des services antiterroristes», ont indiqué à l’AFP des sources proches de l’enquête, précisant que l’identification formelle était en cours.
Selon les premiers éléments de l’enquête, qui doivent être corroborés par l’identification formelle des deux assaillants, l’homme, abattu avec son complice par les policiers, était fiché par les services de renseignement, ont précisé ces sources.
Il serait tenté de rallier la Syrie en 2015 et avait été, à son retour de Turquie, mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et placé en détention provisoire, avant d’être libéré sous bracelet électronique.
Des opérations pour s’assurer que rien n’a été piégé et qu’aucun dispositif explosif n’avait été placé à l’intérieur ou autour de l’édifice sont toujours en cours.
«L’innommable arrive»
Cette prise d’otages dans un édifice religieux est survenue près de deux semaines après l’attentat de Nice où un camion avait foncé dans la foule. Elle survient aussi le jour de l’ouverture à Cracovie (Pologne) des Journées mondiales de la jeunesse, grand rassemblement catholique auquel doit participer le pape François.
«Je crie vers Dieu, avec tous les hommes de bonne volonté. J’ose inviter les non-croyants à s’unir à ce cri», a affirmé dans un communiqué l’archevêque de Rouen, Dominique Lebrun, depuis Cracovie. «L’innommable arrive», a-t-il déploré.
La menace d’une attaque contre un lieu de culte chrétien planait depuis plus d’un an en France, notamment depuis l’échec d’un projet d’attentat en avril 2015 contre une église catholique de Villejuif, en banlieue parisienne.
Le gouvernement accusé
Frappée trois fois en 18 mois par des attentats sans précédent (17 morts en janvier 2015, 130 morts le 13 novembre, 84 morts le 14 juillet), la France vit dans la crainte de nouvelles attaques risquant de fracturer davantage la société.
Depuis l’attentat de Nice, le gouvernement socialiste a été accusé par la droite et l’extrême droite de n’avoir pas assez pris en compte le niveau de la menace terroriste.
Dans l’opinion, la colère semble aussi avoir pris le pas sur le sentiment d’unité nationale qui avait prévalu lors des deux premières attaques de masse de 2015.
Depuis plus d’un an, plusieurs projets d’attentat de masse ont été déjoués, mais des attaques ciblées, comme le double meurtre de policiers à leur domicile près de Paris en juin, ont profondément choqué la France.
Depuis les carnages djihadistes de 2015, les autorités ont prolongé plusieurs fois l’état d’urgence, un régime d’exception permettant notamment des assignations à résidence, entré en vigueur dans la foulée des attentats de Paris en novembre 2015.
Ce régime court jusqu’en janvier.
D’après Le Journal de Montréal
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