« La route de la vie » c’est au cas si tu as de la chance et que tu passes, mais si la chance te tourne le dos, tu es mort.
« La route de la vie » passe tout le long de la ligne de front à travers le bourg d’Oktiabrski vers Peski. Une bonne partie de mon trajet transite par une zone ouverte, à notre gauche nous avons une bande de terre craquelée, et un vide à notre droite qui fait que nous sommes parfaitement exposés aux tirs de snipers ukrainiens. D’autre part, il n’est pas facile de viser une voiture inconnue, du moins, en tant que passager je l’espère.
La route se termine avec la dernière tranchée et le dernier point de tir de la DNR devant les ruines du concessionnaire « Volvo ». Aujourd’hui, c’est une « route de la mort » et je vous déconseille vivement de vous y hasarder pour vous promener car ce coin est actuellement n’est pas bon pour faire du tourisme. Ici c’est lune no man’s land derrière lequel se trouve le bourg de Peski, ou plutôt ce qui en reste, contrôlé par les forces ukrainiennes.
Aussitôt après la prise de l’aéroport par l’armée de la DNR, celle-ci a entrepris l’offensive sur Peski et Avdeïevka en début d’année dernière, grâce à laquelle Donetsk, qui était jusque là la cible permanente des armes de tous les calibres, est devenu beaucoup plus sûr. L’offensive a échoué, et aujourd’hui, le concessionnaire Volvo est la position le plus au nord des forces de la DNR.
Aujourd’hui le terrain est surveillé par les combattants de la 7e brigade. Vers 5 h du soir, dès que l’OSCE rentre à leur hôtel les pilonnages de Peski et des villages voisins reprend et dure toute la nuit. Dans quel but ? Pour maintenir le pays dans un état de guerre permanente : la situation aujourd’hui n’est pas critique pour pouvoir parler d’une guerre d’envergure, mais les pilonnages durent toujours.
Le soldat de la 7e brigade à l’indicatif Schmidt dit que les pilonnages sont effectués aux mortier de calibre 120 mm et ne visent aucune cible en particulier. Il s’agit de maintenir le conflit et d’épuiser l’adversaire.
Quoi qu’il en soit, les militaires s’attendent à une escalade et une réelle offensive avec le redoux du printemps.
Reportage de Dawid Houdziec
comments powered by HyperComments