La visite du président russe Vladimir Poutine le 17 août en Crimée coupe court la pressentie escalade militaire contre le Donbass. Après l’échange de tirs d’artillerie qui se sont abattus dans la nuit sur la banlieue de Marioupol, faisant cinq morts parmi les civils et détruisant des dizaines de maisons, Kiev comme Moscou parlaient de prémices de combats de grande ampleur. Les frappes étaient aussi précises et fortes sur les unités de l’armée ukrainienne que le département d’Etat américain a déploré « l’offensive manquée de Kiev » et a accusé les rebelles d’avancer sur Marioupol. Or, les unités donbassiennes n’ont pas bougé, a vite riposté Edouard Bassourine, porte-parole de la république autoproclamée de Donetsk.
L’accusation de Washington ne fut soutenue ni à Paris ni à Berlin, ce qui témoigne d’un schisme au sein de l’Alliance de l’Atlantique-Nord. On imagine que l’Europe s’oppose à la nouvelle aventure militaire de l’Ukraine dans le Donbass en raison de ses conséquences imprévisibles. C’est, sans doute, la raison pour laquelle Piotr Porochenko est convoqué le 24 août à Berlin pour rencontrer son homologue français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel. Quelle humiliation, d’ailleurs, pour le président ukrainien de manquer au Jour de l’indépendance de son pays !
Vladimir Poutine fut le premier à souhaiter une « bonne fête » à Piotr Porochenko. Lors de sa visite en Crimée, il a compromis « la gestion extérieure » de l’Ukraine, la qualifiant de colonie. Il a espéré que le monde « abandonne la pratique humiliante consistant à avoir un grand pays européen dirigé depuis l’étranger où toutes les positions clé dans le gouvernement et dans les régions sont occupées par des citoyens étrangers. » Il se réfère notamment au nouveau gouvernement pro-occidental incluant une Américaine, un Géorgien et un Lituanien à des postes clés. Natalie Jaresko, une Américaine d’origine ukrainienne ayant travaillé pour le département d’Etat américain et pour un fonds d’investissement ukrainien financé par le Congrès des Etats-Unis, a ainsi été nommée ministre des Finances. L’ancien président géorgien, Mikheïl Saakachvili, a pour sa part été nommé à la tête de la région ukrainienne d’Odessa, après avoir pris la citoyenneté ukrainienne. Il y a été rejoint par Maria Gaïdar, opposante à Vladimir Poutine et fille de l’économiste libéral et ancien Premier ministre Egor Gaïdar, auteur de la «thérapie de choc» russe dans les années 1990.
« Tout cela est humiliant pour le peuple ukrainien. Mais l’Ukraine va s’en remettre, se développera et construira son futur avec la Russie, » a espéré le président russe. « C’est incroyable de voir l’influence des agents américains, le poids de certaines personnalités géorgiennes ou baltes au cœur même de l’appareil de pouvoir ukrainien, confirme Aymeric Chauprade, eurodéputé du Front National. On se demande si l’Ukraine est un pays encore indépendant. La réponse est non. Aujourd’hui, l’Ukraine est gouvernée par des gens qui sont soumis à des forces étrangères. C’est la raison principale du conflit actuel. »
La déclaration sensationnelle de Vladimir Poutine au moment de l’escalade dans le Donbass est un avertissement à Kiev : tout dialogue d’égal à égal est exclu avec une colonie, la coopération est très imitée. Serait-ce un signe avant-coureur de la future reconnaissance des DNR et LNR en novembre-décembre après les élections locales conformément à Minsk-2 ? En cas de « non-soumission » de Kiev, Moscou pourrait recourir aux sanctions qui sont pour le moment mises de côté et élargir la liste avec des mesures énergétiques.
L’idée n’est pas nouvelle mais aujourd’hui, elle prend un sens plus profond. Si Porochenko est adoubé par les Etats-Unis et par l’Union européenne, c’est l’Occident qui doit assumer la responsabilité des actions de sa colonie orientale. Cette responsabilité ne se limite pas aux soubresauts désespérés du régime actuel mais s’étend à celui qui le suivra. Un parallèle se dresse alors avec l’Etat islamique, auparavant comparé uniquement à Pravyi Sektor, qui, tout en prodiguant des menaces en Europe, ne se retourne pas contre son Maître d’outre-Atlantique…
Valéria Smakhtina
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Cevix in: Pobicie Polaków we Lwowie
Co za Kurwy z tych Ukraińców. Jestem Polakiem i według mnie Rosja nie ...
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Merci pour ce témoignage très intéressant. Je rêve que les grands j ...
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