Il y a des jours où la grisaille, pas forcément parisienne, semble s’installer dans les méninges – ceux des gestionnaires, analystes, observateurs et autres plumeux de mon acabit. Eh bien, les médias américains y doivent être soumis en permanence compte tenu de leur ambiance où la fine pluie imprègne l’air des quartiers proches des berges du Potomak et en meuble la routine de tous les jours. Décidément les Etats-Unis ne vont pas bien ou, plus exactement, vont de mal en pis. Non seulement, elles ont dû se révolter contre les sempiternels principes de la libre circulation des biens et des personnes physiques (embargo contre la Russie), mais, à la tête d’autres nations occidentales, elles ont joyeusement opté pour la levée de la présomption d’innocence des athlètes russes. Je m’explique tout de suite.
Vous savez, aussi bien que moi, que l’embargo contre la Russie a été voté au détriment du bon sens et au grand dam des règles internationales. Je dis bien à l’encontre des intérêts économiques de l’Europe parce qu’en fait, l’Europe y a laissé des plumes avec presque 4% de son PIB annuel et un taux de croissance qui était presque nul avant l’affaire tandis que les Etats-Unis ont presque triplé leur chiffre d’affaires avec Moscou. Les lois internationales ont été, elles aussi, traitées par-dessus la jambe, parce qu’un pays ne peut se rendre responsable de la décision d’une tierce entité juridique. La Crimée a voté son émancipation de l’Ukraine toute seule, c’est-à-dire sans l’ingérence de la Russie. Ensuite la Crimée qui était une autonomie au sein de l’Ukraine a demandé l’adhésion à la Fédération de Russie ce qui, en fait, était une restauration de son statut quo ante légitime, car c’est bien selon la décision du terrible secrétaire général et nationaliste ukrainien Khrouchtchev que la presqu’île a été offerte à Kiev. Cela était aussi contraire même aux us et coutumes aussi bien qu’à la Constitution de la feue URSS. Mais le camarade Nikita a tout bonnement passé outre.
Donc, en revenant à nos moutons de Panurge, la Russie n’y était strictement pour rien. Ensuite on a fait souffrir Moscou dans sa chair (du moins, on l’espérait) à cause du traité de Minsk dont la Russie se porta garante sans en être pour autant le signataire exécutant. Ceci n’empêcha point l’Occident, en l’absence de toute logique, d’accuser la Russie de ne pas avoir tenu ses engagements (lesquels ?!). Cela se produisit justement au même moment où les troupes du président-chocolatier d’Ukraine Porochenko s’amusaient à pillonner les villes de Donbass. Alors de qui étaient les engagements et qui ne les a pas tenus ?! Tout ça est un dossier à classer et presque de l’histoire ancienne, vous pensez-bien ! L’Union Européenne est connue pour avoir la mémoire courte. Enfin, quelques mois auront suffi pour passer l’éponge. Le sang des Donbassiens aurait, sans doute, une autre couleur que celles des Niçois ! Et puis, c’est loin l’Ukraine, aux marches de l’Europe ! Pourquoi s’en inquiéter ?
Mais voilà que survient Rio et les JO. Que se passe-t-il ? Comme de bien entendu, les athlètes russes se voient enlever la présomption d’innocence et, pour châtier les sportifs qui se sont dopés, on a décidé de mener une action coércitive contre tout un pays !!! Les Russes sont connus pour consommer des produits hallucinogènes à leur petit-déjeuner et se shooter à la drogue dure tous les après-midi! Cet acte juridique des instances sportives internationales est du jamais vu après les derniers Jeux d’avant la Seconde Guerre Mondiale ! Résultat ? A la différence d’autres nations, les Russes sont soumis à des procédures humiliantes pour prouver qu’ils ne se dopent pas. Saisissez la nuance ! Non ! Ce n’est pas l’Agence Mondiale Antidopage (WADA) qui doit prouver que les Russes se dopent. C’est aux Russes de prouver qu’ils ne se dopent pas ! On revient à des normes médiévales où les peuples n’étaient pas tous égaux devant la loi parce qu’il existait des peuples des seigneurs et des indigènes qui étaient traités en sous-hommes. Quel extraordinaire tournant l’histoire prend cette fois-ci ! Etonnant et contraire à toutes les lois européennes tant prônées à partir du siècle des Lumières ! Mais comme si toutes ces cochonneries, sans parler d’une dizaine de guerres au Proche- et Moyen-Orient aussi bien qu’en Afrique ne suffisaient pas, on s’est mis maintenant à chahuter Poutine sur les bords du Potomak.
Cathleen Macfaren, ex-adjoint à l’assistant du Secrétaire à la Défense US, a déclaré que les yeux du Président de Russie trahissaient le for intérieur «d’un assassin et d’un bourreau» Sic !
Comme vous voyez, le procédé est purement hitlérien : on ne se gêne plus parmi les siens. Il serait intéressant de savoir qu’elle serait la réaction de l’Occident si un ex-fonctionnaire haut-placé russe osait des commentaires de ce genre sur les ondes d’une radio ou d’une chaîne de télévision à diffusion nationale à propos de François Hollande ou de Barak Obama. En revanche, Margaret Thatcher aimait bien Gorbatchev, car elle savait qu’il était prêt à tout faire pour plaire à l’Occident, même à en découdre avec son propre pays.
Je plains beaucoup les Américains qui non plus devant eux un interlocuteur écervelé de type gorbatchévien, ne mauviette avec la doublure d’un petit apparatchik sorti de rien, qui se hissa aux premiers rangs de l’actualité pour perdre son pays (sans parler, bien sûr, du côté idéologique soviétique qui était exécrable et auxquels les Russes ont renoncé de toute façon, à laz différence des Chinois, toujours officiellement communistes). Qui plus est, même Erdogan a commencé à peupler les cauchemards des décideurs américains.
L’exemple de Vladimir Poutine semble être contagieux. Erdogan refuse de se faire détrôner par le Grand Frère. Il a bien compris qu’après Mouammar Kadhafi, ce grand rêveur de la Jamahiriya, sauvagement empâlé dans son propre pays et au su des troupes occidentales, après Saddam Hussein, pendu dans sa propre capitale par les troupes d’occupation américaines , après Bachar el-Assad qui résiste de toutes ses forces, c’était à son tour de passer à la casserole. Eh bien, quoi d’étonnant qu’il a choisi de vivre ? Je peux rappeler à tous ceux qui désirent entendre que les Américains ont également condamné le Président de Biélorussie. Ils se sont déclarés prêts à le liquider par tous les moyens disponibles. Tout ça prouve, une bonne fois pour toutes, que l’oligarchie occidentale s’est transformée en monstre nazi plutocratique qui a décidé de raser de la terre les peuples indésirables.
En attendant c’est Poutine, bien sûr, qui est le méchant. Et c’est les Russes qui sont une nation à l’égard de laquelle aucune norme de morale ou de règles internationales n’est censée être respectée. Je répondrai que n’importe quel peuple a le droit à la légitime défense.
Alors ne soyez point étonnés que la Russie fasse de son mieux pour se défendre aussi bien que d’autres pays du BRICS et du Tiers-Monde!
Alexandre Artamonov, Pravda.ru
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