On connaissait déjà “le bras de fer”, on vit désormais dans le Donbass un “blocus de fer” entre Kiev qui est pris en otage par un “maïdan du rail” du parti de la guerre et ses idiots utiles (radicaux nationalistes mais aussi Avakov, Kolomoisky, Timochenko, Turtchinov etc… qui soutiennent le principe d’un blocus). Ainsi, les vétérans des bataillons spéciaux, de voie ferrée en voie ferrée, de route en route veulent bloquer progressivement depuis janvier 2017 tous les échanges économiques entre les Républiques de Donetsk et Lugansk et l’Ukraine.
Dans cette logique de guerre, les radicaux ukrainiens veulent avec ce blocus “faire d’une pierre 2 coups”, en cherchant d’une part à étouffer les populations russophones du Donbass et continuer l’escalade sabotant les accords de Minsk et d’autre part déstabiliser également le pouvoir oligarchique de Kiev (Porochenko, Akhmetov etc..) pour l’affaiblir et lui faire porter la responsabilité de l’effet boomerang de ce blocus sur l’Ukraine. En effet, de nombreuses entreprises privées possèdent encore de nombreux actifs économiques dans les régions de Donetsk et Lugansk et la consommation énergétique ukrainienne dépend encore en grande partie des livraisons d’anthracite du Donbass.
Jusqu’à présent le régime de Kiev, tout en émettant des protestations véhémentes contre les barrages illégaux des vétérans de l’ATO, laisse de facto le blocus s’organiser tranquillement autour du Donbass. Parce que, empêtré dans ses échecs multiples et pris en otage par ses radicaux nationalistes il leur a donné certainement une procuration secrète…Ce blocus commence à faire ses effets surtout du côté de Kiev avec la fermeture progressive d’entreprises et l’état d’urgence énergétique décrété le 15 février par Igor Nasalyk, le Ministre ukrainien de l’énergie.
Dire que le blocus ne grève pas l’économie des Républiques du Donbass serait un mensonge car en plus de la vente du charbon, de nombreuses entreprises privées dépendent aussi de produits importés d’Ukraine (comme par exemple l’usine métallurgique de Donetsk qui reçoit des fournitures du port de Mariupol). MAIS, solidement adossées à la Fédération de Russie qui les soutient, les Républiques populaires de Donetsk et Lugansk, dans une convergence économique et politique ont organisé rapidement adaptation et riposte intelligentes, transformant ce blocus des “ukrops” en coup d’épée dans l’eau…. sauf peut-être pour l’économie ukrainienne !
Donetsk, Lugansk mais aussi Moscou, en ripostant reprennent l’initiative
Devant la duplicité perverse du gouvernement de Kiev qui d’un côté condamne officiellement le blocus (le 1er ministre ukrainien, Groysman, l’a même qualifié de «crime») mais n’engage aucun moyen coercitif adéquat pour obtenir sa levée, les Républiques du Donbass ont décidé, après avoir patienté plus d’un mois en observant l’évolution croissante des barrages (hier c’était la route Donetsk-Mariupol) de lancer un ultimatum et dès le 1er mars d’amorcer une nationalisation des actifs ukrainiens ainsi que d’autres mesures, pour certaines déjà engagées :
- transfert des sociétés ukrainiennes dans le Donbass sous la juridiction de gestion des Républiques.
- réorientation de tous les échanges économiques avec Kiev vers la Fédération de Russie.
- officialisation du rouble (déjà factuelle) comme monnaie nationale faite déjà par la LNR et bientôt la DNR etc…
A ces mesures on doit rajouter aussi la récente reconnaissance administrative des Républiques du Donbass réalisée par la Fédération de Russie (via la validation temporaire des passeports DNR et LNR) et qui n’est pas sans rapport avec la reprise des bombardements violents sur leurs populations, mais aussi le maintien et la radicalisation de ce blocus.
Alors qu’un “blocus” par définition cherche à affaiblir celui qui le subit, on ne peut que constater que celui du Donbass, bricolé par le parti de la guerre ukrainien et ses ultras nationalistes décérébrés, n’a fait que renforcer la cohésion des Républiques populaires et accélérer leur séparation totale et définitive de l’Ukraine.
La seule victime de ce siège économique est donc aujourd’hui ce pouvoir oligarque ethnocentré de Kiev, assis sur un siège éjectable et qui doit maintenant, dans un effondrement global du pays, faire face à une nouvelle crise économique et un nouveau séisme politique. Ainsi ce 28 février, à la”Verkhona Rada, parlement ukrainien, un débat houleux a été lancé entre les députés pro-oligarques qui réclamaient le levée immédiate du blocus tout en cachant leurs motivations cupides derrière le prétexte fallacieux des accords de Minsk, les radicaux qui réclamaient son maintien en dénonçant la nationalisation républicaine des entreprises comme un “casus belli” etc… De son côté, le Ministre ukrainien de l’intérieur Avakov, ménageant le chèvre et le chou propose quant à lui le maintien du siège économique des Républiques… sauf bien sûr pour le charbon qui est vital à l’Ukraine, tandis que Iulia Timochenko (qui est favorable et certainement co-initiatrice du blocus), tel un vautour observant une agonie, attend patiemment le moment d’entrer en scène…
Car si le blocus est levé le gouvernement Porochenko sera accusé de trahison, et s’il est maintenu il sera accusé de faiblesse…, et dans les 2 cas cela accélérera son renversement via un coup d’état ou plus vraisemblablement un vote pour des législatives anticipées qui déclencheront à leur tour des présidentielles anticipées.
Il reste cependant à Porochenko une marge très étroite de manœuvre, hasardeuse et dangereuse, qui est de se lancer dans une fuite en avant politique par une offensive militaire majeure contre le Donbass et pour laquelle son armée est prête et n’attend que le feu vert. C’est vraisemblablement ce que veulent tous les fanatiques du Chaos, des néoconservateurs étasuniens en mal de revanche contre Trump au dernier volontaire du régiment Azov lui aussi en mal de revanche contre l’armée rouge.
D’ailleurs, l’Ukraine s’est déjà engagée dans cette voie belliciste comme le montrent les récentes réactions du gouvernement au projet de nationalisation des Républiques et qui n’hésitent pas à étaler une nouvelle fois une mauvaise foi cynique coutumière vis à vis des accords de Minsk. En effet, alors que le blocus du Donbass réalisé par les ultra nationalistes avec la complicité passive du pouvoir ukrainien constitue vraiment une violation flagrante des accords de Minsk (point n°8 : “Mettre fin au blocus économique du Donbass”), la réaction légitime des Républiques de Donetsk et Lugansk nationalisant les entreprises ukrainiennes pour éviter leur fermeture est dénoncée avec des cris d’orfraie par Kiev comme une violation de ces mêmes accords de paix, alors qu’elle n’existe ici que dans leur imagination.
Hier, les ultra nationalistes, appuyés par les membres du parti de la guerre et la sympathie d’une partie des unités engagées dans le Donbass, ont refusé de lever leurs barrages et de négocier avec le gouvernement, poussant ainsi ce dernier à réagir et s’exposer dangereusement. De leur côté, les Républiques, soutenues par des rassemblements importants de citoyens dans plusieurs villes ont achevé tous les préparatifs pour exécuter, dès le 1er mars 2017, les nationalisations des sociétés et entreprises ukrainiennes.
Alors que les combats et les bombardements reprennent crescendo sur la ligne de front depuis le début de l”année, ce blocus, qu’il soit logique de guerre ou folie suicidaire, risque fort d’être le détonateur qui provoquera une nouvelle explosion dans cette crise ukrainienne, et dont on ne sait pas encore si elle aura lieu à Kiev ou dans le Donbass et quelles en seront les répercussions nationales et internationales.
Erwan Castel pour Novorossiya Today
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