L’info a été confirmée en fin de matinée : les forces ukrainiennes, poursuivant leurs poussées offensives au coeur des “zones grises” (zones neutres entre les belligérants) se sont emparées du site “DFS”, usine de traitement et distribution d’eau potable de la région de Donetsk et qui depuis le mois de janvier se trouve au milieu des combats.
Dans cette stratégie des “sauts de crapauds” que l’armée ukrainienne a entamé en mars 2016 dans ce secteur, cette usine vitale pour la population civile (et de chaque côté de la ligne de front) avait fait l’objet d’un point particulier des accords de Minsk qui demandait instamment aux belligérants de l’épargner et de se tenir à une distance de 1500 mètres minimum de son site.
Kiev comme d’habitude, méprisant ses engagements signés à Minsk mais aussi les conventions de Genève qui protègent également ces sites industriels particuliers, a avancé de ses unités militaires en janvier jusqu’à 200 mètres du complexe industriel, engageant par son action offensive une menace humanitaire par rapport à la distribution d’eau potable qu’il assure et une menace écologique par rapport aux stocks de chlore qui s’y trouve. Ignorant les alertes lancées depuis 1 mois, Kiev a poursuivi ses attaques contre le site déjà bombardé plusieurs fois lors des combats du 29 janvier au 3 février et encore récemment, le 24 où 2 citernes d’eau et 1 stock de chlore ont été à nouveau touchés.
L’usine n’était pas occupée par l’armée républicaine qui respectait sa neutralité tout en s’efforçant à partir de ses positions voisines de tenir à distance les ukrainiens . Pendant la nuit du 24 au 25 février une unité ukrainienne composée de nationalistes radicaux, à réussi à s’emparer du site industriel, à la faveur de la nuit et de bombardements d’appui réalisés avec des mortiers et mitrailleuses lourdes.
Cette usine est importante et pas seulement sur le plan de sa fonction vitale pour le bassin de Donetsk, car elle offre aux ukrainiens une position bâtie à partir de laquelle ils peuvent étendre leurs feux sur les carrefours et la route reliant Donetsk à Gorlovka mais aussi sur les positions républicaines et les lisières urbaines du secteur de Yasinovataya. En fin de journée les “ukrops” qui se sont installés au coeur de l’usine avaient déjà commencé a tirer sur les positions républicaines…
Cette capture ukrainienne, qui est autant symbolique (eau potable pour la population de Donetsk) que stratégique (renforcement du contrôle de la route de Gorlovka) représente donc une nouvelle menace majeure qu’il est prioritaire d’écarter soit par la voie diplomatique des accords de Minsk (là j’ai des doutes ) soit par la voie militaire, mais qui risque d’être une opération difficile et surtout délicate du fait de l’enjeu humanitaire et de la menace écologique de cette usine.
Ainsi, après l’utilisation des “boucliers humains” par les terroristes, nous voyons donc apparaître ici un “bouclier industriel” dont le bombardement massif serait catastrophique pour la population et l’environnement et derrière lequel l’armée ukrainienne cherche lâchement à installer nouvelles positions pour continuer, quant à elle, à bombarder et en toute impunité les populations environnantes !
“Affaire à suivre”…
Erwan Castel
Sources de l’article :
Communiqué officiel du Ministère de la Défense de la DNR
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