Les bombardiers russes furent de retour en Syrie mardi 12 juillet, pour une sortie éclaire contre Daesh dans la région de Palmyre, bloquant ainsi leur avancée vers la ville. Cette première sortie depuis l’adoption du régime de silence en février est un signal politique fort adressé à la coalition américaine: s’ils ne combattent pas les terroristes, l’armée russe peut être de retour à tout moment.
Pour des raisons objectives tenant à la capacité de l’armée syrienne, une partie des troupes gouvernementales localisées dans la région de Palmyre furent déplacées vers Alep, pour contrer l’avancée de Al-Nusra et de leurs alliés.
Depuis un certain temps, l’éteau se ressère sur Alep et sa population et les groupes terroristes pilonnent la ville au mortier. Ainsi, le 9 juillet, selon le rapport journalier du Centre russe pour la réconciliation :
Au cours des dernières 24 heures, dans la province d’Alep les terroritstes ont ouvert le tir aux systèmes LRM et mortiers contre les cités Koudekhi, Khandrate, Khailan, Al-Khader, ainsi que contre les quartiers Cheikh Maqsoud, Al-Khalidia, Az-Zagra, Al-Furkhan, Al-Moufakhaza et l’aéroport Al-Naïrobe.
Les groupements terroristes de Jabhat al-Nusra ont ouvert le tir aux systèmes LRM improvisés contre les maisons communautaires la dans le quartier Al-Furqan (ville Alep). En résultat, plus de 30 civils sont tués et environ 150 sont blessés. La plupart des victimes sont les femmes et les enfants.
Les terroristes ont aussi tiré contre les cités Arbil, Bakharia, Daraia, Meida et Kharasta-al-Bassal (province de Damas); Aido, Balla, Brouma, Ikko et Safsafa (province de Lattaquié).
Maintenant, l’armée syrienne a pu contrattaquer et reprend du terrain, libérant certains quartiers de la ville, mais les groupes terroristes tentent de reprendre leurs positions.
Ce front est tendu et a laissé de la place à Palmyre pour que Daesh et ses acolytes puissent se redévelopper, mettant en péril la libération de la ville si difficilement obtenue. Ainsi, les attaques dans la région de Palmyre se sont renforcées, comme le souligne le rapport du centre pour la réconciliation:
Au cours des dernières 24 heures, les combattants de l’EI avec le soutien des mortiers et des canon antiaériens ZU-23 montés sur les pick-ups ont attaqué de plusieurs fois les positions des Forces armées syriennes près du champ de gaz «Chaïr» (40 km à nord-ouest de la ville de Palmyre, province de Homs).
Toutes les attaques ont été refoulées, les combattants ont souffert les pertes considérables.
C’est également le 8 juillet qu’un hélicoptère de l’armée russe a été descendu par des rebelles dans la région de Palmyre, rebelles possèdant des armes américaines. L’armée syrienne a demandé l’appui aérien des forces russes, le commandant de l’équipage R. Khabibuline, a décidé d’attaquer les terroristes, permattant ainsi de bloquer l’attaque des terroristes qui se rapprochaient dangereusement de Palmyre, mais l’hélicoptère a essuyé des tirs de missiles anti-chars TOW. Ces armes sont fournies par les Etats Unis à leurs alliés de “l’opposition modérée”, mais très étrangement finissent la plupart du temps entre les mains des terroristes non modérés. Autant qu’un terroriste puisse être “modéré” et qu’il soit possible de les distinguer …
Pour mettre fin à l’escalade du conflit, et face à l’inaction flagrante de la coalition américaine, la Russie a décidé d’envoyer 6 bombardiers TU-22M3, partis d’une base militaire située en Russie, pour nettoyer ce nid terroriste. La mission fut accomplie ce mardi 12 juillet.
Six bombardiers Tu-22M3 ont décollé de leur base en Russie et ont réalisé «un tir concentré de bombes à fragmentation contre les infrastructures du groupe terroriste de l’EI», a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué publié en anglais sur le réseau social Facebook.
Les tirs ont visé les localités de Arak (35 km à l’est de Palmyre), et de Al Soukhna (70 km au nord-est de Palmyre), et détruit, selon le communiqué, un camp, trois entrepôts de munitions, trois chars, une dizaine de véhicules ainsi qu’«un grand nombre d’ennemis». Le ministère a également précisé que les membres de la coalition internationale menée par les Etats-Unis avaient «été informés à l’avance» des frappes.
Plus concrètement, un camp d’entraînement a été détruit, 3 entrepôts d’armement, 3 tanks, 4 blindés et 8 auto-mitrailleuses, sans compter les combattants.
Cette intervention aérienne russe est la première depuis la mise en place du “régime de silence” décrété en février. Et elle intervient alors que les groupuscules terroristes tentent d’utiliser cette période pour se renforcer et se repositionner. En intervenant, la Russie a clairement démontré qu’elle ne s’est pas retirée définitivement du conflit, elle participe au processus de pacification, mais les groupes terroristes ne sont pas concernés par le cessez-le-feu, ce que la coalition semble oublier. Autant que l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui se lave les mains de la coopération entre l’opposition et le régime d’Assad, bloquant le processus des pourpalers directs entre les parties belligérantes et renvoyant la balle aux russes et aux américains pour qu’ils règlent la situation sur place. Position inacceptable de la part de l’ONU, ce que le ministre russe des affaires étrangères S. Lavrov a rappelé.
Autant que Daesh, l’aviation russe a bombardé l’espoir des Etats Unis de laisser pourrir le conflit sur place, pour ensuite pouvoir accuser Assad d’avoir violé le cessez-le-feu et s’en débarasser avec l’aide le cette soi-disant “opposition modérée” armée et entraînée par les américains et la “coalition démocratique”.
Karine Bechet-Golovko
comments powered by HyperComments