Le début de l’été est généralement le cadre d’une montée de tensions sur la ligne «frontière» entre l’Ukraine et la zone séparatiste du Donbass. Cette augmentation des violences vise à forcer la main à la Diplomatie Européenne lors du renouvellement des sanctions contre la Russie qui a lieu en juillet chaque année.
Ce fut déjà le cas durant le mois de juin 2015 marqué par les micro-combats de Marïnka, qui à eux seuls avaient presque justifié ce renouvellement. Les violations du cessez-le-feu sont organisées par les bataillons autonomes issus du mouvement Praviy Sektor (DUK PS, Corps des Volontaires Ukrainiens / Praviy Sektor). En cas de coups durs diplomatiques, l’indépendance de ces bataillons vis à vis des FAU permet au Gouvernement Ukrainien de pouvoir plaider sa bonne foi dans le respect des accords de Minsk. D’une manière générale, le maintien d’une tension dans la zone de l’ATO (NDR : La soi-disant opération terroriste, plus exactement la guerre en Ukraine contre la population russophone dans le Donbass) est un des piliers de la politique ukrainienne, pour qui le retour à des relations normales de l’EU avec la Russie serait une trahison.
C’est dans le cadre de ces tensions dans la région de Debaltsevo entre les villages de Luganske et Troitske que le baryton Vasyl Slipak a trouvé la mort le 29 juin 2016 au lever du jour. Il a été tué alors qu’il servait une mitrailleuse par une balle de gros calibre qui l’a atteint au bas de l’abdomen après avoir traversé une caisse de munitions et son gilet pare-balles. Vasyl Slipak était membre du Groupe d’Assaut du 7éme bataillon du DUK. Le DUK est composé essentiellement de nationalistes ukrainiens issus des mouvements «Trident», «UNA-UNSO», c’est à dire la frange la plus extrême du nationalisme ukrainien. Et à la vu des propos de Vasyl Slipak sur la valeur des accords de Minsk nul ne sera surpris d’apprendre qu’il trouva la mort en les violant.
Si l’annonce de sa mort a été largement reprise par la presse française, aucun journaliste n’a pris la peine d’en donner le contexte exact comme nous venons de le faire. Le plus choquant dans les articles de la presse hexagonale, c’est que plus le journal est marqué à gauche et connu pour sa ligne éditoriale anti-extrême droite française (FN), plus les omissions sont importantes.
Ainsi, Libération parle d’un engagement «parmi les volontaires combattant contre les milices séparatistes et l’armée russe dans le Donbass». Ajoutant ainsi au déni, le mensonge.
BFM-TV parle comme l’Obs. 20Minutes et France Musique d’un «mouvement ultranationaliste» doux euphémisme pour des mouvements purement fascistes et ouvertement bandéristes.
Donc, aucun n’a pris le parti de souligner l’engagement politique réel de Vasyl Slipak, ni de se demander pourquoi un chanteur lyrique de talent a pu trouver la mort dans ces conditions. Peut-être de peur de causer la nausée parmi leurs lecteurs à qui la lutte contre l’extrême droite tient tant à cœur ?
Toujours dans le but d’angéliser la canaille bandériste l’Obs et France Musique parlent de son association «“Opera Friends For Children”» venant en aide aux enfants. Alors que la presse Ukrainienne parle de “Fraternité Ukrainienne/Українське братство”, qui soutenait les bataillons du DUK (achat d’un véhicule, équipements militaires variés). Le principe de mettre l’aide aux enfants en avant n’est pas nouveau pour caché des activités moins philanthropiques. Nous l’avions déjà signalé pour «France-Ukraine Solidarité» qui sous le couvert de l’humanitaire équipait le bataillon Aïdar accusé de crimes de guerre par l’ONU.
Gageons que la presse française payera un jour d’avoir fermer les yeux et ainsi légitimé la bête immonde renaissante en Ukraine. Chemin faisant, elle fait le lit de tous les mouvement d’extrême droite…
Sur sa page Facebook Vasyl Slipak, glorifiait Stepan Bandera, Roman Tchoukevitch et la 14éme division SS «Galicie». Ce qui marque une rupture totale avec le style de Bourgeois-Bohême qu’il mena durant sa vie «française» antérieure aux événements de Maïdan. Ces événements n’ont fait que réveiller en lui, sa face cachée la plus obscure. Issu d’un atavisme familiale très marqué par l’UPA, le bandérisme. Vasil Slipak n’a fait que marcher dans les traces de son père nationaliste ukrainien de la première heure. Ce dernier avait emmené son fils manifester le 22 janvier 1990 à Lviv, lors de la chaîne humaine entre cette ville et Kiev, manifestation pilotée par la CIA et organisée par les mouvements nationalistes issus de l’UPA.
On arrive là, à un point très important du nationalisme (fascisme) ukrainien. L’endoctrinement morbide de la jeunesse au niveau familial et communautaire, où chaque génération forme la génération future de bandériste. Malgré l’absence de progéniture, Vasyl Slipak ne manquait pas à ce rôle de formateur de la jeunesse en se rendant au centre de vacance de Rosey (70) où il s’émerveillait de rencontrer le petit-fils et arrière petit-fils de son idole Stepan Bandera.
Vasyl Slipak avait donc comme le dieu antique Janus, deux visages, un policé, charmant, cultivé, pour le temps de paix et un autre pour la guerre. Ce qui l’avait poussé à s’identifier à son personnage préféré Méphistophélès, à se raser le crane à la mode cosaque et à tronquer ses costumes distingués contre des treillis, surprenant ainsi la plupart de ses amis et en choquant d’autres.
Vasyl Slipak, incarne à lui seul le suicide de l’Ukraine, un immense potentiel corrompu par une haine, des idées d’un autre siècle. Ce n’est pas un sniper qui a tué Vasil Slipak, mais le bandérisme, la haine de l’autre et de la Russie.
Laurent Courtois
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