La guerre du Donbass entre-t-elle dans une nouvelle phase ? (1)
Actuellement la crise ukrainienne, après une valse hésitation consécutive à l’élection de Trump et les interrogations suscitées par ses promesses de campagne, semble aborder une nouvelle phase où les accords de Minsk risque d’être définitivement déconnectés des actions engagées qui risquent de s’orienter vers une radicalisation et une régionalisation de la guerre dans le Donbass si on en croit les gesticulations et les réformes engagées par la junte de Kiev au moment ou le président ukrainien Porochenko doit rencontrer le Président Trump…
Un projet de “Loi pour la réintégration du Donbass” est actuellement en train d’être défini en Ukraine, et prochainement débattu. nous essayons ici de suivre son évolution et ses perspectives pour l’Ukraine que Kiev veut entraîner dans une guerre ouverte et officielle contre Moscou via le Donbass.
1 / Kiev veut changer de braquet
Ces derniers jours, plusieurs faits et déclarations laissent à penser que l’Ukraine, sans remettre en question son agression militaire contre les populations russes du Donbass (bien au contraire), veut tourner la page de sa cynique “Opération Spéciale Antiterroriste” qui depuis 3 ans s’est enlisée dans une guerre de tranchée hémorragique, pour tenter de définir et d’amorcer une nouvelle phase de cette guerre indirecte déclenchée contre la Russie à travers les russes vivant dans les anciens oblasts de Donetsk et Lugansk revenus depuis des Républiques Populaires.
Alexandre Turtchinov veut changer le cadre militaire
Alexandre Turtchinov qui est surnommé aussi “le pasteur sanguinaire” est ne l’oublions pas le “père” de la guerre dans le Donbass, car c’est lui en tant que Président ukrainien par interim après le putsch du Maïdan, qui déclenche sur les conseils (ordres ?) du Directeur de la CIA John Brennan l’ “Opération Spéciale (Anti)terroriste” contre le Donbass en avril 2014.
3 années et plus de 10000 morts plus tard, le pasteur sanguinaire veut transformer son monstre…
Car après avoir été Président du parlement ukrainien, la Verkhona Rada, Turtchinov en tant que “Secrétaire général du Conseil de Défense et de Sécurité Nationale” continue de superviser les opérations militaires déclenchées dans le Sud Est aux frontières de la Russie.
Récemment, Turtchinov qui est membre de la coalition radicale du parlement appelé “Parti de la guerre” (avec Timochenko, Pariuby, etc…et les nationalistes radicaux) a lancé le projet de faire évoluer le format de l’ATO vers celui d’une guerre hybride globale menée dans le Donbass contre la Fédération de Russie qui est accusée de l’avoir envahi.
«Il est temps non seulement de reconnaître l’invasion des territoires de certaines régions de Donetsk et de Lugansk, mais il est clair, qu’au niveau législatif il faut redéfinir les bases de la politique de l’Etat pour leur libération. Une technologie efficace pour protéger le pays, et cette loi est nécessaire de donner au président le droit d’engager l’armée et d’autres formations militaires contre l’agression hybride de la Fédération de Russie»
En d’autres termes, Turtchinov veut redéfinir non seulement le nom de cette opération militaire lancée contre le Donbass mais également, en modifient son échelle et sa portée qu’il veut étendre jusqu’à la Russie désignée officiellement comme l’ennemi, engager une véritable déclaration de guerre contre Moscou !
Vladimir Groysman veut changer le cadre législatif
Vladimir Groysman, le 1er Ministre de l’ Ukraine, au sujet du conflit du Donbass a confirmé l’intention de récupéré prochainement les territoires séparatistes de Donetsk et Lugansk en s’inspirant de l’expérience croate des années 90 lorsque les nationalistes ont réduit à néant la République serbe de Krajina en 1998.
Kiev a annoncé avoir créé un groupe de travail conjoint des représentants de l’ Ukraine et de la Croatie pour apporter et adapter l’expérience croate à l’objectif de réduire les Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk.
Lorsque l’on connaît les méthodes employées dans l’ex-Yougoslavie dans les conflits ethniques rallumés pour servir l’interventionnisme occidental et la préemption de territoires géostratégiques dans les Balkans, il est inquiétant (mais pas surprenant) que Kiev veuille appliquer la même stratégie dans le Donbass.
Pavel Klimkin veut changer le cadre diplomatique
Le 11 mai lors d’un voyage à Washington, le Ministre ukrainien des Affaires Etrangères, Pavel Klimkin veut de son côté impliquer plus les USA en Ukraine en demandant qu’ils siègent à la table des négociations de Minsk… à la place de la Russie !
Cette proposition qui s’inscrit dans une dynamique russophobe belliciste et sonnerait définitivement et officiellement le “Format Normandie” pose également un problème du côté européen et particulièrement de celui de l”Allemagne qui verrait diminuer son leadership diplomatique au profit d’un ingérence étasunienne renforcée.
Tout au mieux Kiev pourrait obtenir la tenue de réunions en parallèle de celles de Minsk avec les USA (et sans la Russie), ce qui enliserait encore plus les chances d’arriver à un dénouement diplomatique de la crise, car la véritable intention de Kiev est d’engager plus loin encore les USA et derrière eux l’OTAN dans leur soutien à l’Ukraine en guerre.
Car actuellement le détonateur ukrainien a conscience de n’être pas suffisamment raccordé aux alliances politiques et militaires occidentales qui sont encore hésitantes a s’engager ouvertement derrière leur chien bandériste dans un conflit militaire et même diplomatique avec Moscou. Il va lui falloir obtenir des alliances, garanties et aides supplémentaires à l’Ouest.
Une escalade militaire qui confirme les déclarations bellicistes de Kiev
Depuis le début du mois de juin l’escalade militaire de Kiev se poursuit frappant les positions défensives des Républiques du Donbass mais aussi et encore leurs quartiers résidentiels, provoquant de nouvelles victimes parmi la population civile
Actuellement sur le front, les indicateurs sont revenus dans le rouge, avec une reprise des bombardements ukrainiens et surtout un nouveau déploiement d’unités d’assaut, d’artillerie dont les armes lourdes (obusiers et chars de combat) sont pourtant interdites sur le front par les accords de Minsk 2.
La semaine dernière, un pont aérien militaire a été observé pendant plusieurs jours et nuits sur l’aéroport militaire de Kiev ainsi que des départs de convois ferroviaires acheminant selon plusieurs observateurs plus de 200 véhicules blindés en renfort des unités déployées déjà autour du Donbass.
Sur le terrain, les accrochages et échanges de tirs sont en augmentation, ainsi que les pertes humaines et les destructions matérielles, et les observateurs internationaux, de l’OSCE à l’ONU redoutent une nouvelle phase active du conflit pendant les mois d’été.
La guerre, l’ultima ratio d’un régime ukrainien à l’agonie
Même les ukrainiens eux-mêmes reconnaissent que leur pays malgré les perfusions occidentales vit un effondrement total sur plusieurs niveaux : économique, étatique, social et même international, et de plus en plus de personnes parlent aujourd’hui ouvertement de la nécessité d’organiser avant la destruction irréversible de l’Etat un troisième Maïdan (après ceux de 2004 et 2014)
Aujourd’hui le gouvernement ukrainien est arrivé dans une impasse trop étroite pour faire demi tour ou varianter sa politique. il est acculé et poussé à jouer la dernière carte qu’il a en main : la guerre, cette option qui n’est autre que la fuite en avant classique de tous les régimes totalitaires de l’Histoire quand ils sont arrivés au pied du mur de leur folie destructrice.
Le régime de Kiev désire donc se donner tous les moyens militaires mais aussi législatifs et diplomatiques pour relancer la guerre, en instaurant une loi martiale dans la zone de la guerre et en modifiant la constitution ukrainienne pour la mettre au service du génocide du Donbass . Prochainement un projet de loi «sur la restauration de la souveraineté de l’Etat de l’Ukraine sur le territoire occupé temporairement des régions de Donetsk et de Lougansk» va être soumis au parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, par Alexandre Turtchinov (que certains pronostiquent comme le prochain 1er Ministre) pour relancer la guerre contre la Russie à travers le Donbass.
Cette volonté d’en finir par la force avec le Donbass séparatiste est confirmée par plusieurs autres personnalités plus ou moins psychotiques de cette Ukraine agitée depuis 3 ans par des bouffées délirantes de plus en plus inquiétantes. Ainsi ce Zoryan Shkiryak, conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur qui déclarait ce 15 juin sur la chaîne ukrainienne “Canal 5” à propos du Donbass séparatiste «Nous allons libérer définitivement ce territoire et le nettoyage va certainement avoir lieu. Cela ne fait aucun doute»
Mais cette carte de la guerre est pour Kiev compliquée et délicate à jouer car si le Donbass militaire est à la portée de son armée, une nouvelle offensive avec les conséquences impopulaire qu’elle implique (pertes civiles et militaires, mobilisation, loi martiale etc…) risque de déstabiliser encore plus un régime déjà sur un siège éjectable, et surtout de provoquer l’entrée réelle sur la scène militaire du joueur russe qui ne laissera pas massacrer la population du Donbass.
En attendant, il faut admettre que le risque de guerre régionale augmente de jour en jour au fur et à mesure que ce gouvernement fantoche, mis en place sur la Maïdan par les laquais européens de la ploutocratie mondialiste et pris à la gorge par sa propre main. Il faudrait pour en finir avec cette guerre et gagner la paix que ce régime hystérique qui ne contrôle plus rien soit renversé par une population ukrainienne décidée à prendre réellement sa destinée en main, avant qu’il ne joue avec les incendiaires mondialistes qui tirent les ficelles la carte de la guerre totale, et là cela est devenu urgent !
Erwan Castel, pour Novorossia Today
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