On sait très bien que les barbouzes, espions et autres délateurs ne sont pas les enfants de choeur. Mais on est parfos écoeuré en découvrant à quel point cela peut être le cas.
Ainsi donc Edward Snowden réfugié depuis deux ans en Russie s’est permis de partir en invectives contre le pays qui l’avait accueilli c’est à dire la Russie. Lors d’une conférence vidéo à l’occasion du prix Bjornstjerne Bjornson pour la liberté d’expression qui lui a été remis, il a tancé vert son pays d’accueil. Interrogé sur la liberté d’expression, il a déclaré : « Cette résolution au sein du gouvernement russe pour contrôler de plus en plus internet, contrôler de plus en plus ce que les gens voient, y compris certaines parties de leur vie privée, pour décider ce qui est la manière adéquate ou non d’exprimer son amour l’un pour l’autre, non seulement c’est fondamentalement mal, mais ce n’est le rôle d’aucun gouvernement».
La phrase un peu hermétique de Snowden est à connotation scandaleuse et en appelle à des commentaires savants. Faut-il comprendre que M. Snowden se serait senti visé par l’approche russe d’homosexualité qui n’est point interdite mais juste tolérée du bout des lèvres dans ce pays à forte tradition orthodoxe ? Si c’est le cas on ne peut que saluer le gouvernement russe qui défend les vraies valeurs chrétiennes contre vents et marées. On ne sait toujours pas si Snowden a voulu s’ériger en chantre d’amour libre, mais il est sûr que n’eût été son statut protégé de réfugié et sa vie en ermite, il pourrait avoir des accrochages avec les Russes qui n’apprécient guère les valeurs homo si chères au monde anglo-saxon.
C’est dire qu’il ne s’agit point d’une restriction imposée par le gouvernement russe à l’encontre de ceux qui veulent « crier ouvertement leur amour sur la place publique ». Il y va d’une approche propre à toute la société russe ou, du moins, à sa majorité absolue. Ceci dit si M. Snowden entendait autre chose que l’amour homosexuel et sa propagande, nous ne savons pas trop ce qu’il voulait dire par là. La Russie tolère toutes sortes de liberté d’expression mais elle a l’intention de fermer son espace public internet à tous les sales pervers désireux de se trouver des esclaves sexuels. La Russie poursuit les violeurs d’enfants. Cela est et sera toujours le cas.
Au nom de l’image positive de ce cher Edward, nous espérons qu’il ne partage pas les idées des gens qui bradent des films pornos avec ados ou plaident la formation à la vue sexuelle avant la puberté. Parce que si c’est le cas, il vaut mieux pour l’ancien barbouze de ne pas trop faire étalage de ses idées dans le pays où il a avoué « n’avoir jamais voulu vivre ».
Il est tout de même intéressant de noter que tous les Etats qui lui sont pourtant si proches et chers – ceux de l’Amérique Latine ou encore la Norvège – ont formellement rejeté sa demande d’asile. L’orphelin de sa civilisation occidentale s’est réfugié à contrecoeur dans l’antre du loup.
Il est encore heureux que, mû par des idées samaritaines, le gouvernement russe ne soit pas rancunier. En bonne et saine logique M. Snowden aurait dû se faire expulser de la Russie dont les normes de la liberté d’expression ne lui conviennent pas. Il a déclaré lors de sa conférence qu’il ne misait jamais sur sa sécurité et qu’il se serait fait presque piéger par Jullian Assange, son éditeur, en transitant par la Russie où il a dû débarquer après qu’il eut appris le gel et puis l’annulation de son passeport américain. Puisque M. Snowden n’a cure de sa protection, autant lui donner une chance de rester fidèle à ses paroles et de ne pas prolonger son titre de réfugié apatride en l’expulsant vers un pays qui veuille l’accueillir. L’ennui est qu’aucun pays ne le veut.
Alors, à son corps défendant, l’ancien espion made in NSA s’oblige à demeurer encloîtré en Russie. On comprend qu’il devrait souffrir le martyre ce qui ne l’empêche pas de rester en vie. En même temps, son éditeur Assange dont le sort est beaucoup moins enviable végète dans une pièce minuscule d’une ambassade à Londres sans aucun droit de sortie. Lui au moins ne se plaint pas de se trouver dans un pays où ses libertés ne sont pas respectées. Et quelque chose me dit qu’Assange devrait pester en voyant l’ingratitude de son ami Snowden qui crache joyeusement dans le puits où il s’abreuve en se promenant aux frais de la princesse à travers un pays vaste comme un continent.
Alexandre Artamonov
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3 Comments
Mimi
Avant de porter un jugement j’aimerai avoir le texte exact en vidéo de l’entretien.
Il faut savoir que ce sont des phrases qui viennent du Canada et on connait la capacité de ce pays a pervertir les discours surtout venant de la Russie .
Alors faite attention et vérifiait bien.
Merci
Artamonov
Je comprends bien votre souci. La seule chose que je puisse vous dire est que le premier ministre russe à, lui aussi, commenté les paroles de Snowden à la télévision russe. Il a dit que Snowden est un réfugié et a pleins droits de s’exprimer comme il veut. Je vais cependant essayer de retrouver la vidéo et vous la faire parvenir. Cordialement, Alexandre
Denis Duboy
En tant que Canadien je suis 200% en accord avec vous.