Les combats se sont considérablement intensifiés sur la ligne qui sépare la République non reconnue de Donetsk du territoire contrôlé par les pouvoirs kiéviens. En voilà les raisons.
Courant les dernières 24h, le commandement opérationnel de la DNR (la République Populaire de Donetsk) non reconnue a répertorié près de 200 cas des tirs depuis les positions des FAU (les Forces Armées Ukrainiennes).
Au cours des dernières 24 h, les forces du régime kiévien ont pilonné 193 fois le territoire des deux Républiques. La situation en République Populaire de Donetsk reste tendue,
— a informé ce lundi l’agence de presse de Donetsk (NDT : DAN).
Selon les informations officielles de la DNR, au total, les forces ukrainiennes ont tiré 88 obus de mortier calibre 120 et 82 mm, elles ont également utilisé des lance-grenades et des fusils d’infanterie.
A son tour, au cours d’une émission en direct de la chaîne «112 Ukraine» lundi dernier l’officier chargé de relations presse du secteur de Donetsk des FAU Vladislav Volochine a déclaré avoir répertorié 10 tirs du côté de la DNR.
La situation dans la zone de Donetsk reste tendue. Au cours des derniers 24h, nous avons répertorié 10 tirs dont la plupart a eu lieu pendant la seconde moitié de la journée te a duré jusqu’à la nuit,
— a-t-il dit.
Selon lui, les forces de la DNR ont tiré en direction d’Avdeïevka.
Les rebelles ont tiré essentiellement sur Avdeïevka, en utilisant les mortiers de 82 mm interdits par les accords de Minsk, ainsi que des fusils de l’infanterie, des mitrailleuses de grand-calibre et des grenades. A part cela, pour la première fois depuis ces derniers temps ils ont tiré sur nos positions près de Nevelskoïe aux mortiers 120 mm. La situation n’était pas calme près de Zaitsevo et sur d’autres axes. Chaque jour, la situation devient de plus en plus menaçante,
— a dit Volochine.
L’agence Ukraina.ru a essayé d’y voir plus clair, pourquoi de nouveaux foyers de tension se créent en permanence dans le Donbass.
La première raison : les accords de Minsk ne trouvent pas de soutien auprès des parlementaires de la Rada.
En commentant l’escalade des tensions dans le Donbass, le responsable du Service informationnel international du bureau politique du ministère de la Défense de la DNR Vladislav Breeg a dit à l’agence Ukraina.ru que les pouvoirs kiéviens cherchent à provoquer une offensive du côté de Donetsk pour dénoncer ouvertement les accords de Minsk.
Je considère qu’il s’agit de provocations sans équivoque ayant pour but de saborder les accords de Minsk. Pas plus tard qu’aujourd’hui, la représentante de l’Ukraine dans le groupe de contact Olga Aïvazovskaïa a déclaré que la loi sur l’amnistie ne sera signée qu’après les élections qui, selon elle, n’auront lieu qu’une fois l’Ukraine aura repris le contrôle sur la frontière avec la Russie. C’est pour cette raison que nous voyons actuellement des provocations ayant pour but de nous forcer à passer à la contre-offensive. Après quoi, Kiev pourra déclarer haut et fort que ce sont la DNR et la LNR (la République Populaire de Lougansk) qui ont «sabordé les accords de Minsk,
— a souligné Vladislav Breeg.
Selon lui, les autorités ukrainiennes font sciemment pour freiner la mise en application des clauses des accords de Minsk, car «ils ne sont pas en mesure de tenir leurs engagements». En effet, la coalition pas du tout stable qui s’est constitué à la Rada ne permets pas d’adopter les amendements à la Constitution de l’Ukraine. Plus encore, même d’adopter des lois sur le Donbass qui ne nécessitent pas une majorité constitutionnelle reste problématique : leur soutien à la Rada (le parlement ukrainien) est extrêmement faible.
La deuxième raison : Kiev craint l’apparition d’une force centrifuge.
Même en imaginant que le nombre nécessaire des voix à la Rada soit trouvé et que le vote n’aggrave pas à l’extrême la crise politique permanente qui existe dans le pays, provocant des élections parlementaires anticipées et, probablement, celle du président même, le statut particulier du Donbass représente un danger en soi. Accorder ce statut à une partie des territoires et non pas aux autres reste problématique.
Cela reste particulièrement d’actualité pour les territoires qui prétendent à bénéficier d’une autonomie nationale et culturelle (les zones peuplés avec une densité élevée par des Roumains, des Slovaques et des Hongrois en Transcarpathie ou des autonomies bulgares et gagaouzes dans l’oblast d’Odessa). Tout cela peut provoquer une nouvelle spirale de confrontation dans la société ukrainienne.
La dernière chose dont Kiev aurait besoin, c’est d’avoir affaire à un défilé de souverainetés. Qui, à présent, peut se déclencher sur des bases parfaitement légales. Car ce qui est autorisé au Donbass, ne saura être interdit aux autres régions.
La troisième raison : les USA veulent botter Porochenko en touche.
La fatigue des USA et de l’Europe par l’indécision de Porochenko se fait ressentir.
Ce que les accords de Minsk ne sont pas mis en œuvre est, à vrai dire, normal et bien du point de vue des USA. Mais en même temps, l’Ukraine doit faire preuve de sa bonne volonté pour les appliquer pour ne pas mettre les USA dans une situation embarrassante devant la France et l’Allemagne,
— écrit l’ex-député de la Rada Oleg Tsarev sur sa page VK.
Le processus pacifique doit avoir lieu d’une manière ou d’une autre. Ainsi, le fait que les autorités kiéviennes se compromettent aux yeux des Européens oblige les Américains à entreprendre des actions pour changer le format des négociations sur l’Ukraine..
Notamment, avril dernier, lors de sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président des Etats-Unis Barak Obama a proposé d’intégrer les représentants de Washington au format Normandie. D’après l’adjoint du rédacteur en chef d’un média ukrainien «Le miroir de la semaine» Sergei Rakhmaninov qui fait la référence à ses propres sources, Frau Merkel a décliné poliment cette proposition.
La récente visite de Victoria Nuland à Moscou est également liée avec la tentative de lancer le débat sur un nouveau format des négociations sur l’Ukraine. Il se peut qu’on souhaite utiliser comme modèle les mécanismes rodés en Syrie. Notamment, la proposition des USA prévoit la création d’un groupe de pays qui sera chargé de décider du sort de l’Ukraine avec une implication directe aux négociations des représentants américains.
Ainsi, il pourrait être question d’exclure des négociations le facteur de la politique interne de l’Ukraine qui irrite de plus en plus les partenaires occidentaux. Car dans sa lutte pour conserver le pouvoir Porochenko pourrait se mettre à l’encontre de la position aussi bien de Bruxelles, que de celle de Washington. Si cela arrivait, le rôle de l’Ukraine sera nivelé au rôle d’un simple récipient des décisions adoptées par un groupe des négociateurs. Pour des raisons évidentes, le président ukrainien ne saurait pas être content de voir ainsi son statut baisser sur l’arène internationale. Ainsi, il mène sa propre «guerre» au sens propre comme au figuré.
Vassili Temnyï
Source
Traduit depuis le russe par Svetlana Kissileva
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