A. Navalny, l’icône occidentale portée depuis des années par l’Occident pour faire tomber ce qui est appelé “le régime de Poutine“, vient de lancer, dans cette période pré-électorale en Russie, le début d’une Révolution en couleur, ici verte. Certes, la Russie n’est pas l’Ukraine, l’Etat n’est pas en faillite et le Président bénéficie d’un réel soutien populaire. Pour autant, ce mouvement n’est pas à prendre à la légère: ce sont les minorités qui font les révolutions, pas les majorités. Elles n’en ont pas besoin.
Les manifestations du 26 mars
Ce dimanche 26 mars, Navalny a voulu organiser des manifestations “contre la corruption” dans 84 villes russes, dans une vingtaine de villes un accord a été trouvé quant au lieu. A Moscou et à Saint Pétersbourg, leur demande de manifester dans le centre a été refusée, il leur a été proposé une alternative, que, évidemment, ils ont à leur tour refusé.
Les autorités ont prévenu que si les manifestants se présentaient sur les lieux non autorisés, ils seraient arrêtés. Tout aussi évidemment, A. Navalny a appelé ses partisans à sortir et à se regrouper, à marcher, se promener, à Moscou sur Tverskaya et à tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Le mouvement a pris de l’ampleur. L’on a compté environ 10 000 personnes à Moscou. Finalement, pour n’avoir pas voulu se diriger vers le lieu autorisé et après avoir fait monter la pression avec la police, environ 500 personnes furent arrêtées, Navalny en premier dès son arrivée sur les lieux. Un policier est mort des suites des blessures qui lui ont été infligées par la foule.
A Vladivostok, un millier de personnes est sorti dans les rues, une quarantaine de manifestants a été arrêtée et ils ont été relâchés petit à petit. 800 personnes à Volgograd sont sortis dans la rue, dont la moyenne d’âge est de 15 à 25 ans. Cette jeunesse des manifestants a été remarquée dans toutes les villes. A Moscou, plus de la moitié ne sont que des écoliers.
Les prémisses
La lutte contre la corruption
L’affirmation d’un but qui soit compréhensible et puisse être compris dans les réseaux sociaux est très important pour la réussite de ce type de mouvements. La lutte contre la corruption est idéale: elle est acceptée par le pouvoir, elle est demandée par la population, elle est promue par les médias. Qui peut être contre la lutte contre la corruption. En plus ça fait des hashtag courts et expressifs.
A. Navalny est justement particulièrement connu pour son Fonds de lutte contre la corruption, qui ne l’empêche pas de tremper dans des affaires très louches, ou quand la lutte contre la corruption est une activité très rentable (voir notre aricle ici) ou encore lorsque cet “opposant” bénéficie de puissants soutiens (voir notre article ici). L’on peut aussi rappeler comment Edinaya Rossiya a largement aidé Navalny à se présenter aux élections du maire de Moscou (voir ici).
Donc, A. Navalny sort début mars une “grande enquête” sur la corruption, que vous trouverez ici sur son site. D. Medvedev, Premier ministre, aurait mis en place des schémas juridico-financiers complexes lui permettant d’être en possession de propriétés diverses et de vignobles. Ces accusations ne sont pas nouvelles, mais elles sont remises au goût du jour. les élections s’approchent, le temps est venu.
La montée médiatique
Evidemment, cette vidéo tourne de manière quasi virale dans les réseaux sociaux. Elle est simple, avec beaucoup d’images, peu d’analyses, mais des drones survolent des terres, Medvedev apparaît sur des photos, des schémas sont mis en avant. Un véritable travail … mais comment le qualifier? Un bon travail jouant sur l’opinion publique. Et le nom de la vidéo “On vam ne Dimon” servira de hashtag sur twitter pour regrouper les troupes lors des manifestations. Pratique.
Pour renforcer le pathos, on lance une vidéo d’un enfant qui prononce avec difficulté un texte préparé par les adultes. La technique est rodée, elle est infaillible pour faire trembler les “bonnes âmes”. Le petit Sviatogor Bouianine, 8 ans, s’adresse au Premier ministre:
En substance, l’enfant se présente et dit qu’avec son père ils ont regardé la vidéo sur Medvedev où il est dit qu’il possède des biens pour 77 milliards de roubles et qu’avec cette somme l’on peut nourrir toute une année les habitants de sa république russe de Bouriatie. Est-ce que c’est vrai?
La manipulation est grossière, mais pas plus que celle de la petite fille d’Alep qui écrit et parle en anglais sur twitter et raisonne sur la politique internationale. C’est le même procédé. Ainsi un enfant est apte à saisir les enjeux d’un montage juridico-financier présenté comme complexe? Nous vivons à l’époque du génie généralisé. Celui qui a envie d’y croire y croit, ça sert sa propagande. Le silence des autres est dérangeant. La manipulation des enfants devrait être méprisée par tous, provoquer un rejet instinctif, mais non. Il semblerait que notre époque n’ait plus de limites. Il faut dire qu’elle a été préparée avec tous les show télévisés d’un goût plus que douteux autour des enfants, avec toutes ces pseudo-écoles pour les milliers de “génies” qui sortent de terre de manière spontanée. Il ne s’agit que d’un degré de plus, mais un “accord” a été obtenu sur le principe.
La pression monte et un député communiste déclare que dans ce silence de Medvedev et du Kremlin sur cette affaire, il s’adresse aux organes d’enquête pour que la lumière soit faite. L’idée pourrait être bonne, si elle n’était pas utilisée pour renverser la présomption d’innocence, lorsque certains déclarent que la vidéo du Fonds de Navalny est une preuve directe de la corruption de Medvedev tant que les organes d’enquête ne prouvent pas l’inverse. Si l’on fait un parallèle avec la France, l’on pourrait dire que la tentative de F. Fillon de s’expliquer systématiquement sur les affaires que la presse lui met sur le dos n’a en rien aidé à faire passer le message dans la population. Il a d’ailleurs rapidement déclaré que désormais ce seraient ses avocats qui s’exprimeraient sur le sujet.
L’enchaînement des mécanismes juridico-médiatiques montre bien le caratère non naturel des évènements. Et la révolution de couleur se rappelle à notre mémoire. La vague de contestation dite “libérale” de 2011, Balotnaya, a échoué, car ses leaders n’avaient strictement aucun programme et leurs positions étaient rejetées par la majorité de la population. Sans leader et sans idées, le mouvement a tourné court.
Les éléments de la révolution de couleur
Une personne: Navalny
Les leçons de l’échec de Bolotnaya ont été tirées. Les slogans anti-russes ne passent pas dans la population, surtout après le rattachement de la Crimée, devenu marqueur politique. Ainsi, la position de Navalny est beaucoup plus ambigüe, comme le remarque la presse française. Il ne promet pas de rendre la Crimée à l’Ukraine s’il est élu et ainsi ne rompt pas le consensus de Crimée, devenu un élément fondateur de la nation russe. Il ne s’oppose pas non plus directement à V. Poutine et affirme la nécessité d’une immunité à son encontre. Il joue donc la carte nationale. A l’inverse du mouvement de Bolotnaya.
Le projet Navalny a ainsi été reformaté et s’est adapté aux nouvelles exigences politico-sociales, qui ont été très bien, très professionnellement analysées. Le mouvement est personnifié. Comme les leaders sur la scène du Maïdan, il y a un interlocuteur, un visage, un nom.
Une couleur: le vert
Chaque Révolution formatée doit avoir son symbole, généralement une couleur: orange en Ukraine, rose aux Etats Unis contre Trump, verte en Russie.
Et la couleur doit avoir une raison d’être. Le rose américain vient du mouvement LGBT, le vert vient du colorant que souvent des opposants à Navalny lui lancent au visage. Comme à Barnaul en Sibérie ce 20 mars lorsqu’il est venu ouvrir son local de campagne.
Mais le vert est aussi la couleur par laquelle les partisans de Navalny ont repeint la très symbolique statue de la Mère Patrie à Volvograd, symbole de la Seconde Guerre Mondiale pour une ville qui en a particulièrement souffert.
Les slogans et les images chocs
Les slogans lancés sont simples et universels, contre le Gouvernement et la corruption. Les manifestants sont officiellement là pour demander des comptes à Medvedev qui n’a pas commenté les déclarations de Navalny. Le tout avec un côté enfantin. Donc inoffensif.
“Dmitri Anatolevitch, l’on ne vous entend pas”.
“Je suis ici parce que l’on n’entend rien à la télé à propos des vignobles de Medvedev” et “Nous sommes méchants, notre humeur est comme ci comme ça”.
Certaines images simples et efficaces sont lancées, évidemment de violences policières, contre des personnes présentées comme faibles, mais sorties du contexte:
Un enfant a été interpelé par la police lors d’une manifestation, lit-on dans les réseaux sociaux. Sans autre explication; est-il seul, où sont ses parents, qu’est-ce qu’il fait là-bas? Rien, uniquement de la suggestion. Suit l’image d’une femme. L’on se croirait face aux images des débuts du Maïdan, dans sa phase encore pacifique.
Mais ce qui fait réellement référence, explicitement référence, au Maïdan, l’on peut le lire sur le site d’opposition Dojd, même si la traduction en français ne correspond pas à ce qui est écrit en russe, c’est l’interprétation donnée par les activistes:
Sur le Maïdan, l’on avait entendu ce cri devenu symbolique: celui qui ne saute pas est un russe. Ici, la formulation est reprise et adaptée: celui qui ne saute pas est un medved (ours), en jouant sur le nom de famille du Premier ministre.
La filiation entre ces mouvements et le Maïdan est non seulement assumée, elle est revendiquée.
Le mythe des manifestations “pacifiques”
Evidemment, la manifestation doit être pacifique, au début. Navalny a ainsi appelé ses partisans à manifester à Moscou sur Tverskaya, dans l’hyper centre, et à se promener en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Mais le lieu de la manifestation n’avait pas été autorisé et il était certain de provoquer une collision avec les forces de l’ordre. Permettant ainsi et la médiatisation du refus et celle des arrestations.
Les manifestants déclarent:
“Nous sommes des pacifiques, nous sommes sans armes, la Constitution nous donne le droit de nous réunir ici.”
Au début pas de pancartes, pas de slogans. Certains ont le visage en vert. Petit à petit, les provocations ont commencé. Au départ la police était très aimable. Un policiers, dans un haut-parleur dit:
“Les amis! Ceux d’entre vous qui êtes venus en ce dimanche de printemps, exprimer leur position citoyenne, nous vous rappelons qu’il est possible de le faire dans le Parc Sokolniki, l’accord a été donné. En métro vous pouvez y être en une demi heure”.
La déclaration a été accueillie avec des rires méprisants. Les pancartes sont sorties, les policiers les ont enlevées. Des jeunes sont montés sur la statue de Pouchkine, sur des lampadaires, la police a voulu les faire descendre. Le ton est monté, le comportement de la foule a insensiblement changé au fur et à mesure que le temps passe. Une heure plus tard, la police prévient, cette fois-ci, que ceux qui restent seront interpellés par tous les moyens. Le ton monte, les échauffourés s’accélèrent.
Dans les échanges de coup qui suivirent, un policier a été victime des coups de la foule et est mort sur son trajet à l’hôpital. Aucun mot dans la presse étrangère à ce sujet, ce n’est qu’un policier et la manifestation est pacifique.
En revanche, l’on retrouve tout le soutien non seulement des médias étrangers, mais aussi de l’ancien ambassadeur américain en Russie, dont le soutien très actif à l’opposition est bien connu. Et la rhétorique est la même qu’à propos du Maïdan; l’Etat n’est pas en droit d’assurer l’ordre public, puisque les manifestants veulent lutter pour le Bien et que l’Etat incarne le Mal. Le clivage est simple, simpliste. Si l’on compare avec les environ 400 personnes tuées par la police américaine par an, l’on se demande comment qualifier alors ce pays, au regard des critères avancés par McFaul. Mais, il ne s’agit pas d’analyser les comportements des forces de l’ordre dans les différents pays, il s’agit de cliver. Ce n’est pas de l’analyse, c’est de la propagande. Propagande dont un ancien ambassadeur est un des rouages.
Un conflit soi-disant intérieur: contre la corruption
L’important est de montrer qu’il s’agit d’un conflit intérieur, répondant aux besoins de la société, et non d’une manipulation venant de l’extérieur ou des milieux néolibéraux pro-globalisation. La corruption en Russie, les oligarques en Ukraine, les droits des minorités aux Etats Unis.
Lorsque la télévision d’opposition Dojd a tendu un micro vers ces jeunes pour savoir s’ils pouvaient raconter des cas de corruption qui dégradent leur vie quotidienne dans cette Russie dictatoriale à l’Etat totalement corrompu, ils n’ont rien pu répondre … Un moment de panique sur les visages, rien à dire. Absolument rien.
Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas problèmes de corruption en Russie, cela signifie que ces jeunes ne sont pas là parce qu’ils ont eu un problème avec des policiers corrompus, des juges corrompus ou des fonctionnaires corrompus. A 15 ans, ils ne peuvent de toute manière pas avoir ce genre d’expérience. Ils sont là pour autre chose. Ils sont là parce qu’ils ont mis leur vie et leur réalité dans les réseaux sociaux. Que dans les réseaux sociaux ils ont vu la vidéo de Navalny parlant de corruption. Ils n’ont certainement rien compris aux soi-disant mécanismes juridico-financiers, mais les images étaient belles, les mots étaient simples. A l’adolescence, l’on a besoin de causes évidentes, le bien contre le mal. Ils sont jeunes, ils sont le bien. Ils ont suivi l’appel et sont dans la rue.
Contrairement à 2011, où il y avait un réel mouvement contestataire qui a entraîné de véritables changements dans la politique intérieure russe, ici le mouvement est totalement artificiel, il est contruit autour d’une revendication plausible, suffisamment médiatisée mais est porté par des gens qui ne sont pas concerné par la chose. Ce mouvement est fondé sur des jeunes contrôlés par l’extérieur au gré des réseaux sociaux. Ils ont l’habitude des selfies, ils ont l’habitude d’exprimer leur “position” par des clics, ils ont l’habitude des flash mob. On les appellent, ils sortent, Ca fait partie du jeu. Action ou vérité?
Mais cela est possible car certains éléments du système intérieur le permettent.
Les faiblesses du système permettant l’émergence de ces mouvements artificiels
La faiblesse politique de Medvedev
Les attaques contre Medvedev sont régulières. Tellement régulières, qu’il n’y a rien de “courageux” pour l’opposition ou n’importe qui à critiquer le Premier Ministre. Des pétitions sont lancées sur des sitse globaux, il est souvent l’objet de parodies. Il est vrai que ses dérapages de langage n’aident en rien, son amour presqu’enfantin pour les technologies non plus.
Mais au-delà du fait qu’il plaise ou non, il est Premier ministre et l’attaquer de cette manière, c’est aussi attaquer l’Etat. Attaquer le maillon faible. Selon l’institut de sondage Vtsiom, D. Medeved a une cote de popularité de 16,8% au 19 mars de cette année et la tendance est à la baisse.
Il est vrai que Navalny, à la même date, est à … 0,8%. Le danger politique qu’il présente pour le pouvoir, en cas de fonctionnement normal de la société, c’est-à-dire sans manipulation de l’opinion publique, est donc nul. Tout autant que son poids politique réel.
Or, dans la population, c’est plus la personnalité de Medvedev qui est remise en cause que l’institution du Premier ministre ou du Gouvernement, qui sont au-dessus de 50%, mais dont la tendance récente est également à la baisse. L’on notera que les avis sont quand même partagés, car l’anti-raiting du Premier minsitre est important: 30%.
La position du Kremlin a toujours été de ne pas prendre de décision concernant les nominations/démissions en conséquence directe de mouvement d’opinion. La position est raisonnable dans le sens où l’on ne peut gouverner en fonction des articles de presse ou de pétitions. Mais lorsque le politique a un réel défaut de popularité, cette faiblesse touche toute l’institution.<
Le projet Navalny joue donc sur ce terrain. En utilisant la faiblesse du système et en ne s’opposant pas frontalement à V. Poutine. Il ne veut pas franchir la ligne rouge de l’opposition radicale, même si rien ne le différencie en réalité. Il parle d’immunité en cas d’élection, son mouvement ne serait pas dirigé contre le Président. Est-ce que cela change quelque chose finalement, souvenez-vous de Yahukovitch en Ukraine.
La faible popularité de la politique socio-économique
La Russie réussit à sortir de la crise économique et à relancer sa production intérieure, effet directe des sanctions qui ont mis à mal la tendance néolibérale du bloc socio-économique du Gouvernement. Or, si la politique extérieure, attribuée au Président, a un appui très solide dans la population, la politique intérieure en générale ne satisfait que 38% de la population et la tendance est à la baisse. Quant à la politique économique, seulement 28% de la population est satisfaite, quand 35% ne l’est pas. Les chiffres sont quasiment identiques pour la politique sociale.<
Pour autant, 67% de la population n’envisage pas de prendre part à des manifestation prochainement. C’est pourquoi la formation d’une masse prête à sortir dans la rue “doit être” constituée. Autrement dit, elle est aussi le résultat de la politique menée.
L’affaiblissement de l’école
L’école joue un rôle fondamentale dans la formation de l’individu, qui y prend aussi ses repères. Or, les changements de programme et de manière d’enseigner, sans systématicité ni explications, suivant les recommandations pédagogistes des organismes internationaux, sont pour une grande part dans la possibilité de manipulation des jeunes. Plus le niveau de connaissance est faible, plus l’individu est manipulable.
Utiliser l’ordinateur est appris dès la première classe, alors que la plupart des enfants ne sait pas encore écrire et certains ne peuvent même pas lire. Des enseignants organisent des flash mob de fin d’année dès les premières classes du primaire. Les rédactions et la réflexion sont souvent réduites à des courtes présentations avec images. Le culte du ludique s’est emparé des lieux. Tout doit être léger, simple, accessible. Sinon, c’est que l’enseignant est mauvais. Les examens sont appelés “monitoring”, la lecture d’un texte écrit à la maison est un “projet”, etc. Internet est largement conseillé pour préparer les travaux à la maison, normalisant l’utilisation de sources non vérifiées. Et la plupart des parents trouve cela tout à fait normal, “nous ne sommes plus à l’époque soviétique” étant la justification la plus souvent apportée par ces personnes ne comprenant pas les difficultés dans lesquelles ils vont mettre leurs enfants.
Des étudiants arrivent en fac sans même savoir ce qu’est la Révolution de février, mais ils peuvent participer au Bataillon éternel. L’histoire est transformée en “petite histoire”, la sienne, celle de ses proches, importante si l’on veut connaître ses racines, mais qui ne prend son sens que dans la “grande histoire”, celle du pays. Sinon, elle est déstructurante.
Le culte d’internet et des réseaux sociaux
Le plus drôle, pourrait-on dire, est que D. Medvedev est un grand supporter de la diffusion d’internet partout, le Gouvernement soutient totalement les projets permettant de surfer dans les parcs publics, le métro et tous les recoins de Russie. Car sortir dans un parc sans regarder un écran n’a effectivement plus aucun sens. Le Gouvernement soutient tous les projets tournant autour des nouvelles technologies, qui semblent dotées de toutes les vertues. Chaque école se voit doter en priorité de nouveaux ordinateurs, de tableaux électroniques, comment apprendre sans eux. Le mot d’ordre étant il faut être moderne, vivre dans son temps. Cela tourne à l’imprécation. Suivre le temps ou le créer, les sociétés ont toujours fait leur choix, différent selon les époques.
Car ce sont justement ces jeunes, comme l’ont remarqué tous les médias russes, qui sont sortis dans les rues dimanche après avoir vu la vidéo de Navalny sur Medvedev sur les réseaux sociaux. Leur moyenne d’âge est extrêmement basse, des écoliers, des enfants. Ils sont rentrés chez eux ensuite. Cette fois-ci. Mais on les a appelé, ils sont sortis. Le potentiel a été vérifié. Une prochaine fois, ils pourraient ne pas rentrer. Les forces de police ne pourront pas à elles seules protéger la société d’un Maïdan, une réelle réflexion de fond doit être menée.
Karine Bechet-Golovko
- Будь в курсе последних новостей и интересных статей, подписывайся на наш канал «NovorossiaToday»
- Be aware of the current events and interesting articles, subscribe to our channel «NovorossiaToday»
- Pour ne rien manquer de la derniere actualite et des articles interessants, suis notre chaine Telegram en direct«NovorossiaToday»