A chaque fois que j’entends l’expression «une organisation de défense des droits de l’homme », j’ai aussitôt une association qui vient à mon esprit «les mangeurs de subventions ». Les gens qui se mettent à la défense de quelqu’un moyennant une récompense financière, dans les intérêts d’une partie tierce et en essayant de tirer un profit en accusant quelqu’un de violer les droits de l’homme.
A vrai dire, ceci est très mauvais car je ne suis pas le seul à le penser, et nombreuses sont des organisations de défense des droits de l’homme, non gouvernementales, non commerciales, censées être apolitiques et recueillir des informations sans le parti pris, qui se sont fait discréditer au même titre que de nombreuses institutions juridiques.
Demain, une conférence de presse est prévue, au cours de laquelle les représentants de l’ ONG « Le groupe de l’Est des droits de l’homme » (le GEDH) présenteront leur « rapport » sur la violation des droits de l’homme sur le territoire de la DNR et de la LNR. On s’attend à ce qu’ils abordent le sujet de la violation des droits des détenus. Premièrement, parce que la dite organisation est spécialisée en ce genre de problématiques et, deuxièmement, c’est la créature de Gueorgui Touka, nommé par le décret du président Porochenko au poste du président de l’administration militaro- civile en juillet 2015. Le destin ultérieur de Gueorgui Borisovitch présente peu d’intérêt : il a volé autant d’argent qu’il a pu et ensuite il a été limogé. Par contre, l’ONG le GEDH est fort intéressante.
On connait peu de choses à propos de l’organisation elle-même. En février 2016, elle s’est déclarée militer contre la corruption en zone de l’ATO (NDT : la soi disant « opération anti-terroriste »). A l’époque, la corruption était, comme elle l’est toujours, un domaine très « savoureux », et tout et chacun essayaient d’y entrer, suite à quoi ils s’achetaient des appartements à 500 mille dollars, mais peu importe. Bref, l’organisation elle-même est très discrète : avant 2015, peu de gens en ont entendu parler, mais à partir de maintenant vraisemblablement elle sera propulsée sur le devant de la scène. Pourquoi, qui en a besoin et si ce coup de com’ sera efficace, le temps nous le dira.
Le rapport en lui-même n’est pas impressionnant comme spectacle. Tout y est comme d’habitude : on maltraite les prisonniers, on les oblige à travailler, le bénéfice de leur travail ne rentre pas dans le budget, mais il est réparti entre les dirigeants de la LNR (ce dernier point, j’aime tout particulièrement : qu’est-ce que cela peut bien vous faire où va le bénéfice ? Vous êtes censés défendre les gens et non pas contrôler les comptes) et ainsi de suite. Même la somme de34 mlns de grivnas y figure. Ils ont aussi l’information que les parents doivent verser 200 grivnas par mois pour qu’on laisse les détenus travailler. En même temps, le rapport cite les différents « degrés de punition » pour le refus de travailler : 1) 15 jours de cellule disciplinaire ; 2) l’annulation de rendez-vous avec la famille et le refus de colis ; 3 ) passage à tabac et tortures.
Dans son rapport, Pavel Lissovski, le chef de l’ONG le GEDH, se plaint que les autorités ukrainiennes refusent de récupérer les prisonniers et de les ramener sur le territoire sous leur contrôle sous prétexte de ne pas reconnaître la LNR et la DNR. De nombreux détenus tombent sous le coup de la loi Savtchenko (toujours en vigueur pour le moment).
Je pense que ce genre de rapport sera décortiqué par les médias ukrainiens et ils le citeront partout où ils le pourront à la moindre occasion. Mais mon petit doigt me dit aussi que certains média étrangers sont sur le qui vive en l’attendant. Et que les articles y seront bien croustillants….
Gueorgui Morozov, rédacteur en chef de Novorossia Today
Traduit depuis le russe par Svetlana Kissileva
- Будь в курсе последних новостей и интересных статей, подписывайся на наш канал «NovorossiaToday»
- Be aware of the current events and interesting articles, subscribe to our channel «NovorossiaToday»
- Pour ne rien manquer de la derniere actualite et des articles interessants, suis notre chaine Telegram en direct«NovorossiaToday»