Hier une nouvelle est passée sans que personne ne s’en aperçoive : pendant qu’on lançait un énième assaut contre les terroristes dans la banlieue de Paris, cinq personnes, dont 2 gamins innocents, ont été tuées au Donbass,.
Ce qui n’est que compréhensible : les agences de presse du monde entier étaient, évidemment, occupées à couvrir la manifestation pour de la lutte de la déchéance contre le terrorisme. D’ailleurs, soyons honnêtes, ces gens qui se sont fait tuer n’habitaient pas la banlieue parisienne, mais la Novorussie. Sont-ils vraiment des êtres humains ? Juste des descendants de ceux qui ont « envahi l’Allemagne » en 1945.
De plus, à en juger d’après l’accueil réservé par les premières personnes au président Porochenko en France, les Ukrainiens ont bien reçu une indulgence pour exterminer le peuple du Donbass. Non, mais vraiment, sans tomber dans la conspirologie facile, le carnage à Paris a surtout profité aux dirigeants de la Junte. Au moment même où Porochenko dépose des gerbes et verse de larmes pour faire preuve de sa solidarité « dans la lutte contre le terrorisme », on a définitivement façonné aux yeux des occidentaux « la bonne image » où la France paisible est devenue la cible du terrorisme de la même façon « que l’Ukraine paisible ». L’Ukraine combat le « régime terroriste » du Donbass et non pas tue par milliers ses anciens compatriotes et en affame d’autres. Après avoir défilé aux côtés des chefs des puissances mondiales sous les salves des bombes phosphoriques à Donetsk, Porochenko a définitivement affirmé son droit de faire tout ce qu’il veut en toute impunité : il est désormais un « brave gars » qui défile dans les rangs des « gens civilisés », il est des leurs, il est Charlie. Alors que ceux qui ne sont pas Charlie, on peut les tuer, sans discuter avec eux. Au même titre que des Serbes, des Irakiens, des Libyens et de Syriens. Tout simplement parce que leurs gueules ne reviennent pas à certains, parce qu’ils ne font pas partie du « Milliard d’or », parce qu’ils ne sont pas Charlie.
Les sens de toutes ses négociations et des actes internationaux est depuis longtemps remis à zéro. Leur poursuite n’est rien d’autre qu’un semblant de soutien de la paix, un semblant qui s’est dissipé. De manière démonstrative, le monde Charlie a fait l’amalgame entre des Russes, du Donbass ou de la Russie, et des islamistes. Quoi qu’on dise ou promette, dès à présent on tuera en fabricant au passage des images d’Epinal obscènes. On tuera jusqu’à ce qu’ils reçoivent une riposte qui les fera remettre à leur place. Il ne pourra pas être autrement.
Je ne suis pas Charlie, #JeSuisVania (#яВаня) du Donbass en flammes!
Par Rouslan Liapine
NDT : #JeSuisVania est un hashtag lancé par les internautes russes, dont l’égérie est un garçon qui s’appelle Vania et qui se trouve actuellement dans un hôpital à Donetsk. Le gamin de 8 ans a été grièvement blessé lors des pilonnages de la ville de Chaktersk. Quand un obus a explosé dans leur cour, il était en train de jouer avec son petit frère de 6 ans. Le plus petits des deux garçons est mort sur place, tandis que Vania a perdu les deux jambes, un bras et la vue. L’enfant a déjà subi trois opérations, mais son pronostic vital reste engagé d’après les médecins.
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